J’ai aujourd’hui l’honneur et l’immense joie de vous parler du dernier film des studios Ghibli réalisé par Isao Takahata.
Je voudrais dire en préambule que ce film est le dernier du réalisateur (qui est encore plus âgé que Miyazaki) et s’inscrit comme la fin d’une époque enchantée. Le studio Ghibli pourra-t-il encore nous faire rêver après la retraite de ses deux mentors ? Seul l’avenir nous le dira, et de notre côté, nous ne pouvons qu’encourager la nouvelle génération de réalisateurs en allant voir leurs films.
Mais revenons-en à nos moutons. Le conte de la Princesse Kaguya est adapté du plus vieux conte japonais connu (vers 500 je crois) : « le coupeur de bambous ». J’ai eu la chance de lire son excellente adaptation en bande dessinée (parue chez Delcourt) et connaissait donc déjà l’histoire. Je ne ferais pas de comparatifs entre les deux versions car le sujet de cet article est bien le film.
Notre histoire commence donc dans la campagne japonaise à l’époque féodale. Un vieux coupeur de bambous vit avec sa femme aussi âgée que lui sans jamais avoir eu d’enfants. Un jour qu’il coupait des bambous, le vieil homme est attiré par une lumière. A sa grande surprise, il découvre une petite fille, de la taille d’une petite poupée tenant dans la main, habillée en princesse. Fou de joie, il ramène la petite fille à sa femme et instantanément elle va changer de forme pour devenir un bébé !
La première partie du film va donc nous raconter l’enfance de celle qui est surnommée affectueusement « take no ko » (pousse de bambou) par les enfants du village. Un grand moment chargé d’émotions tant par l’attitude réaliste de l’enfant que par le soin accordé à la nature.
Ces jours de joie et d’insouciance ne pouvant pas durer (dû à la croissance accélérée de l’enfant), l’adolescence va être marquée par le déménagement de la jeune fille vers la capitale et le changement radical de vie liée à son statut de « princesse ».
Voilà, je n’en dirais pas plus au sujet de l’histoire et vous invite à la (re)découvrir en salle.
Je vais par contre m’attarder sur l’aspect technique du film. Jamais aucun animé n’a aussi bien porté le nom de « dessin animé » que celui-ci. Chaque plan, chaque scène, chaque détail est absolument magnifique ! On comprend que Takahata ait attendu 50 ans et mis 6 ans à le réaliser ! Je n’imagine pas le calvaire pour mettre en animation tout ces détails ! Respect absolu à toute l’équipe ! Cela va sans dire, mais la musique de Joe Hisaishi est parfaite de même que le jeu des acteurs ! Il y a même deux scènes « particulières » où l’animation fait merveille !
Bref, j’ai adoré ce film ! J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai été émerveillé, j’ai appris des choses sur le Japon…
Objectivement, je ne sais pas si je peux trouver des défauts à ce film… Une fois de plus, le film est peut-être un peu long (plus de deux heures), n’est pas destiné aux enfants (parfait pour les adolescents cultivés) et la fin abrupte ne plaira pas à tout le monde.
Foncez au cinéma, même si vous devez comme moi faire des kilomètres et le voir en VOST, vous ne le regrettez pas !