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CyberFred

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Dans le sujet : Les travaux de CyberFred

aujourd'hui, 18h34

« La Première Marche »

par CyberFred

 

Épisode 24 – Le chantage

 

 

Précédemment, dans « Kimagure Orange Road – La Première Marche »… Alors que Manami déployait son pouvoir contre une adversité menaçant sa cousine, alors qu’Hikaru d’Otaru était entre les griffes d’une inconnue qui cachait encore son visage, Madoka mit Kenji hors d’état de nuire. Cependant, Manami, qui était à ses côtés durant ce périple, fut en proie aux interrogations de Madoka, qui perça enfin les mystères des voyages interdimensionnels.

 

– Tu me caches quelque chose, Madoka-san, fit Manami, regardant avec sérieux le visage concentré de la jeune femme aux cheveux bleu nuit.

Madoka savait à présent ce que l’univers du Pouvoir cachait et faisait respecter dans tous les voyages interdimensionnels. Preuve en était sa présence ici et l’absence de son double… Mais aussi la présence ici de Manami-san et l’absence de son double…

Madoka, tournant la tête vers Manami, prononça :

– J’ai compris ce que les voyages entre les dimensions provoquaient.

– Et quoi donc ?...

– Tout voyage d’une personne vers une autre dimension, déclenche un échange avec le double de lui-même, qui est propulsé vers sa dimension d’origine.

La révélation laissa Manami bouche bée, montrant des prunelles plus qu’étonnées.

– Tu… tu veux dire que… bafouilla-t-elle d’incompréhension.

– Oui. Ton premier voyage impromptu vers notre dimension a été en fait provoqué par notre Manami, qui est venue ici, conclut Madoka avec calme. Il y a eu donc échange.

– Ah… Maintenant tout s’éclaire, articula Manami avec une nuance de compréhension. Quand je suis repartie de manière aussi impromptue de ta dimension, c’est parce que mon double a quitté la mienne.

– Malheureusement, elle n’est pas revenue chez nous, fit Madoka d’un ton teinté de regret. Je ne l’ai pas vue avant que je ne parte.

Manami afficha une pointe de déception :

– Sous-entends-tu qu’elle voyage ailleurs ?... Dans une sphère dimensionnelle inconnue ?...

– Je crains bien que oui, confirma Madoka, quelque peu déçue de la situation. Elle est maintenant inatteignable.

– Mais alors ? Où est passé ton ami Kasuga-kun, censé t’accompagner ici ?

– Il est bien présent dans cette dimension, mais là où son double, ton frère, était auparavant. Plus précisément, quelque part aux abords du pont de Yokohama.

Manami demeura interdite.

– Madoka-san, cela signifie-t-il que mon frère se trouve actuellement dans ta dimension ? émit-elle avec prudence.

– Oui, je le crois, répondit Madoka. Il y a nécessairement eu un échange entre ton frère et Kasuga-kun.

– Cela veut-il dire qu’il est en ce moment avec Hikaru ? poursuivit Manami, tentant de saisir toute la portée de la situation.

– C’est vraisemblable, dit Madoka. Cependant, cela reste flou dans mon esprit, car nous parlons d’un événement mystérieux qui s’est produit il y a deux ans.

Madoka pria pour que Kyosuke, son Kyosuke, n’ait pas voyagé ici, puis propulsé deux ans en arrière dans le temps. Qui sait ce que les voyages interdimensionnels pouvaient encore provoquer dans l’espace-temps ?

– Ainsi, tout serait arrangé, souffla Manami avec une lueur d’espoir. Si mon frère évolue actuellement dans ta dimension, cela signifie que dès que nous retrouverons ton compagnon, vous pourrez tous deux regagner votre foyer, ramenant mon frère ici par la même occasion... (Elle marqua une pause soudaine)... Mais... (Elle fut alors saisie d’une soudaine appréhension)... Mais si tu te trouves ici, Madoka-san, cela implique que ton dangereux alter ego sévit dans ta dimension ?!...

