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CyberFred

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#49904 Les travaux de CyberFred

Posté par CyberFred on 17 février 2024 - 20h37

« La Première Marche »

par CyberFred

 

Épisode 13 – Le piège

 

 

 

2 ans auparavant (1987)

 

Froidement, Kyosuke et Hikaru regardèrent impuissants l’immense meute de motos déferler sous leurs yeux, en leur direction. Du haut du pont de Yokohama, dont la construction allait s’achever dans quelques années, le chantier était accessible de nuit, avec peu de système de sécurité.

– C’est Kenji ! s’écria Hikaru, avec inquiétude.

Kyosuke demeurait silencieux à ses côtés.

 

Ayant vainement tenté de fuir la ville, le couple était à présent acculé au milieu de l’immense structure, au rebord d’un point de bascule vers le vide, et les eaux glaciales de la baie de Yokohama, tout en bas. Le chantier étant interdit au public, il n’y avait pas encore de barrière de sécurité empêchant les imprudents de sauter dans le vide. Jusqu’ici, aucun incident ne s’était produit depuis le début de la construction du pont, il y a six ans. Et donc, rien n’avait été fait pour renforcer les perfectibilités.

Kyosuke serra les dents. Il n’imaginait pas que sa relation avec Hikaru allait provoquer tant d’hostilités de la part du gang des bikers de Yokohama envers lui.

Hikaru se plaça devant Kyosuke, comme pour le protéger naturellement du courroux de son grand frère. Ce dernier l’avait prévenue qu’il n’accepterait pas de petit ami sans sa bénédiction. Cependant, Hikaru, rebelle comme Kenji, n’allait certainement pas se laisser marcher sur les pieds par un frère possessif et trop protecteur. Il n’était plus possible pour Hikaru de laisser les choses continuer ainsi.

Bien des années auparavant, Hikaru et son frère avaient perdu leurs parents, les laissant orphelins. En tant que frère aîné responsable, Kenji prit sur lui la charge de s'occuper de sa jeune sœur, cherchant ainsi à combler le grand vide laissé par la disparition de leurs parents.

Néanmoins, les impératifs de la vie trépidante de Kenji ne lui laissaient guère le loisir de consacrer tout son temps à sa sœur. En effet, ses activités nocturnes étaient souvent dominées par son rôle de leader au sein de sa bande, parfois impliquées dans des affrontements territoriaux contre d'autres groupes de la région. En parallèle, il jonglait avec les exigences du lycée, où son assiduité était parfois compromise par des séances de séchage de cours. Et puis, il y avait Madoka Ayukawa, une étrange âme rebelle qui avait gravité vers lui, devenant ainsi sa plus proche alliée au sein de la bande. Tout cela compliquait davantage la capacité de Kenji à consacrer du temps pour Hikaru. Cherchant alors à concilier ses responsabilités, il envisagea d'impliquer sa propre sœur dans le groupe, dans l'espoir de veiller sur elle, tout en jonglant avec ses propres obligations.

Bien évidemment, Hikaru refusa d’être entraînée dans le douteux monde de son frère, ce qui obligea la jeune fille à prendre le large de temps à autre, loin d’une ville trop agitée à son goût. Elle trouva alors calme et tranquillité dans la ville voisine. C’est là que, par hasard, elle fit la connaissance d’un garçon singulier du nom de Kyosuke Kasuga, qui se démarqua de tous les autres garçons qu’elle avait connus jusqu’ici.

Kyosuke avait deux sœurs et deux parents au caractère bienveillant. Ce tableau familiale constituait pour Hikaru la représentation idéale de la vie de famille qu’elle aurait voulu avoir si seulement ses propres parents n’étaient pas partis si précocement, et si son frère n’était pas devenu aussi difficile et têtu.

