446 réponses à ce sujet

[Punch]

Désolé CyberFred, je n'ai pas encore commencé à lire ton histoire

 

Mais, tu auras mes commentaires dès que je l'aurai lue !

[CyberFred]

« La Première Marche »

par CyberFred

 

Épisode 7 – Une étrange soeur

 

 

Takashi sursauta de surprise. Un bruit strident venait de retentir de la chambre de Madoka.

– Juste ciel ! s’écria-t-il les dents serrées. Mais qu’est-ce que c’est ?...

Akane, Kazuya et Kurumi se levèrent brusquement de leur fauteuil.

– Vous avez entendu ça ? demanda Kurumi.

– On a tous entendu, cousine, fit Akane avec inquiétude.

– Y a un système d’alarme, ici ? se demanda Kazuya.

– On aurait dit plutôt un sifflet très bruyant, fit Takashi.

Aussitôt, on entendit un bruit sourd dans la chambre. C’était comme si quelqu’un venait de retomber lourdement sur un meuble.

– Oh-oh…. Il se passe vraiment quelque chose là-haut, fit Kazuya.

Resté jusqu’ici silencieux dans la cuisine, Kyosuke se précipita en premier vers l’escalier menant vers la chambre de Madoka.

– Ayukawa !... Manami !...

Le jeune homme enjamba les marches deux par deux et se présenta devant la chambre, dont la porte d’entrée était fermée. Les autres membres de la famille suivaient derrière lui.

Il frappa à la porte de la chambre de Madoka.

– Pourquoi tu frappes à la porte, cousin ? questionna Kazuya. Madoka n’est-elle pas ta copine ?

– La ferme, Kazuya !

– Rohhh !...

Kyosuke entra prestement dans la pièce. Ce qu’il découvrit à l’intérieur l’abasourdit.

Du désordre partout. Manami inconsciente au sol. Madoka à genoux devant elle, en train de reprendre son souffle.

Derrière Kyosuke, le reste de la troupe entra à son tour dans la pièce.

– Mazette ! s’écria Kurumi. Oh ?!... Manami !...

– Quel désordre ! Mais que s’est-il passé, ici ? fit Takashi.

– Madoka ! s’inquiéta Akane en se précipitant vers elle. Est-ce que tu vas bien ?

Quant à Kazuya, celui-ci scruta Manami inconsciente d’un air étrange.

Kyosuke s’agenouilla au côté de Madoka (qui chercha à reprendre son souffle), et la prit dans ses bras.

– Ayukawa, est-ce que tu vas bien ?...

Il regarda alors Manami, située quelques mètres plus loin, à terre et inconsciente, et vit sa sœur Kurumi s’occuper d’elle.

« Étrange », se dit-il. « Elle est habillée différemment. »

Madoka, reprenant peu à peu son souffle, posa sa main sur l’épaule de Kyosuke.

– Kasuga… Attention… Manami…

– Qu’y a-t-il, Ayukawa ?...

Madoka avait encore de la peine à respirer normalement :

– Elle… Manami… Attention…

– Quoi ?!...

Kurumi, au côté de sa sœur jumelle, avait noté que Manami était habillée de vêtements étranges qu’elle n’avait pas l’habitude de porter, et qu’elle n’avait jamais portés ce soir. Elle n’arriva pas à retrouver ses lunettes.

– Elle m’a attaquée… avec son pouvoir, poursuivit Madoka.

– Que dis-tu ?!... s’étrangla Kyosuke.

Kazuya mesura le problème en sondant l’esprit de Manami, alors même qu’elle était toujours inconsciente.

– Madoka a raison… quelque chose ne va pas avec Manami, prononça-t-il au bout d’un moment.

Kurumi fut surprise.

– Que veux-tu dire, Kazuya ?...

– Vite ! prévint Madoka. Il faut l’empêcher d’utiliser à nouveau son pouvoir avant qu’elle ne se réveille !

Kyosuke fut estomaqué par une telle chose :

– Je… je ne comprends pas.

Madoka se releva, ayant enfin repris son souffle.

– Elle n’est pas la Manami que nous connaissons, dit-elle. Regarde, Kasuga : déjà, elle porte des vêtements différents.

– C’est vrai que j’ai remarqué qu’elle est habillée différemment, fit Kyosuke.

– Je crois que nous avons un souci, confirma Kazuya.

– De quoi parles-tu, petit frère ? questionna Akane.