Manami saisit pleinement la nature de la situation, ainsi que l’inquiétude qui se lisait sur le visage de Madoka. Cette dernière était là, présente, mais son double était présentement dans son univers à elle, dans son salon, avec tous les autres... Et avec tous les scénarios de confrontations possibles…

C’était inquiétant, mais Manami chercha à se rassurer :

– Madoka-san, je devine aisément ta préoccupation. Cependant, si ton double réside chez toi, je suis convaincue que les membres de la famille de Kasuga-kun, avec leurs pouvoirs, se seront occupés d’elle.

– Je l’espère, acquiesça Madoka. Sans doute ont-ils également saisi de leur côté toutes les subtilités des voyages interdimensionnels, et que ton frère a pu leur apporter son assistance. Mais il est difficile de savoir comment les choses se sont déroulées avec le mystère de sa disparition, il y a deux ans.

– Du fait de ces nouveaux développements, peut-être devrais-je demander conseil à ma mère…

– C’est vrai… Elle est en vie dans ton univers, se rappela Madoka.

– À ce sujet, sais-tu pourquoi le destin en a décidé autrement pour elle dans ton univers ? questionna Manami.

– Kasuga-kun n’est guère bavard concernant le décès de sa mère. C’est survenu quand il a eu deux ans, au moment de la naissance de Kurumi, qui est arrivée la dernière, juste après sa sœur.

– Juste après la naissance de Kurumi, dis-tu ?...

– Oui.

Un éclair d’incompréhension traversa le regard de Manami. Après un bref moment de réflexion, elle admit qu’il y avait une dissemblance entre sa propre sœur Kurumi, et son double qu’elle avait connue dans l’autre dimension.

– Attends, je crois comprendre, murmura-t-elle au bout d’un moment.

– Quoi donc ? interrogea Madoka.

– Ma mère m’avait raconté que lors de la naissance de Kurumi, celle-ci demeurait d’une sérénité remarquable. Tout au long de sa vie, ma sœur a manifesté une grande sagesse. C’est d’ailleurs elle qui m’a vivement déconseillé de partir à l’aventure à la recherche de notre frère par la voie que j’ai adoptée. Je puis t’assurer que Kurumi-san que j’ai aperçue dans ton monde diffère grandement de ma propre sœur.

Madoka était loin de se douter à quel point la petite sœur de Kasuga-kun était aussi différente.

– Et donc ?...

– Eh bien, je ne fais que conjecturer, poursuivit Manami. Mais il est possible que Kurumi-san ait involontairement révélé toute l’étendue de son Pouvoir dès sa naissance. Un pouvoir si immense qu’il risquait de mettre en péril tout le voisinage. Sa mère aurait alors tenté de l’en empêcher, d’une certaine manière, au prix de ses propres forces vitales.

Madoka n’avait jamais imaginé qu’un drame d’une telle ampleur ait été évité autrefois grâce à l’intervention d’une mère désespérée, prête à se sacrifier pour que sa dernière fille puisse venir au monde sans provoquer de désastre.

– Je sais que les Kasuga ont dû déménager rapidement après la naissance de ses deux sœurs jumelles, ajouta-t-elle. Quant à leur mère, elle repose désormais dans les montagnes où elle est née, près de ses parents qui veillent sur sa tombe.

Madoka sentit le pendentif que Kyosuke lui avait donné l’été dernier, lors de la visite chez les grands-parents de Kasuga-kun, peser délicatement sur son cœur [Tome 18, NDLR]. Ses doigts se posèrent instinctivement sur le bijou, caressant sa surface plate, lisse et ronde, dissimulée sous son vêtement, ramenant à sa mémoire une cascade de souvenirs chers. La conversation avec Manami-san au sujet de la mère de Kyosuke et des événements tragiques du passé raviva en elle le sentiment de son lien avec ce précieux talisman, toujours présent sur elle depuis l’été dernier, même durant son séjour aux États-Unis.