Sans parler de cette Madoka Ayukawa, cette fille énigmatique sortie d’on ne sait où, qui semblait vouloir la rejeter. En effet, cette étrange donzelle aux cheveux de jais et aux yeux émeraude singuliers semblait percevoir en Hikaru une potentielle et dangereuse rivale pour le pouvoir au sein de la bande de Kenji. Ce dernier ne voyait pas forcément l’influence néfaste de cette Madoka Ayukawa, qui sous couvert d’être sa petite amie, tentait insidieusement de semer dans son esprit des idées en défaveur de sa propre petite sœur.

Avec Kyosuke et le reste de sa famille, Hikaru avait découvert un petit havre de paix où elle pouvait souffler quelque peu de la vie grisâtre qu’elle menait au sein de l’univers trop agité de son frère. Ceci dura un temps, et, Kyosuke et Hikaru purent ainsi s’apprécier de plus en plus, jusqu’à que l’un se déclare finalement à l’autre… et réciproquement.

Mais leur idylle fut découverte par hasard par un des bikers de Kenji, qui patrouillant dans la ville où habitait la famille Kasuga, avait immédiatement alerté son chef. Ce dernier découvrit très vite la seconde vie que Hikaru menait secrètement avec un certain Kyosuke Kasuga.

Courroucé par une telle situation (car il ne lui était pas pensable de se faire humilier de cette manière), Kenji décida de poursuivre ce Kasuga, qui avait eu l'audace d'entrer dans la vie de sa sœur. Récupérer Hikaru devint alors sa priorité.

La chose ne fut toutefois pas simple pour Kenji et sa bande de rattraper le couple en fuite, car dès lors que se présentait l’opportunité de les arrêter, Kasuga et sa sœur parvenaient toujours à s’éclipser de manière incompréhensible. Même lorsque les motards de Kenji pensaient les avoir acculés dans une sombre impasse, les fugitifs s'éclipsaient toujours de manière énigmatique. Ce jeu du chat et de la souris dura plusieurs jours, mais la patience de Kenji et Madoka atteignit rapidement ses limites.

Un stratagème fut alors mis au point pour rabattre les deux jeunes fuyards vers le pont de Yokohama, d’où il n’était pas possible de s’échapper si les deux extrémités de la structure étaient bloquées. Kenji parvint à faire en sorte de laisser filer une rumeur selon laquelle un des amis de Hikaru avait des difficultés, et devait les retrouver de nuit, au milieu du pont. Mais la surprise du couple fut totale quand ils ne trouvèrent personne à l’endroit indiqué. Comprenant alors qu’ils avaient été joués, il fut trop tard pour évacuer les lieux. Les motos affluèrent déjà de partout. Toutes les sorties furent bloquées. Kyosuke et Hikaru se retrouvèrent ainsi piégés au milieu de l’immense structure, alors que convergeait de part et d’autre tout une armée de motos bruyantes convergeant dans leur direction.

Les machines formèrent bientôt un arc-de-cercle à une quinzaine de mètres devant Hikaru et Kyosuke. Ces derniers étaient éblouis par de multiples phares, et demeuraient acculés et figés au rebord du pont qui était dépourvu de barrière de sécurité à cet endroit.

Les motards firent place aux deux figures éminentes de cette petite armée : Kenji Hiyama et Madoka Ayukawa, s'approchant lentement en chevauchant leurs destriers mécaniques. Revêtus de leurs combinaisons moulantes, ils exhibaient fièrement l'emblème distinctif des bikers de Yokohama sur leurs tenues. Ils stoppèrent entre la meute de motos et le couple. D'un geste impérieux, ils ordonnèrent à tous de couper les moteurs et phares, puis descendirent de leur monture respective, retirant leurs casques qu'ils posèrent soigneusement sur le guidon de leurs engins. À présent, seules quelques lanternes de chantier allumées et disposées ça et là, éclairaient quelque peu tous les protagonistes.

En ces lieux de ce formidable pont en devenir, Kenji sentit un parfum d’exaltation parcourir tout son être. Il savait en effet que la construction de ce nouveau pont allait contribuer à renforcer davantage sa position au sein de son propre territoire. La situation stratégique et épicentrique de cet endroit lui offrait également des opportunités insoupçonnées, conférant à tout son groupe une mobilité accrue, lui permettant de couvrir plus rapidement son territoire, sans parler de l’influence grandissante que cela provoquerait sur tous les quartiers environnants disputés par les bandes rivales.