– Il ne s’agit pas de la même Manami que nous connaissons, laissa-t-il tomber.

Évidemment, un immense « Nani ?! » [« Quoi ?! »] en langue japonaise emplit collectivement toute la pièce.

– Mais enfin, Kazuya, même si ses vêtements sont différents, c’est pourtant bien elle, se persuada Kyosuke.

– Ce n’est pas possible.

– Tu as lu ses pensées ?

– Oui, mais quelque chose ne va pas.

– C’est-à-dire ?

– C’est là, le problème : il m’est impossible de lire les pensées de cette personne.

– Normal, parce qu’elle est inconsciente ?

– Non, cousin. Même si une personne dort, je peux quand même lire les pensées. Là, pour Manami, je ne lis rien. De plus, je ne sens pas qu’elle a la capacité de bloquer le Pouvoir.

Kyosuke, ainsi que tout le monde, regardèrent avec silence glacial la jeune femme qui était toujours inconsciente.

– Heu, Kazuya, il n’y a qu’un seul cas où il n’est pas possible de lire les pensées des gens : c’est quand ils sont morts.

– Mais dis pas n’importe quoi, grand frère ! s’exclama Kurumi, toujours au côté de sa sœur. Manami respire bien, et son cœur est toujours en train de battre !

Madoka prit le bras de Kyosuke et lui demanda :

– Dis, Kasuga, as-tu déjà été confronté à ce genre de cas ?... Que se passe-t-il ?... J’espère qu’on ne va pas voir surgir des zombies, comme à l’époque où nous étions partis faire du ski !...

– Ah ah, non, Ayukawa, je t’assure. Même si c’est la première fois que cela arrive, je serai toujours là pour te protéger, je te le promets. Comme autrefois.

– Que c’est mignon, commenta Kazuya d’un air malin.

Ce dernier reçut un coup de poing sur la tête.

– Mais ça va pas, cousin !?...

– Que c’est mignon quand tu dis ça aussi, Kazuya, rétorqua Kyosuke.

– Revenons à nos moutons, fit Takashi, inquiet pour sa fille. Que faisons-nous ?...

– On la réveille, décida Kyosuke. Mais si elle se montre agressive envers nous, nous devons parvenir à contenir ses pouvoirs.

– Oui, faites attention, prévint Madoka. Elle a bien failli me tuer à distance tout à l’heure.

– Au fait, Madoka, comment as-tu fait pour maitriser Manami ? demanda Akane.

– Comme je ne pouvais pas lui envoyer d’objets à ma portée, j’avais avec moi un sifflet qui a complètement désorienté ses sens. J’ai alors profité de sa confusion pour m’extirper de l’emprise dans laquelle elle m’avait placée. Et j’ai dû, hélas, la faire cesser toute action, en la frappant pour la rendre inconsciente.

– Ça alors ! fit Kurumi impressionnée. On dirait que tu as conservé tout ton entraînement d’autrefois. Il n’est pas simple de ruser pour contourner les pouvoirs d’un ESPer.

– On dirait bien que tu as trouvé une contre-mesure contre le Pouvoir, émit Akane avec le sourire.

– Je n’avais pas le choix, Akane, fit Madoka avec sérieux. Il fallait que je me défende contre cette furie.

– Mais je ne comprends pas, demanda encore Akane. Tu avais toujours sur toi ce sifflet ?... Est-ce que ce n’était pas un moyen pour toi pour te protéger de… ?

– … nous ?... poursuivit Kazuya.

Madoka fit silence. Elle savait que si Kazuya n’avait pas le droit de lire ses pensées, ce sujet allait être abordé tôt ou tard. Elle se sentit coupable d’avoir manqué de confiance. Dans l’univers de Superman, il fallait toujours avoir de la Kryptonite quelque part pour parer à toute éventualité. Madoka avait honte d’avoir agi pareillement à la barbe des Kasuga, y compris de Kyosuke.

Ce dernier sentit un nouveau malaise monter dans la pièce. Il devait impérativement intervenir, quoi qu’il en coûte.

– Arrêtez ! s’exclama-t-il. C’est ridicule. C’est moi qui ai demandé à Ayukawa de garder cet objet avec elle.

Tout le monde fut surpris, y compris Madoka, qui sut que Kyosuke était en train de voler à son secours. Elle pria alors n’importe quelle entité céleste qui voudrait bien l’entendre, pour que Kyosuke parvienne à donner à tous une explication sensée et non chargée de bêtises.