C’était bien plus qu’un simple objet. Ce pendentif, ayant appartenu à la mère de Kyosuke, avant d’être récupéré par son père après sa disparition, avait été restitué à la famille résidant dans les montagnes. Pour Madoka, c’était un symbole de protection et de connexion profonde avec Kyosuke et son histoire. Elle se rappela alors avec tendresse comment elle avait donné son chapeau de paille rouge à Kyosuke. Et maintenant, en retour, il lui avait offert ce précieux bijou. En fait, techniquement, Kyosuke lui avait offert les deux objets. Cette pensée apaisante fit naître un sourire sur les lèvres de Madoka.

– C’est une histoire vraiment triste, fit Manami. Mais allons voir ma mère pour lui expliquer ce qui se passe.

– Oui, elle nous aidera certainement.

- Mais, qu’est-ce qu’on fait de lui ? demanda Manami.

– Qui ?

Manami désigna celui qui était étendu inconscient au sol.

– Lui : Kenji.

Madoka regarda l’homme à terre avec indifférence.

– Ah, ce type ? Je n’en sais rien. Notre priorité est de retrouver Kasuga-kun.

En disant cela, Madoka espérait que Manami, la sœur de Kasuga-kun, à défaut de pouvoir la secourir à présent, puisse rentrer dans son univers par ses propres moyens.

– Mais ne risque-t-on pas d’avoir la bande à Kenji sur nos traces si on le laisse ici ? Qui sait ce qui va se passer quand il se réveillera ?...

C’est alors que le téléphone de la maison retentit dans le salon, au rez-de-chaussée, ce qui surprit les deux jeunes femmes.

– Le téléphone ! s’exclama Manami.

– As-tu une idée de qui cela peut être ?

– Aucune. Durant mes nuits de surveillance, il n’y avait que ton double qui vivait seule ici. Kenji venait lui rendre visite de temps à autre…

– Pas de détails, s’il te plaît, coupa Madoka.

– Cela n’a aucun intérêt, en effet, admit Manami avec le sourire.

Le téléphone semblait insister.

Madoka se leva et ouvrit la porte de la chambre.

– Mais que fais-tu, Madoka-san ?

– Je vais décrocher.

– Est-ce bien prudent ? Nous ne sommes pas supposées être ici.

– Mais si : je suis Madoka Ayukawa, et « j’habite bien ici », non.

– Ah, je vois…

Madoka enjamba Kenji et franchit le seuil de la chambre, descendant les marches de l’escalier en direction du salon, où le téléphone continuait à sonner, insistant. Était-ce l’alter-ego de sa sœur ou ses parents qui appelaient ? Elle se demanda s’ils étaient différents de ceux qu’elle connaissait en son propre monde.

– Allo ?...

– Tu as mis du temps à décrocher, Madoka, fit une voix fluette à l’autre bout de la ligne.

La jeune femme aux yeux émeraude marqua un temps d’arrêt. Ce n’était ni sa sœur, ni sa mère, mais une femme qui semblait être presque de son âge.

– Qui êtes-vous ? demanda Madoka, trouvant le ton de son interlocutrice un peu étrange pour être une simple amie qui appelait pour seulement prendre des nouvelles.

Elle était persuadée d’avoir entendu quelque part un timbre de voix similaire, mais n’arrivait pas à s’en souvenir, trop de choses défilant dans sa tête en ce moment.

– Oh… Tu feins l’ignorance, maintenant ? répondit son interlocutrice, d’un air assuré.

– Que veux-tu ?

– Tu diras à Kenji que je détiens sa petite sœur Hikaru.

– Hikaru ?...

Madoka n’arrivait pas à y croire ! Hikaru, la petite amie du Kyosuke de cet univers était bien en vie ! Cela voulait dire que Kasuga-kun ne devait pas être loin.