Arborant chacun un rictus malicieux, Kenji et Madoka s’avancèrent d’un air confiant vers Hikaru et Kyosuke, ces derniers étant toujours complètement piégés. Derrière eux, le vide et les eaux de la baie. Sauter du pont était insensé. La rive la plus proche était située à plus de 450 mètres de là. Envisager une chute dans les eaux sombres et glacées de la baie, vu la hauteur vertigineuse, semblait de la pure folie. Nager ensuite vers une rive distante, surtout dans l'obscurité, était une perspective impossible pour Hikaru, qui, par malchance, ne maîtrisait pas bien la natation.

– C’est terminé, fit Kenji, qui s’était arrêté de marcher, Madoka à son sillage.

Tous deux étaient maintenant à moins de cinq mètres des fuyards.

– Tu ne peux aller plus loin, Hikaru, poursuivit Kenji, ignorant Kyosuke (non sans se jurer de lui promettre un sort peu envieux). Reviens à la raison.

Sa sœur manifesta de la colère et l’exprima clairement à son frère :

– C’est donc toi qui nous as attirés ici ! Comment as-tu osé piéger ta propre sœur ?...

Kenji tenta de se montrer calme :

– C’est pour te protéger que je fais tout cela, imôto. [« petite sœur », NDLR] Je suis ton oniisan [« grand frère », NDLR]. Je ne cherche que le bien pour toi. Je suis le seul parent qui te reste… et je tiens à toi.

– Baka ! rétorqua Hikaru. Quand tu auras compris que c’est cette fille, qui se tient à côté de toi, qui te manipule depuis le début ! Comment peux-tu être aussi aveugle, grand-frère ?

Kenji et Madoka se regardèrent comme par surprise.

– Écoute-moi, petite sœur, reprit son aîné. Je te demande de me suivre. Laisse ce Kasuga et rejoins-moi. Tu n’as rien à faire avec lui.

Les yeux de Kyosuke se durcirent et ne put s’empêcher de laisser ses pensées sombres de s’exprimer verbalement :

– Pour qui tu te prends ? s’écria-t-il. Jamais je ne te laisserai Hikaru !

Cette dernière adressa un tendre sourire à son ami, et lui dit :

– Je te remercie pour ton soutien, Darling, mais laisse-moi gérer cela avec mon frère, s’il te plaît.

Stupeur dans les yeux de Kenji et Madoka.

– Tu… tu as dit « Darling » ?... s’étrangla presque Kenji.

– Mes sentiments sont réels ! s’irrita Hikaru. Rien ne les fera altérer ! Je suis avec Kyosuke, que tu le veuilles ou non ! Papa et mama n’auraient jamais souhaité que tu t’opposes ainsi à mon propre bonheur !

– C’est vraiment du sérieux entre ces deux-là, fit Madoka en chuchotant à l’oreille du leader des bikers de Yokohama. Kenji, tes hommes observent attentivement ta réaction. C'est l'occasion de démontrer ta capacité à maintenir ton autorité, même lorsque ta propre sœur est impliquée. Right ?

– Tu as raison, Madoka. Ne t’inquiète pas. Je vais régler cela.

Il s’avança seul vers les fuyards.

– Pas un pas de plus ! menaça Hikaru.

– Sinon quoi ?...

– Sinon, je vais sauter !

Kenji fut pris d’un fou-rire.

– Sauter ?... Tu n’y penses pas sérieusement, j’espère ?... Réfléchis un instant. Tu te rends compte de la hauteur ? C'est un précipice de plus de 50 mètres. En plus, c’est actuellement l’heure de la marée basse dans la baie. As-tu déjà plongé d’aussi haut quand tu étais à la piscine de l’école ?... Tu sais aussi que tu ne sais pas bien nager, voire pas du tout. Si tu sautes, c’est la mort assurée pour toi et pour ton petit copain.