– Pardon ?... s’écria Akane.

– Oui, Akane, « avoua » son cousin. Quand j’ai révélé à Ayukawa l’existence du Pouvoir, elle devait avoir quelque part avec elle une sorte de « contre-Pouvoir » qui pourrait lui éviter des bêtises de ma part. Parfois, quand je bois trop ou que je suis malade, je peux avoir des « ratés » avec le Pouvoir. Et donc ce sifflet permet de déconcentrer efficacement mes mauvaises pensées. Ce n’était pas contre vous, mais contre moi que cet objet devait être destiné. Car je préfère le sifflet aux baffes.

Tout le monde resta estomaqué par l’explication invraisemblable que venait de prononcer Kyosuke.

– Hum… Pourquoi n’ai-je jamais pensé à cela, autrefois ? fit en premier Takashi d’un air pensif, évoquant en lui les années où ses jeunes enfants, sans leur mère Akemi, manifestaient le Pouvoir sans qu’il puisse aisément intervenir.

– Merci pour tous ces détails de ta triste vie, Kyosuke, fit Kurumi d’un air gêné. J’imagine votre future vie à tous les deux, où tout votre quartier entend inlassablement, de jour comme de nuit, des coups de sifflets à n’en plus finir (elle se met à rire).

– Tu es vraiment un cousin pitoyable, Kyosuke, fit Akane à son tour. Brrr, je ne voudrais pas être à ta place !

– T’es un cousin malade, Kyosuke ! fit Kazuya. Maintenant, je n’ose plus lire dans tes pensées, de peur d’y attraper un virus qui contaminerait les miennes. Y a vraiment que Madoka qui puisse te supporter.

De son côté, Madoka regarda Kyosuke avec plus d’admiration. Elle comprenait que cette famille très spéciale avait dû se battre pour cacher le Pouvoir aux yeux de tous, qu’elle avait dû s’exiler de manière forcée pour éviter les ennuis. Elle comprit que le sujet du Pouvoir était sensible. Kyosuke venait de sacrifier son image pour elle.

Elle voulut expliquer les choses à Kyosuke :

– Kasuga… Je… commença-t-elle par dire.

– J’ai bien fait de te demander de garder ce sifflet, Ayukawa, coupa Kyosuke, qui lui fit un clin d’œil. Car il t’a bien servi ce soir. Vous voyez tous ?... Maintenant, il faut qu’on réveille Manami et qu’elle nous explique tout. Et sans violence, si possible.

– Comment on va faire ? demanda Kurumi. On ne va pas lui jeter un seau d’eau à la figure, tout de même ?

– Pas de ça dans ma chambre, s’il vous plaît ! s’interposa Madoka. Il y a déjà assez de désordre ici.

– J’ai une solution, proposa Kazuya. On lui tapote la joue, et dès qu’elle se réveille, je peux neutraliser le pouvoir de Manami pour éviter qu’elle se téléporte ou qu’elle projette des objets sur nous.

– Tu peux faire cela, Kazuya ? demanda Kurumi.

– Bien sûr, fit Kazuya.

– Kurumi, ta sœur ne t’a pas parlé de nouveaux pouvoirs qu’elle aurait acquis récemment ? demanda Akane.

– Non pas à ma connaissance, répondit la jeune fille.

Madoka s’interrogea encore :

– Kasuga, vous… vous pouvez vraiment avoir de nouveaux dons que vous découvrez au fil des années ?

– Oui, c’est possible, Ayukawa.

– Mais alors, tes grands-parents maternels… ils doivent être tous deux très puissants, à leur âge ?

– En effet. On ne connaît pas nous-mêmes l’étendu de leurs capacités.

Madoka était sans voix.

– Kazuya, tu es certain de pouvoir faire ce que tu as dit ? demanda Kyosuke.

– Oui, oui, t’inquiète pas, cousin.

– Alors, vas-y, Kurumi.

Cette dernière tapota alors les joues de sa sœur. La tension était palpable dans la pièce. Madoka s’apprêta à agir au pire des cas. Kazuya se concentra sur Manami. Au bout d’un moment, les yeux de Manami commencèrent à remuer et son visage bouger.

– Elle se réveille ! constata Takashi. J’espère que tout ira bien.

Les yeux de Manami s’ouvrirent. Toujours allongée, elle découvrit la pièce en tournant la tête de gauche à droite.

– Manami, demanda sa sœur. Est-ce que tu vas bien ?...