– Qu’as-tu fait de Kasuga Kyosuke ? demanda-t-elle.

Manami arriva à ce moment-là à ses côtés.

– Par le Ciel, il est là ? chuchota-t-elle à Madoka.

Cette dernière appuya sur la touche de mains libres du téléphone afin que Manami puisse écouter. Peut-être connaissait-elle l’interlocutrice qui parlait.

– J’ai en effet son petit copain avec moi, déclara cette dernière.

Manami fit signe à Madoka qu’elle ne reconnaissait pas la voix de la fille qui parlait.

– Que veux-tu ? demanda Madoka à sa mystérieuse interlocutrice.

– Le pouvoir de Kenji contre sa petite sœur. Je veux sa bannière et tous ses hommes sous mes ordres, y compris toi, Madoka, bras droit du groupe.

Le sang de Madoka ne fit un tour. Comment cette fille pouvait-elle oser demander pareille chose ?

– Qui es-tu ? demanda-t-elle, énervée.

– Allons, allons, Madoka… Je crois que tu as l’esprit un peu trop embrumé. Viens au port dans une heure avec Kenji. Entrepôt 6. Et personne d’autre. N’amène pas ta bande. Toi et Kenji, seulement. Crois-moi que je m’en assurerai. Si tu me trahis, ou si tu ne viens pas, tu sais qu’Hikaru et son petit copain vont avoir bien des soucis.

– Je…

– Dans une heure.

Puis cela raccrocha à l’autre bout de la ligne.

– Allo ?... Allo ?... (Madoka regarda Manami) Elle a coupé.

– Madoka-san… Mais alors… Hikaru et Kasuga-kun ont été capturés par cette fille ?!... Comment est-ce arrivé ?

– Tu ne vois donc pas qui elle est ? demanda Madoka, qui dans le même temps tenta de se souvenir de cette voix au timbre particulier.

– Absolument pas, reconfirma Manami. Elle doit être nouvelle en ville.

– Elle doit aussi être solitaire, conclut Madoka. Elle cherche à s’emparer du pouvoir.

– Comment sais-tu cela ?

– J’ai fait ça autrefois, laissa tomber Madoka.

– Comment ?!... s’étonna Manami par une telle révélation.

– C’était pour rendre libre tout le monde. Pour leur offrir un autre but dans la vie que la délinquance.

Ces raisons surprirent Manami. Elle regarda Madoka d’un œil plus positif qu’auparavant. Leurs débuts avaient été difficiles, mais maintenant, elle réalisait qu’elle s’était complètement trompée à son sujet. Il semblait que cette fille avait un objectif clair dans la vie : pacifier toutes les rivalités de son environnement pour mener une existence paisible. C’est pourquoi Manami eut l’impression que Madoka avait laissé derrière elle un passé tumultueux, abandonnant l’obscurité dans laquelle elle évoluait. Quelque part, Manami s’en voulut elle-même d’avoir pris durant deux ans tout un chemin solitaire parfois pavé de rudesse.

– Comment as-tu accompli cela ? demanda-t-elle.

– Démanteler les groupes de sukeban était ma spécialité, expliqua Madoka. Pour y parvenir, je devais d’abord les conquérir. Puis, une fois au pouvoir, avec l’allégeance de tous, je décidais de les dissoudre.

– Tu penses que cette fille essaie de faire la même chose ? demanda Manami.

– Je ne le pense pas. Je n’ai pas aimé le ton de sa voix. Je suis certaine qu’elle cherchera à conserver le pouvoir après l’avoir obtenu par la force, par ce chantage honteux.

– Tu ne vas pas plaindre Kenji, quand même ?