– Tu ne le connais pas ! Il est spécial ! Il…

Kyosuke donna un léger coup de coude à Hikaru. Visiblement, il se rendait compte qu’elle risquait de gaffer, et sous le coup de l’émotion, d’en dire un peu trop sur les dons qu’il possédait.

Hikaru fixa Kyosuke avec une lueur de désespoir dans les yeux. Son ami était conscient que seul son pouvoir pouvait les protéger, tous deux. La situation était critique : il était impossible pour Kyosuke de se téléporter avec elle jusqu'à la rive la plus proche. De plus, comment s’éclipser sans faire montre à tous d’une belle démonstration de pouvoirs extraordinaires ?... Hikaru était la seule ici à savoir qu’il possédait des dons. Elle regarda toujours Kyosuke en silence et intensément, le suppliant de ses yeux de trouver une solution pour quitter cet endroit où il n’y avait pas d’issue, hormis le vide et le grand plongeon.

– Alors, petite sœur ? insista Kenji. Tu te décides à revenir ?... Tu n’as pas vraiment le choix, tu sais. Je ne partirai pas d’ici sans toi.

– Jamais ! Plutôt mourir ! hurla Hikaru d’un air décidé.

Kyosuke reposa ses mains sur les épaules de son amie et la regarda droit dans ses yeux, en lui chuchotant :

– Nous n’allons pas mourir, Hikaru, lui dit-il. As-tu confiance en moi ?

– Bien sûr, mon chéri, lui répondit-elle sans hésiter.

Kyosuke ne songeait pas à se téléporter au loin, comme il l’avait fait à plusieurs reprises, précédemment, pour échapper aux patrouilles de recherche des bikers de Kenji. Il devait tenter d’accomplir quelque chose de nouveau. Son pouvoir lui permettait de se téléporter, mais la portée de ce don ne lui permettait pas d’aller très loin s’il y avait un passager en même temps que lui. Se téléporter à l’intérieur d’une cache de la structure du pont, par exemple, vers l'un de ses piliers, était hors de question. Non seulement la visibilité serait nulle, mais l'effort nécessaire serait tel qu'il ne pourrait échapper au final aux recherches intensives de la bande de Kenji. Les structures supérieures du pont n’étaient pas encore posées. Il n’y avait pas ici de possibilités de cachettes sures. Non, Kyosuke devait plutôt faire croire à Kenji que lui et sa sœur avaient totalement disparu.

– As-tu confiance, Hikaru ? redemanda Kyosuke.

– Oui… Oui, je te suivrai où que tu ailles, mon amour ! répondit-elle avec les yeux remplis d’émotions, émotions qu’elle eut alors du mal à contenir en cet instant.

Elle enlaça Kyosuke, puis l’embrassa alors sur les lèvres, les larmes coulant sur ses joues.

Ce geste inattendu surprit Kenji et Madoka.

– Disgusting… commença à prononcer Madoka, qui avait souvent tendance à sortir des mots issus de la langue anglaise dans ses phrases.

C’est alors que Kyosuke bascula avec Hikaru dans le vide !

– Non ! hurla Kenji, les yeux exorbités d’horreur.

Comme un fou, il se précipita vers le rebord du pont, Madoka le suivant tranquillement derrière lui.

– Hikaru !!... hurla le jeune homme comme un fou. C’est pas possible !... Non !!...

La nuit, à peine éclairée par la lune partielle, ne permettait pas de suivre le plongeon insensé que venaient d’accomplir Kyosuke et Hikaru.

– Je ne les vois pas ! s’écria Madoka, qui scrutait vers les profondeurs sombres de la baie. Comment est-ce possible ?... Ils ne sont pas tombés dans l’eau, j’en suis certaine !

– Il n’y a pas eu de bruit d’impact dans l’eau, confirma Kenji. C’est incompréhensible ! Ils sont forcément quelque part !... (il hurla encore) Hikaru !...