Manami se tourna vers sa sœur, qui était juste à ses côtés.

– Kurumi ?... émit-elle. Que s’est-il passé ?...

Soudain, les yeux écarquillés, elle se remit prestement sur pied. Elle se souvint qu’elle était dans la chambre de Madoka, et que celle-ci lui avait…

Tout ce monde autour d’elle… Il y avait six personnes qui la regardaient fixement. Silencieuse, elle scruta ces personnes. Mais le choc fut extrême quand elle vit…. Elle vit…

– Non !... Non !... hurla-t-elle quand elle se tourna, comme paralysée, vers une personne en particulier. Comment est-ce possible ?!... Tu… tu es en vie ?...

 

 

 

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[CyberFred]

« La Première Marche »

par CyberFred

 

Épisode 8 – Le chapeau voyageur

 

 

Manami désigna à Madoka (toujours entravée par une force qu’elle ne pouvait pas expliquer), un objet qui était à terre : un chapeau de paille rouge.

– Ce chapeau ?... demanda Madoka. C’est une blague ?...

– Oui, ce chapeau. C’est lui qui m’a guidée jusqu’ici.

Maintenant, le puzzle commençait à se reconstituer dans l’esprit de Manami. Elle n’était pas dans son propre univers, mais dans une réalité parallèle. Cette Madoka, qui était face à elle, n’était pas celle qu’elle connaissait, mais d’une autre dimension. Comment était-ce possible ?...

– Écoute, glass girl, j’ignore ce que tu veux et ce que tu recherches, fit Madoka. Mais je n’ai pas de temps à perdre avec tes histoires. J’ignore ce que ce truc fait ici, mais si tu es venue le chercher, prends-le et tire-toi d’ici…

Manami la coupa :

– Attends : tu veux dire que ce chapeau ne t’appartient pas ?... Et que tu n’as jamais eu de chapeau de paille rouge ?...

– Qu’est-ce que tu veux que je fasse d’un truc pareil ? répondit Madoka.

Manami eut les sueurs froides. Dans cet univers, Madoka n’a jamais eu de chapeau de paille rouge. Dans ce cas, pourquoi avait-elle vu les images de Madoka en haut des marches du grand escalier en train de perdre son propre chapeau, et sans Kyosuke aux alentours ?... Étaient-ce les images d’une autre réalité ?... Pourquoi avait-elle atterri dans la dimension de cette méchante Madoka ?... Plein de questions affluèrent dans sa tête.

– Tu as l’air compétemment perdue, soudainement, remarqua Madoka. Je connais ce genre de fille. En général, elles sont atteintes mentalement.

– La ferme ! rugit Manami.

Elle comprit que l’absence de Kyosuke dans cet univers avait complètement rendu Madoka bien plus sombre que ne l’était celle qu’elle connaissait au côté de son grand frère. Elle comprit que la présence de Kyosuke avait véritablement transformé Madoka en une jeune femme douce et aimable.

Tout en continuant à entraver Madoka avec son pouvoir, Manami reprit le chapeau entre ses mains. C’était bien celui quelle connaissait. Il n’y avait qu’un seul chapeau. Il n’y a pas eu de « fusion » de deux chapeaux. Sans doute son « alter-ego » devait-il quand même exister dans cet univers, quelque part dans une boutique de vêtements, toujours en vente depuis des années, ou bien sur la tête d’une autre fille, qui hélas, n’était pas Madoka…

Manami n’avait pas de connaissances claires sur les dimensions parallèles. Hormis ce soir, elle n’avait jamais été amenée à voyager entre les Sphères. Cependant, elle avait eu un jour entendu quelques mots de la part de sa grand-mère, tandis qu’elle rendait visite aux différentes branches du clan Kasuga habitant en ville. Elle lui avait dit que ce genre de chose était bien possible. Qu’elle-même l’avait déjà fait avec grand-père il y a fort longtemps. Mais qu’à la différence d’un simple voyage temporel (où il ne fallait pas interférer avec les personnes rencontrées, de peur qu’un avenir change subitement pour la ligne de Temps), le voyage interdimensionnel était d’une autre nature car disposant de règles très spécifiques.

Manami se demanda si son propre alter-ego n’était pas quelque part dans cette dimension. Mais comme cette version méchante de Madoka semblait ne pas la reconnaître, il était fort probable qu’il n’y eusse point une autre Manami ici.