– Non. Mais nous devons y aller tous les deux, lui et moi, chercher Hikaru et…

Une voix résonna depuis les marches de l’escalier, coupant Madoka :

– Ma sœur ! Où est ma sœur ? hurla Kenji, titubant encore quelque peu du coup que lui avait porté Madoka tout à l’heure.

– Une fille la détient, répondit cette dernière, en se retournant vers le jeune homme.

– Tiens, te voilà réveillé ! commenta Manami à son approche.

D’un ton désespéré, Kenji s’approcha de Madoka.

– Qui a fait cela ?... Madoka, tu me dois une explication !

– Je ne suis pas ta « Madoka ». Combien de fois devrais-je te le rappeler ?

– D’accord, d’accord, marmona-t-il d’un ton qui semblait vouloir dire « oui », par crainte d’un nouveau coup, mais qui doutait encore.

– Je ne vais pas t’appeler à nouveau « Ayukawa », tout de même ? osa Kenji. N’oublie pas que nous…

– Épargne-nous les détails gênants ! supplia Manami avec une moue de dégoût.

– Je suis « Ayukawa », fit la jeune femme aux cheveux bleu nuit. Et c’est ainsi que tu m’appelleras. Malheureusement, j’ai besoin de toi.

– Mais qui la retient ? insista Kenji.

– Elle n’a donné aucun nom. C’est fille plutôt solitaire. Elle veut échanger ta sœur contre la tête de ta bande.

– Mais elle est malade !?... (Kenji serra le poing de rage) Elle va le regretter !...

– Nous verrons bien. Connais-tu une fille assez audacieuse pour agir ainsi ?

– Tu plaisantes ? Cette fille doit être complètement folle. Notre clan domine ce territoire. Personne n’oserait nous défier de la sorte !

– Ta sœur était sa cible depuis un moment. C’est ta faiblesse, ce que je comprends, car j’ai moi-même une sœur aînée pour qui je donnerais tout.

Kenji, conscient que Madoka, méconnaissable à ses yeux, partageait son dessein, se radoucit :

– Je t’en prie, Mad… Ayukawa, aide-moi ! implora-t-il. Il s’agit de ma petite sœur.

– Tout ce qui est arrivé il y a deux ans est de ta faute, ajouta Manami accusatrice. Tu aurais dû…

– Ayukawa, coupa Kenji, pourquoi la sœur de Kyosuke Kasuga est-elle ici avec toi ?

– Cela ne te regarde pas ! Et tu as intérêt à te calmer ! fit Madoka d’un ton sec. Je n’ai jamais abandonné personne. J’aime trop Hikaru-chan et Kasuga-kun pour les abandonner.

– J’ai du mal à te reconnaître, Ayukawa, murmura Kenji, déconcerté par les dernières paroles empathiques de son amie. Tu semble avoir tellement changé…

Madoka réalisa que ses propos avaient dépassé sa pensée ; elle avait oublié que chacun avait sa propre histoire dans ce monde.

– Ne perdons pas de temps à tergiverser, reprit-elle pour noyer le poisson. Il nous reste moins de cinquante minutes pour y aller.

– Je suis déjà prêt, déclara Kenji. Je vais préparer nos motos. Où est le lieu du rendez-vous ?

– Tu penses que je vais te le révéler ? répliqua Madoka d’un air qui laissait entendre qu’elle n’était pas née de la dernière pluie. Tu prévois de t’y rendre seul avec toute ta bande ?

– Non, ne pense pas ça, Ayukawa. J’ai bien compris que ce serait toi et moi seulement.

– Prépare les motos, je vais bientôt te rejoindre, annonça-t-elle.

– Et toi ?...

– Je vais enfiler une combinaison. Il y en a un certain nombre dans ma chambre.

– Évidement, fit Kenji. C’est toi qui les as confectionnées sur mesure. N’oublie pas tes lames, nous en aurons besoin. Nous ne savons pas à qui nous avons affaire. Je suis certain que cette fille n’est pas seule dans l’affaire.