Avec anxiété, il se tourna vers ses hommes postés plus loin :

– Vous tous ! Allez les chercher sur les deux rives au voisinage du pont ! Trouvez-les-moi ! Faites vite !

Aussitôt, un immense chambardement de moteurs se produisit. Laissant Kenji et Madoka seuls, tout une nuée de motos se sépara en deux groupes, chacun vers une des deux sorties du pont.

Nerveusement, Kenji regarda encore le point d’impact où Hikaru et ce Kasuga aurait dû en principe atterrir. Mais rien. Rien non plus sous la structure du pont au niveau des piliers centraux. C’était incompréhensible.

– Une fois encore, ils nous ont échappés ! admit Madoka avec colère. Je ne sais pas ce qui se passe, mais ce Kasuga connaît des f… ruses pour se sortir de toutes les situations possibles. Cela n’est pas f… normal !...

N’écoutant pas les phrases parfois trop chargés d’anglicismes que venait de prononcer Madoka, Kenji tenta désespérément d’appeler de nouveau sa sœur à travers le vide :

– Hikaru !... Hikaru !...

Nul signe perceptible, nul écho sonore, nul appel vibrant dans l'air nocturne ne revenait à lui. C’était comme si Hikaru et Kasuga avaient tous deux complètement disparu de la réalité.

De désespoir, Kenji se mit à genoux sur le dur ciment et commença à pleurer sa sœur. Quant à Madoka, elle resta debout, contemplant non pas les eaux de la baie, mais l’horizon… et l’avenir, le sourire répondant à des yeux se chargeant d’ambition.

 

Kyosuke et Hikaru relâchèrent leur étreinte. Il n’était plus là question d’une chute libre incroyablement vertigineuse, comme il aurait dû y en avoir « normalement ».

Hikaru regarda lentement tout autour d’elle. Le pont, la nuit, Kenji et sa bande… disparus !

– Darling ! Nous somme sauvés ! s’écria-t-elle.

Mais les nouveaux lieux qu’elle découvrit étaient bien singuliers selon son point de vue.

– Quel est cet endroit ?...

Tout autour d’elle, c’était une atmosphère éthérée, d’où émanait une clarté d’une grande magnificence, qui baignait l'ensemble de son champ visuel. Les pieds de la jeune fille semblaient ne jamais toucher de sol ferme, flottant dans l’invisible. Elle semblait ainsi comme suspendue dans un vide baigné de cette lumière étrange, et dont l'éclat, bien que puissant, ne semblait jamais éblouir sa vision.

 – Darling, où sommes-nous ?... redemanda-t-elle. Je ne comprends pas…

À ses côtés, Kyosuke était lui aussi comme en suspension dans ce vide étrange, où aucun point de repère n’était visible.

– Nous sommes normalement à quelques mètres du pont, expliqua-il, près de l’endroit où nous sommes avons plongé tous les deux.

– Mais… je ne comprends pas… qu’as-tu souhaité accomplir avec ton pouvoir, cette fois-ci ? Ce n’est pas une téléportation, on dirait. C’est différent.

Kyosuke eut un regard quelque peu hésitant :

– Oui… la téléportation est rapide. Elle s’effectue, pour qui la vit, le temps d’un flash…

Hikaru regarda étrangement Kyosuke, une inquiétude se dessinant sur son visage :

– Darling, que se passe-t-il ? demanda-t-elle.

Kyosuke se montra un peu embarrassé et posa sa main derrière la tête.

– C’est que… vois-tu… c’est la première fois que je tente une telle chose.

– Quoi donc ?...

– Une téléportation immobile.

– Une quoi ?...

– Cette fois, je savais que je ne pouvais pas nous transporter sur l’une des rives. C’était trop loin. Il me fallait donc gagner du temps.

– Tu… tu veux dire que nous sommes présentement suspendus tous les deux dans le vide, en pleine phase de téléportation ?

– Oui, mais une phase que j’ai stoppée exprès, le temps que tous les autres  dehors repartent bredouille.

– Tu… tu peux accomplir cela ?... s’étonna Hikaru.