Cependant, une chose était sûre : ce chapeau, qu’elle tenait entre ses mains, avait eu avec Manami une sorte d’interaction extrasensorielle avec son propre pouvoir. Pour qu’un nouveau pouvoir prenne naissance… Celui de pouvoir passer d’une dimension parallèle à l’autre. Mais était-ce bien elle qui pouvait voyager ainsi ?... Ou bien seulement le chapeau ?... Que fallait-il faire ?... Sans doute s’en aller. Et tenter de rentrer chez elle, dans sa propre réalité. Mais quid de ces images qu’elle avait reçues juste avant d’arriver ici ?... Était-ce bien celles une autre dimension ?... Devait-elle s’y rendre ?... Était-elle vraiment appelée à s’y rendre ?... Pour quelle raison ?...

Soudain, une voix se fit entendre à l’extérieur de la chambre :

– Madoka ?...

Une voix masculine. Qu’elle ne reconnut pas…

– Madoka, tout va bien ?...

La voix masculine, qui osait appeler Madoka par son prénom, se rapprochait de plus en plus de la chambre !

La porte s’ouvrit…

 

 

 

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[CyberFred]

« La Première Marche »

par CyberFred

 

Épisode 9 – Ma sœur !

 

Le visage d’un jeune homme de l’âge de Madoka fit son entrée dans la pièce. D’un air naturellement sévère, ses yeux bleus et gris se reportèrent en premier lieu sur Madoka, qui était toujours prisonnière de Manami. Cette dernière découvrit celui qui venait d’entrer. Elle reconnut ce jeune homme qu’elle avait entr’aperçu sur l’une des photos encadrées au côté de Madoka.

– Madoka ! s’écria-t-il. Mais !...

– Attent… avertit-elle, malgré ses entraves. Cette fille est dangereuse…

Le jeune homme se tourna vers Manami.

– Qui diable es-tu ?... Que fais-tu à Madoka ?...

Face à cette menace apparente selon son point de vue, il s’avança vers Manami.

Cette dernière eut du mal à rassembler ses forces. Elle allait devoir neutraliser ce type, tout en continuant à contraindre Madoka à son pouvoir. Les choses allaient se compliquer. Visiblement, cet homme était le petit copain de Madoka, et son air sévère n’allait pas faciliter des discussions diplomatiques.

– Attention ! prévint encore Madoka. Elle est très dangereuse !...

Il s’arrêta net, regarda Madoka et revint poser son regard sur Manami. Visiblement, une fille plus jeune que lui assurément, portant de grandes lunettes et habillée en civil d’une jolie et simple robe. Que faisait-elle ici ?... Comment avait-elle pu maîtriser Madoka à distance ?... Il valait mieux faire attention selon ses insistances.

– Qui es-tu, toi ?... Que fais-tu ici ?... demanda-t-il, alors.

– Qui je suis n’a pas d’importance, répondit Manami, les dents serrées. Le plus important pour moi est de savoir comment repartir d’ici.

L’homme eut un sourire narquois.

– Partir... Alors que tu es déjà là ?

– Je ne suis pas d’ici… Et n’avance pas plus ! menaça Manami.

– Maîtriser Madoka est une chose (et pas évidente), fit l’homme. Mais m’avoir à mon tour, en est une autre.

Il avança encore d’un pas vers elle.

Manami sentit qu’un nouveau danger était bien à l’œuvre. Elle devait monopoliser son pouvoir sur Madoka, et tenter de maîtriser ce type, qui allait, si elle ne faisait rien, lui faire bien grand mal. Si Madoka était méchante dans cet univers, ce type, qui plus est, son propre copain, l’était lui tout aussi assurément !

– Tu vas maintenant laisser Madoka tranquille, jeune imprudente, menaça le gars.

Manami tenta de gagner du temps pour rassembler toutes ses forces.

– Et toi ?... Qui es-tu donc ?

– Je suis Kenji Hiyama, chef des bikers de Yokohama. Et tu vas payer pour ce que tu fais à Madoka !

Manami n’en crut pas ses oreilles !

« Hiyama ! »

Il avait bien dit s’appeler « Hiyama » !

– Hiyama ?... C’est impossible !?... Tu es de la famille Hiyama ?... Es-tu apparenté à Hikaru-chan ?...

L’homme s’arrêta net, l’air incrédule.

– Tu... tu connais ma petite sœur ?...

– Bien sûr ! C’est une amie à moi, fit Manami sans hésitation.