– Vas-y, je te rejoins dans moins de dix minutes.

– J’espère que tout va bien se passer, émit-il d’un ton presque inquisiteur. Car si ma petite sœur…

– Sors !

Kenji sortit prestement de la demeure, se dirigea vers le garage, tandis que Manami regarda son amie d’un air interrogateur :

– Et moi, Madoka-san ?... Je ne vais pas te laisser seule face à un piège que te tend cette fille !

– Je sais, fit Madoka avec le sourire. Mais tu l’as entendue : seuls Kenji et moi-même devons nous rendre au lieu qu’elle nous a imposé. Par sécurité, il faut d’abord respecter ce qu’elle dit.

– Très bien. Alors, je vais me rendre chez moi, puis je reviendrai avec des renforts. Fais bien attention à toi.

– Promis.

Manami se téléporta, et Madoka se retrouva seule… Seule, dans le silence, dans cet autre univers.

Alors qu’elle regagnait la chambre de son double, elle médita sur le sort de Kyosuke. Pourquoi n’avait-il pas utilisé son pouvoir pour se libérer facilement de l’inconnue qui le détenait ? Lui et Hikaru étaient entre les mains d’une inconnue dont la voix semblait familière. Qui pouvait-elle bien être ? Qui, dans son propre univers, serait capable d’un tel acte criminel, au point de kidnapper ses amis ? Madoka ne pouvait se le rappeler distinctement, mais il était évident que pour elle, sa mission était de partir à la rescousse des personnes en détresse. Et elle jura de réussir... comme autrefois.

Madoka franchit le seuil de « sa » chambre, contemplant le désordre régnant au sol. Pourtant, l’armoire à vêtements, bien qu’impactée par les récents combats, demeurait encore fonctionnelle. À l’intérieur, Madoka découvrit les combinaisons de cuir noir appartenant à son alter-ego. Elle effleura la texture du tissu, évaluant aisément sa souplesse. Elle dut admettre que son double avait pris grand soin de confectionner pour elle tout un costume parfaitement ajusté. Il ne lui fut pas difficile d’imaginer que si son double était véritablement son égal en tout, tant en âge qu’en stature, cette combinaison lui irait à ravir. Madoka délaissa ses propres vêtements de côté, puis revêtit son nouveau costume. Elle prit soin de récupérer de ses anciennes affaires, la photo de son double signé de la main de Kenji qu’elle enfouit dans une des poches intérieures de sa combinaison, la mèche de cheveux de Manami qu’elle fit de même, ainsi que la ceinture de médiators qu’elle avait retrouvée dans son grenier. Les chaussures assorties au pantalon en cuir se trouvaient dans un petit meuble dédié à cet effet. Il s’agissait de bottines noires à talons légèrement trop hauts pour Madoka, mais celle-ci s’accommoderait de cet inconfort.

Elle s’observa bientôt devant un imposant miroir qui trônait dans la chambre, lui offrant l’opportunité de contempler tous les vêtements qu’elle venait de revêtir. Autrefois, Madoka n’avait jamais eu à porter pareil costume, tel celui qui, à présent, drapait sa silhouette. Or, le décolleté que lui imposait cette veste heurtait sa pudeur, contrariant la jeune femme, habituée à une réserve plus stricte dans ses apparats. La fermeture éclair, hélas, refusait tout geste vers le col (C’était bloqué.), tandis qu’un mécanisme intérieur, prévu spécifiquement, verrouillait toute velléité de descente impromptue.