Pourtant, la jeune fille avait été témoin de bien des capacités de ce que peut recéler le Pouvoir.

– Mais comment savoir si tous les autres sont bien repartis ? poursuivit-elle. On ne voit rien, d’ici.

– C’est là tout le problème. On doit compter sur la chance.

Hikaru se posa alors une question essentielle :

– Attends, Darling : mais le temps… comment s’écoule-t-il en ce lieu ? Je n’ai pas de montre sur moi, ni toi, d’ailleurs.

– Le temps ne s’écoule pas ici, répondit Kyosuke. Je nous ai placés au sein d’une bulle temporelle immobile. Nous resterions ici l’équivalent de 10 ans que cela ne nous affecterait pas un seul instant. C’est le monde extérieur qui, lui, avance dans le temps. Nous sommes tous deux coupés du monde extérieur.

Hikaru sourit et prononça alors d’un air rêveur :

– Ainsi, le flot du temps nous porte-t-il… Il ne nous reste plus qu’à compter verbalement les secondes et les minutes, alors, n’est-ce pas, Darling ?...

Kyosuke avait l’habitude des sentiments optimistes dont faisait souvent montre sa petite amie. Cette dernière pouvait ressentir de la mélancolie, mais pouvait « redresser la barre » assez rapidement pour exprimer à ses yeux un optimisme sans pareil. C’est la raison pour laquelle cette étonnante jeune fille aux courts cheveux dorés avait trouvé grâce à ses yeux.

Il poursuivit ses explications, mais en affichant un air de plus en plus grave :

– Seulement, la question que je me pose est la suivante : en ayant créé cette téléportation immobile, je ne sais pas à quel rythme le temps du monde extérieur s’écoule.

– Nani ?... Que veux-tu dire ?...

– Oui, Hikaru : même si nous avons l’impression de passer quelques secondes ici, j’ignore si à l’extérieur le temps a avancé de manière similaire… ou non.

– Ciel ! déchanta alors soudainement Hikaru. Et… et si le temps au dehors avait déjà bondi de dix ans, tandis que nous parlons ?... Oh, Darling, tu ne peux pas savoir ce qu’il se passe à l’extérieur ?...

– Aucunement, hélas. J’ai beau essayer de me concentrer de toutes mes forces, je ne peux pas ouvrir de fenêtre. Normalement, quand je souhaite me téléporter, je vois d’avance ma destination avant même d’ouvrir le chasme fracturateur. Mais quand je suis en pleine phase, celle-ci ne dure qu’une infime fraction de seconde, comme tu le sais. Et je ne contrôle plus rien car tout se produit instantanément, jusqu’à ce que j’arrive à destination.

Hikaru alors fit des calculs insensés dans sa tête. Elle avait déjà vécu des téléportations d’un point à l’autre de la ville pour échapper au gang de Kenji. Mais à chaque fois, l’effet de la translation ne durait en effet qu’une infime fraction de seconde, ce qui permettait de ne pas subir d’écart et de déphasage de temps entre le point de départ et d’arrivée de la téléportation. Mais cette fois, en pleine phase figée ainsi dans l’éternité et sans visibilité, le temps extérieur devait peut-être s’écouler de manière inattendue. Combien de « secondes » ressenties dans la bulle avaient-elles produit comme conséquences sur le temps s’écoulant à extérieur ?... Le risque était énorme si l’on restait dans cette bulle trop « longtemps ».

– Essaie alors de nous faire revenir maintenant ! ordonna soudainement Hikaru.

– Maintenant ?... Et si jamais ton frère et Ayukawa nous attendaient encore ?

Elle regarda Kyosuke sérieusement, et prononça :

– Peut-être cet idiot de Kenji est-il déjà marié avec cette Ayukawa, et que je suis aussi devenue la tante de leurs enfants !

– Hein ?!...

– Écoute, Darling : j’ai confiance dans tes dons, et je suis heureuse que tu sois entré dans ma vie… et que tu m’aies révélé la vérité sur ce dont tu es capable. Mais parfois, je pense que tu prends parfois de grands risques avec ce pouvoir, que toi et ta famille possédez.