Madoka et Kenji regardèrent avec étonnement celle qui venait de prononcer ces mots, et qui, de leur point de vue, n’avait pas du tout l’air de mentir.

Kenji montra des yeux encore plus grands.

– Comment ?!... Comment est-ce possible ?! hurla-t-il.

– C’est la vérité !

Mais Manami ne devait pas oublier qu’elle n’était pas dans sa réalité. Et que déjà, ce type en face d’elle, avait remplacé Kyosuke.

– Comment sembles-tu dire la vérité, alors que ma petite sœur n’est plus de ce monde ?!...

Les iris des yeux de Manami se rétractèrent de surprise. Hikaru… Hikaru, son amie Hikaru, était décédée dans cet univers ?...

 

 

 

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-> Aller à l'épisode 10

[tcv]

Ce spin-off sur Manami réserve pas mal de surprises.

D'après ce que tu as dit sur la pager FB de Kody, tu comptes relater cette histoire jusqu'au printemps.
Bon courage pour la suite et pour ton opération.

[CyberFred]

Ce spin-off sur Manami réserve pas mal de surprises.

Un monde sans Hikaru, c'était le rêve de certains fans de KOR (ah l'hélicoptère de l'épisode 19 !).

D'après ce que tu as dit sur la pager FB de Kody, tu comptes relater cette histoire jusqu'au printemps.

Bon courage pour la suite et pour ton opération.

 

Salut tcv,

 

Je te remercie pour tes encouragements. 

Je vais publier ce week-end l'épisode 10.

Et je vais faire une pause car la semaine prochaine sera importante pour moi.

J'en aurai jusqu'au printemps pour cette fan fiction en effet. Bref, jusqu'au mois de mars c'est sûr.

[CyberFred]

« La Première Marche »

par CyberFred

 

Épisode 10 – Où est Manami ?

 

 

Kyosuke… C’était Kyosuke que Manami regardait fixement, tandis que tout le monde, à savoir Kurumi, Takashi, Kazuya, Akane et Madoka, s’interrogeaient sur la surprise qui marquait son visage.

– Je n’arrive pas à y croire ! fit Manami. Grand-frère !...

Elle s’avança vers lui et… l’enlassa de ses bras.

Kyosuke sentit que la situation devenait invraisemblable.

– Comment est-ce possible ?... fit encore Manami. Quel est ce miracle ?

– Mais… mais… mais… !

Kazuya tenta encore une fois de lire dans l’esprit de Manami.

– Je ne peux lire dans ses pensées, confirma-t-il encore.

– Tu es sûr de toi ? fit Akane.

– Oui, grande-sœur. C’est anormal.

Kyosuke reprit ses esprits et regarda Manami droit dans les yeux.

– Écoute, Manami, je ne suis pas le Kyosuke que tu as connu.

Manami eut un moment d’arrêt. Elle ne voulut pas entendre cela. Pour elle, cela faisait tellement longtemps que son grand-frère avait disparu. À ce propos…

– Kyosuke ! fit-elle. Hikaru ! Est-ce que Hikaru est là aussi ?...

Tout le monde dans la pièce fut étonné. Kyosuke reprit les choses en mains. Il reposa ses mains sur les épaules de Manami. Il avait compris ce qui se passait. Car il l’avait lui-même vécu cela autrefois. En effet, il y a quelques années, Kyosuke était passé dans une autre dimension parallèle à la sienne, et avait rencontré une Madoka bien différente de celle qu’il connaissait. Dans cette dimension, Hikaru n’existait pas. Il était ensuite revenu dans son monde par un coup de chance [Volume 8, NDLR].

– Manami, écoute-moi. Là où tu es, ce n’est pas ta réalité. Tu es ici dans un autre univers.

– Quoi ?!...

« Un autre univers ? »… Madoka comprit alors la raison du changement de personnalité et de vêtement de Manami.

– Voilà pourquoi je ne pouvais lire dans ses pensées, commenta Kazuya. C’est parce qu’elle est d’une fréquence vibratoire différente de la nôtre.

Inquiète par tous ces commentaires prononcés, Manami commença à penser qu’elle était vraiment passée dans une réalité autre. Malgré la connaissance de ses pouvoirs, elle n’aurait jamais crû que ces choses pouvaient exister.

Reportant son attention, sur Kyosuke, elle croisa par hasard le regard de la femme qui était à demi cachée derrière lui.

– C’est Ayukawa !!... hurla-t-elle soudainement. Elle… Elle est dangereuse !!...

