GzJulien

Les différents échanges et réflexions du forum sur ANK et les épisodes 47-48 de la série semblent s’accorder sur le fait qu’il était peu probable que le film puisse faire directement suite au final pourtant mémorable du dernier épisode de la série.

D’ailleurs, il semble qu’accepter l’un revient plus ou moins à renier l’autre. C’est dommage car tout en étant très différents, chacun à leur façon apportent des réponses concrètes à nos interrogations.

Mais on ne le sait que trop bien, sans le film, pas de résolution du triangle amoureux. Et à l’inverse, il est important de noter que sans l’épisode 48, jamais Madoka n’avoue ouvertement ses sentiments à Kyosuke. Ce que ce dernier fait 2 fois dans le film, mais pas elle.

C’est d’ailleurs ce point qui a retenu mon attention en réfléchissant à la fin du film.  Dans la scène avant le retour en noir et blanc. Madoka arbore un pull vert, ils sont ensemble sur une passerelle. Elle fait suite à la rupture définitive avec Hikaru. Kyosuke a dû passer la nuit dehors. Et la discussion est basée sur ces évènements.
C’est le reproche que je fais au film. Cette dernière discussion n’est pas très limpide (peut-être à cause de la traduction). Et Madoka semble avant tout dire qu’elle ne tient pas rigueur à Kyosuke d’avoir dû passer la nuit dehors à cause de Hikaru.

C’est étrange… Est-ce que le fait que Manami lui ait dit qu’il était avec Hikaru l’a contrariée ? Est-ce que c’est parce qu’au contraire, elle est embêtée que la rupture ait été si douloureuse pour Hikaru ? Dans les 2 cas, je trouve que ce serait illogique qu’elle lui en veuille. Donc même si le dialogue tout en retenue, colle avec la manière de faire de Madoka, on reste sur notre faim : le film va se terminer et Madoka n’aura pas exprimé explicitement ses sentiments. Nous n’avons pas droit non-plus au premier baiser. Bien sûr elle l’aime c’est évident, mais c’est aussi frustrant car de fait, le film n’apporte pas de conclusion sur ce point.

Or, c’est ce que fait à merveille l’épisode 48.

Voilà donc ce qu’y m’est passé par la tête : ne pourrions-nous pas apporter une réponse plus satisfaisante en plaçant le film AVANT l’épisode 47 ?

Evidemment, en l’état c’est clairement impossible : la rupture n’a pas eu lieu au début du 47.

Toutefois, Hikaru est quasiment absente de ces 2 épisodes. Il n’est pas si compliqué de la retirer du récit. En admettant que c’est le cas et avec quelques ajustements ne pourrions-nous pas élaborer une version des épisodes 47 et 48 qui serait dans la continuité du film ? Et ainsi conserver « le meilleur des 2 fins » ?

Il faudrait partir du principe qu’on corrigerait les âges et les niveaux scolaires, et qu’on se base uniquement sur la logique de l’évolution de la relation entre les personnages.

Voilà à quoi ça pourrait ressembler :

Après l’épisode 46, il serait éventuellement possible placer quelques OAV pour arriver jusqu’à l’été période où commencerait le film (partie en couleur). Par exemple OAV 1, 5, 6 puis 4.

Viennent ensuite les évènements de la rupture de ANK.

A la fin, le triangle amoureux est brisé, mais Madoka n’a pas exprimé ses sentiments. Elle est sur la réserve car perturbée par ce qui est arrivée à Hikaru, c’est ce qu’on ressent à la fin de ANK. Alors qu’il n’y a plus Hikaru pour faire barrière entre elle et Kyosuke, la culpabilité l’empêche d’exprimer ouvertement ses sentiments et de vivre son amour.

Le temps passe. Ils restent bloqués dans une impasse émotionnelle. C’est là qu’on pourrait imaginer que débutent les évènements des épisodes 47 et 48.