Kyosuke lui renvoya son sourire et prononça sans hésitation :

– C’est pour cela, qu’envers toi, j’ai confiance dans ton propre jugement à mon sujet (il reposa à nouveau ses deux mains sur les épaules de la jeune fille). Tu sais à quel point je peux toujours compter sur tes conseils et ton œil avisé, si jamais je me montrais trop maladroit avec mes pouvoirs. Et je suis heureux… de pouvoir toujours compter sur toi.

Les yeux clairs azur de Hikaru pétillèrent.

– Oh, mon chéri, tu me fais un grand cadeau en me disant cela. Viens là !

Et elle embrassa Kyosuke, avec une grande et rare passion. Kyosuke le lui rendit bien, aussi.

Quelques « secondes » de plus ici valaient bien tout ce trésor de bonheur, comparées à une éternité exposée aux périls extérieurs.

Tandis que les lèvres de Kyosuke et Hikaru demeuraient enlacées dans une étreinte passionnée, une vibration singulière traversa soudainement l'entièreté du corps du jeune homme. Mais une vibration pas normale du tout !

 

 

 

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#49898 Podcast sur KOR en français.

Posté par CyberFred on 17 février 2024 - 11h11

Oui, c'est en cours :) Il va sortir bientôt :)




#49892 KOR Souvenirs d'été | Facebook

Posté par CyberFred on 17 février 2024 - 00h03

Sans vouloir faire des cocoricos, je suis certain que notre groupe francophone FB est le plus riche en qualité par rapport à tous les autres groupes. Nous postons régulièrement des sujets innovants, des anecdotes, des podcast, des fan arts, des musiques, des vidéos créées, des infos, des dossiers, des montages audio visuels, et même une fan fiction à suite. Bref, tout ceci rassemblé, c'est clair que ces contenus à majorité créatifs et inédits cela attire les fans, même les non francophones. Nous pouvons donc qu'être fiers du résultat, qui explique la belle progression. 2000 membres, c'est encore très loin, mais on ne va certainement pas s'arrêter à 1109. :)




#49876 Les travaux de CyberFred

Posté par CyberFred on 15 février 2024 - 22h32

Ce sera pour ce week-end. Sur les deux espaces en même temps. 




#49863 Les travaux de CyberFred

Posté par CyberFred on 14 février 2024 - 00h23

Bonne Saint-Valentin !

 

saint_valentin_2024.jpg




#49843 KOR Souvenirs d'été | Facebook

Posté par CyberFred on 12 février 2024 - 19h15

On laissera notre nouvel et gentil admin faire le nécessaire pour créer une bannière. :D 




#49827 KOR - Music Hall

Posté par CyberFred on 11 février 2024 - 01h34

Bonsoir,

 

Notre ami Jer~  (Jérôme) m'a fait parvenir une nouvelle version de sa Réflexion 55 sur le sujet "Le voile (enfin ?) levé sur la fin de la série", qu'il avait publié sur mon site en septembre 2023. La nouvelle version (v2) qu'il propose ne change pas le fond de ce qui a été dit, mais il lui était nécessaire de corriger quelques passages sur certains mots, sur quelques inexactitudes, bref, des retouches mineures. Mais en tous les cas, une nouvelle version bien à jour à garder.

 

Le lien direct vers la page est toujours ici :

http://madoka.ayukawa.free.fr/koref55/koref55.htm

 

Merci à Jer~ pour son travail acharné :)




#49759 Les travaux de CyberFred

Posté par CyberFred on 01 février 2024 - 22h00

« La Première Marche »

par CyberFred

 

Épisode 12 – Des mystères

 

 

Madoka sécha ses larmes. Elle vit que son geste d’apaisement et de promesse avait calmé Manami… cette autre Manami, qui de part son regard, à présent apaisé, avait aussi, par silence, donné confiance en cette Madoka qu’elle avait considéré comme une ennemie. On est dans une autre dimension, où les membres de sa famille ont eu une destinée différente. Dans sa propre dimension, Manami n’avait pas habité dans cette ville. Le Pouvoir était mieux préservé. Il n’y a pas eu à déménager tant de fois. Elle regarda « son » père, Takashi. Mais étrangement, « sa » mère n’était pas présente ici. Où était donc Akemi ?...