Madoka fronça les sourcils, serra les poings, prête à en découdre une fois de plus.

– Arrête, Manami ! insista Kyosuke, en la retenant par les épaules, et usant légèrement de son pouvoir de télékinésie pour lui éviter tout geste trop brusque. Ce n’est pas la Ayukawa que tu connais. Ici, elle est mon amie. Elle est l’amie de tous.

Manami regarda alors Kyosuke d’un air complètement incrédule.

– Mais, ce n’est pas possible ?! Comment peux-tu être avec elle ?... Kyosuke, c’est elle qui a été la cause de ta disparition !...

Madoka haussa des sourcils de stupeur, tous les autres firent de même.

– Mais Manami… c’est impossible !? demanda Kurumi.

– J’ai appris récemment que c’était elle qui était à l’origine de ce qu’il s’était passé ! insista Manami. Enfin, concernant ton alter-ego de mon univers…

– Comment ? s’exclama Kyosuke.

– Non seulement mon frère a disparu, mais aussi Hikaru ! ajouta encore Manami tel un couperet implacable.

– Mais comment cela, ils ont disparu ? demanda Takashi. Tu veux dire qu’ils sont morts ?...

Pour Madoka, c’en était trop… Son esprit s’embrasa. Elle serra les dents pour contenir sa rage. Jamais de telles pensées aussi négatives n’avaient envahi aussi intensément ses sens. Peu importe ce qui allait arriver, pouvoir manifesté ou non, elle avança prestement vers Manami, et lui prit le col de sa veste en cuir.

– Comment oses-tu ! hurla-t-elle. Comment oses-tu dire que j’aie été responsable de la disparition de deux des êtres qui me sont les plus chers ?... D’où viens-tu ?... Qu’as-tu fait de notre Manami ?...

Une perle de sueur coulant le long de la joue, regardant tout le monde et voyant bien que Kurumi, Takashi, Kazuya et Akane ici présents étaient très différents de ceux qu’elle côtoyait dans son propre univers, Manami n’en sous-estima pas le pouvoir qu’ils avaient en eux. Elle savait que son cousin Kazuya, apparemment du côté de cette Ayukawa, pouvait user du don de contre-pouvoir contre elle. Elle reporta son regard sur celui de Madoka.

– « Votre » Manami ?... lui dit-elle d’un ton plus calme. Il est vrai que j’ai été surprise quand j’ai pénétré par téléportation dans cette chambre. Car tout a subitement changé à l’intérieur. Mais je n’ai pas vu de Manami. Pourquoi mentirais-je ?... Kyosuke et Hikaru sont aussi pour moi des êtres chers, comme ils le sont pour toi, Ayukawa. Cela fait deux ans que je pleure leur absence. J’ai enquêté longtemps. J’ai transformé ma vie paisible en une existence de chasseresse, pour le jour où je retrouverai les responsables de ceux qui m’ont fait perdre mon frère et de cette sœur à mon cœur qu’était Hikaru. Ils étaient tous les deux dans mon cœur ! Et je te regarde… Je regarde à présent le visage de celle qui est responsable de tout cela ! Même si je sais que ce n’est pas toi !

Madoka dût se torturer l’esprit pour ne pas elle-même perdre pied entre sa propre réalité et les univers parallèles. C’était si nouveau pour elle. Elle devait s’accrocher et avancer avec. Cette Manami, qu’elle regardait dans les yeux, a été métamorphosée par des drames affreux qui se sont déroulés dans son propre univers. Madoka avait l’air de se regarder elle-même, comme dans un miroir… Autrefois, bien avant de retrouver Kyosuke en haut des marches du grand escalier, elle eut cette existence solitaire et brutale où une certaine rage l’avait menée vers ce qu’elle fut alors : crainte et respectée. Car son vrai but n’était pas de rechercher un ou plusieurs êtres chers qui avait disparus, mais de retrouver une famille, des parents qui ne revenaient pas de leurs interminables voyages à l’étranger, et d’éviter de perdre une grande-sœur qui allait partir de la maison pour vivre avec son futur mari. Il y avait également en elle le retour promis d’un garçon mystérieux rencontré autrefois et qui lui avait sauvé la vie. Mais ce retour était loin encore. D’ici-là, il fallait survivre seule. Le départ d’un proche est une perte immense. Le retour encore lointain d’un être cher l’était tout autant. Devant cette inexorabilité, il fallait se renforcer, aussi bien physiquement que mentalement. Le milieu scolaire, trop centré sur ses propres codes, n’allait certainement pas lui apporter l’aide et la force d’endurer tout cela. Ainsi, Madoka posa-t-elle le pied dans « un autre univers », celui, plus sombre, de ceux qui animaient les nuits de leur présence active dans les quartiers paisibles. Ce nouveau sentiment d’exister, avec les rencontres au sein de cet univers sombre, compensait celui de ne plus l’être avec ceux qui étaient absents.