Mélancolique, Madoka évoque son premier amour de jeunesse à qui elle a fait la promesse de se retrouver. Les évènements pourraient se dérouler à l’identique. Si ce n’est que la crainte de Kyosuke pourrait dans ce cas être plus réelle que dans la série car malgré le fait qu’il ait avouer ses sentiments, Madoka, elle, ne l’a pas fait. Elle s’est enfermée dans la tristesse et le couple pourrait ne jamais réellement se former.

Kyosuke a donc de réelles raisons de ruminer sur ce qui s’est passé il y a 6 ans, cet amoureux potentiel pourrait être un vrai danger en revenant à un moment où sa relation avec Madoka est fragilisée. Son grand-père l’envoie alors dans le passé. Les évènements avec Madoka jeune sont les mêmes (il faudrait toutefois supprimer la scène de l’album photo dans ANK). Madoka de 1988 doit se rendre aux Etats-Unis, et cherche Kyosuke. Comme à la fin du 47^e épisode, elle est envoyée en 1982 elle aussi.

On retrouve alors la belle scène de la balançoire où Kyosuke révèle ses pouvoirs et où, enfin Madoka arrive à exprimer ses sentiments. Cette scène revêtirait encore plus de sens en étant postérieurs aux évènements de ANK.

Mais allons un peu plus loin et imaginons que l’univers alternatif dans lequel on se retrouve dans l’épisode suivant ne soit pas un univers sans Kyosuke, mais dans lequel il n’y aurait pas eu la rupture avec Hikaru. Par dépit, la situation de Madoka serait devenue la même que dans l’épisode 48 : seule et enfermée dans un monde de violence. En outre, on pourrait aussi voir Kyosuke et Hikaru ensemble mais malheureux car lui n’aurait jamais pu oublier Madoka et Hikaru aurait fini par sentir que son Darling ne l’aimait pas vraiment.

Cette vision alternative permettrait de voir que la situation réelle d’Hikaru blessée par la rupture mais poursuivant ses rêves et les atteignant était finalement préférable. Que la rupture, bien que douloureuse était le meilleur choix.

On pourrait même imaginer que ce soit Madoka et non Kyosuke qui aille dans ce monde parallèle et comprenne que le choix d’ANK était le bon. La rassurant sur ce qu’ils ont fait subir à Hikaru.

Puis la fin serait en tout point identique à la série. Concluant KOR avec cette fin que nous aimons, mais en aillant résolu le triangle amoureux et les conséquences de sa fin.

Evidemment, ce n'est qu'un exercice mental. Une vision alternative qui n'a pas vocation à remettre en cause l'œuvre originale.

Mais je suis curieux de connaître vos avis sur cette idée bizarre entre réflexion et fan fiction, mais qui propose « le meilleur des 2 fins ».

Qu’en pensez-vous ?

Comme l’écrasante majorité des fans de KOR, j’ai évidemment découvert cet animé par sa VF, « Max et Compagnie ». Je ne pense pas trop m’avancer sur le fait qu’entre la censure, les traductions approximatives, des prénoms d’une autre époque et une BO escamotée, il serait inutile de l’opposer à la VOST : cette dernière l’emporterait à plate couture.

Ceci dit, pour les jeunes inexpérimentés que nous étions à l’époque de sa première diffusion, aurions-nous réellement été autant marqués par ce manga s’il nous avait été présenté en VO ?

Outre le frein que représentait la lecture de sous-titre à cette période de nos vies, les subtilités de la culture japonaise, les noms (et leurs particules) qui ne nous étaient pas familiers ainsi qu’une image de la sexualité en décalage avec notre éducation occidentale nous auraient très certainement rebutés, nous empêchant sûrement de découvrir la richesse de cette œuvre.

En ce sens, malgré ses imperfections, on doit beaucoup à la VF. En présentant une version certes déformée et édulcorée mais surtout plus adaptée au jeune public européen, cette VF a été la porte d’entrée vers cet univers riche et aux multiples lectures.

Une première expérience qui nous invite finalement à un premier « Da capo ! » pour en apprendre davantage en basculant vers la VOST et découvrir ainsi une richesse insoupçonnée.

Et vous, qu’est-ce que vous aimez dans le VF ?