Ce n’était pas seulement une simple combinaison pour moto qu’elle portait, mais aussi (et surtout) une authentique tenue de combat. En tant que sukeban solitaire, Madoka avait autrefois revêtu une veste en cuir ordinaire, dépourvue d’insignes, assortie à un pantalon noir. Désormais, l’insigne de la bande de Kenji ornait sa veste, arboré au niveau de la poitrine. Le tissu de ce costume était confectionné dans un cuir léger qui s’ajustait parfaitement aux contours du corps, permettant ainsi une liberté de mouvement accrue. Madoka n’avait pas oublié ses lames en forme de médiator. Outre celles qu’elle avait elle-même apportées de son propre univers, elle récupéra tout un ensemble de lames supplémentaires, soigneusement rangées dans une petite boîte de l’armoire. Elle dut admettre que son double savait sélectionner et fabriquer des armes de qualité, et d’une finition remarquable. Ignorant le niveau de danger auquel elle pourrait être bientôt confrontée, elle disposa les lames dans tous les emplacements spécifiquement conçus à cet effet sur le costume : le long des jambes, côté extérieur, et par le biais de porte-lames solidement enserrés sur les avant-bras, que les manches de la veste en cuir ne recouvraient jamais, ce qui était bien pratique. En effet, les manches, retroussées de manière volontaire dans la couture, s’arrêtaient entre le coude et le début des avant-bras. Au final, Madoka fut surprise de revêtir ce type de costume, alors que son passé de sukeban solitaire était bien loin derrière elle, abandonné à la fin du collège, avant de « retrouver » Kyosuke au sommet du grand escalier.

Dehors, le démarrage du moteur d’une moto rompit le silence et tira Madoka de son voyage vers son propre passé. Le moment était venu. Dans une démarche gracieuse, avantagée par sa nouvelle « seconde peau », elle quitta « sa » chambre, éteignit toutes les lumières de la demeure, puis se dirigea vers l’extérieur où Kenji l’attendait.

 

 

 

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Dans le sujet : Rencontre koresque 2024

aujourd'hui, 10h42

Oui, pour moi cela convient. 22 juin. Le début de l'été. Merci d'avoir fait ce petit sondage en ligne. Faudra le réutiliser.


Dans le sujet : Les 20 ans du forum

aujourd'hui, 10h34

En effet, c'est techniquement le 13 mai 2004 que le forum a été ouvert, mais, je rappelle que c'est aussi le 29 mai 2004 sa date officielle d'ouverture aux membres, après référendum des voix auprès des membres. Donc on peut dire qu'il y a 2 dates d'anniversaire, un peu comme la sortie du 1er épisode du manga de KOR dans le WSJ qui a eu aussi deux dates.

 

Et en plus c'est aujourd'hui le 34e anniversaire de la 1ere diffusion de M&C. Je me souviens qu'on l'avais cherchée longtemps cette date. Mais Olivier nous a tous rassurés :)

 

Bon anniversaire au Forum et à Max et Compagnie. Un peu de fêtes KOResques "made in France", cela fait du bien. :D 


Dans le sujet : Goodies japonais des expositions KOR

aujourd'hui, 10h26

Une de mes 2 commandes d'EDITION 88 a été reçue par Japan Rabbit. Curieusement c'est la dernière commande passée qui est arrivée la première, l'artbook, c'est peut-être normal vu que cet ouvrage n'a jamais eu de rupture de stock et aura été certainement été édité en un très grand nombre d'exemplaires. J'attends une autre commande. J'ai 45 jours avant que Japan Rabbit commence à décompter des frais de garde, qui seront facturés à 0,25$/jour. Cela vaut la peine d'attendre et cela me permet presque d'attendre carrément la seconde exposition du 15 juin. Je verrai.


Dans le sujet : KOR Souvenirs d'été | Facebook

hier, 23h24

Ca progresse, et on le voit bien grace au graphique de tcv, que je remercie.

Au fait, tcv, tu sais qu'on peut aussi ajouter une ligne de tendance dans le graphique Excel ? J'aimerais que tu en places une pour voir ce que cela donne.

Flavio est un un excellent graphiste. Il apporte de l'émotion dans ce qu'il fait. J'aime beaucoup son style particulier et très colorisé. Hélas, il ne parle pas beaucoup de ses techniques.


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