Alors, Madoka relâcha tout. Elle lâcha prise. Autour d’elle, elle avait sa propre « lumière » qui bannissait en elle ses propres noirceurs. Il y avait ceux qui lui faisaient confiance, et qui la voyait comme digne de confiance. Il y avait Kyosuke, qui faisait désormais partie de sa vie. Il fallait « sortir du miroir » que lui renvoyait cette Manami issue d’un autre univers, et qui a été assombrie par la vie, perdue par l’idée d’une vengeance recherchée. Malgré les sombres événements qui venaient d’être évoqués autour de Kyosuke et de Hikaru, Madoka se jura qu’elle ne serait pas symbole de colères et de rages enfouies, car tout cela s’était dilué dans son propre passé. Madoka était entourée de gens capable de tout, même de transcender la mort s’il le fallait. Elle l’avait elle-même vécu, car le voyage qu’avait accompli Kyosuke dans son propre passé lui avait permis d’avoir la vie sauve. Il ne fallait donc pas se limiter qu’à elle. Il fallait dépasser tout cela.

Kyosuke remarqua un soudain changement d’humeur dont Madoka faisait montre. Il avait eu plusieurs fois l’occasion de constater une telle chose chez elle. Sur le moment, elle pouvait parfaitement se montrer maussade, puis aimable quelques instants après.

Mais là, ce à quoi il assista maintenant dépassa son propre entendement. Jamais il n’avait vu Madoka se comporter comme cela en cet instant précis.

Tout le monde en fut totalement surpris, y compris Manami.

Madoka enlaça délicatement Manami dans ses bras et pleura pour accompagner sa peine, tout en lui prononçant ces mots chargés de promesse :

– Je t’aiderai…

Mais la raison des larmes de Madoka resterait son plus grand secret. Le secret d’avoir voulu tout garder en elle durant si longtemps, et qu’elle exprima à travers une promesse de vie :

– Je t’aiderai à retrouver ceux que tu aimes.

 

 

 

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-> Aller à l'épisode 11

[tcv]

C'est plus long que d'habitude. Le monde imaginé par Cyb est terrible. J'attends de lire la suite.

[tcv]

Les différents épisodes sont disponibles en pdf sur la page FB "KOR Souvenirs d'été ".

[Olivier]

Spoil !!

[Olivier]

Je lirai pas du coup

[CyberFred]

Tcv, s'il te plaît, pas de spoil.

[tcv]

J'ai édité mon message pour éviter le spoil.

[Olivier]

He oui, mais c'est comme partout, une fois qu'on a lu un truc par hasard c'est foutu

[Olivier]

Combien de manga anime je ne lis regarde pas car j'ai vu un spoil

[Kody]

Je ne pense pas que TCV en ait dit plus que ce que l'on retrouverait dans le descriptif d'une cassette vidéo. 

[CyberFred]

Heureusement que ma fan fiction n'aborde pas qu'un seul aspect des choses. C'est plus complexe qu'il n'y paraît, en réalité.

 

Olivier : dommage que tu ne souhaites pas lire, y a pas de raisons car je t'assure que c'est une bonne histoire. Et puis entre fans de KOR, faut s'encourager non ?

[Olivier]

Bien sûr. Mais je lirai en différé. Donc il faut mettre des anti spoilers avant ses messages. Je peux très bien lire dans un an. J'ai bien lu le souvenir du pouvoir au moins 5 ou 10 ans après

[CyberFred]

Bien sûr. Mais je lirai en différé. Donc il faut mettre des anti spoilers avant ses messages. Je peux très bien lire dans un an. J'ai bien lu le souvenir du pouvoir au moins 5 ou 10 ans après

 

Dans 10 ans, je serai probablement mort. Quand, en 2034, tu liras ma fan fiction, ce sera alors les 50 ans du manga de KOR. Cela tombera bien. Tu en diras, je l'espère du bien Mais je ne serai plus là pour réagir

[Olivier]

Ou je serai mort avant de la lire, c'est aussi possible.