– Comment est votre mère dans votre monde ?

– Hélas, elle n’est plus parmi nous, répondit Kurumi tristement.

Manami en fut surprise.

– Que… que s’est-il passé ?...

– Elle est morte en couche, ma naissance.

Manami était sans voix. Elle avait aussi une sœur, appelée Manami. Mais grâce au Ciel, sa naissance ne s’est pas déroulée de manière problématique. Sans doute parce que sa sœur Kurumi n’a eu ses premières manifestations du Pouvoir que très tardivement.

– C’est terrible, prononça Manami. Quelque part, je suis chanceuse d’avoir toujours une mère aujourd’hui.

– Est-ce que tu as une photo d’elle avec toi ? demanda Kyosuke.

– Non pas sur moi, car sous ce costume, je ne laisse aucune trace de mes proches. Pour les protéger.

Takashi mit sa main sur l’épaule de Kyosuke :

– Kyosuke, même si cela semble normal, il vaut mieux ne pas chercher à connaître ceux qui nous ont quittés depuis longtemps.

Kyosuke savait qu’il était tentant de redécouvrir une personne vivante dans une dimension parallèle. Sa mère était LA personne qu’il souhaitait depuis longtemps rencontrer.

Le regard de Kyosuke se reporta sur Madoka, qui s’était relevée.

– Ayukawa, comment allons-nous aider Manami, maintenant ?

Madoka regarda Kyosuke avec un sourire qui en disait long.

– Allons, Kasuga, tu disposes du Pouvoir. Et même si je n’ai pas encore une vision large de ce qu’il offre, je suis certaine que tu dois être à même de gérer tous les problèmes.

– Comment cela ? On parle d’univers parallèles.

– Tu es déjà allé dans des univers parallèles, Kasuga. Et tu en es revenu.

– Oui, mais…

– De plus, il faut agir, déjà pour rechercher Manami, poursuivit Madoka… Notre Manami.

– C’est vrai cela, coupa Kurumi. C’est pour nous la priorité que de retrouver Manami.

– Je ne l’ai pas vue quand je suis arrivée dans la chambre d’Ayukawa de mon univers, fit l’autre Manami sans lunettes.

– Attendez, coupa Takashi. Ne trouvez-vous pas étrange qu’au moment où une Manami, issue d’un univers parallèle au nôtre, se retrouve soudainement ici, alors que notre Manami est dans une autre dimension ?

– C’est vrai cela, oncle Takashi, fit Kazuya. C’est une étrange coïncidence.

– La question est : comment notre Manami a-t-elle pu quitter notre univers ? fit Kurumi. Elle ne possède pas ce pouvoir, j’en suis certaine.

– N’oublie pas qu’on peut en acquérir au fur et à mesure des années, souligna Kyosuke.

– Grand-frère, tu crois que notre sœur a quitté accidentellement notre dimension car elle ne maîtrisait pas correctement son nouveau pouvoir ?

– Je ne sais pas, je l’avoue.

– À moins que notre Manami n’ait été aidée ? suggéra Takashi.

– Aidée ? s’étonna Kyosuke.

– Je ne maitrise pas moi-même ce pouvoir, précisa Manami. En tous les cas, j’ai été transportée ici sans que j’aie fait quoi que ce soit.

– Quelqu’un serait venu dans notre dimension pour emmener notre Manami et y mettre à la place une autre Manami ? fit Takashi.

– Cela me paraît fou, fit son fils. Qui voudrait emmener Manami ? Et dans quel but ?...

Madoka regarda tout autour d’elle. Sa chambre était en désordre du fait de son affrontement avec Manami. Mais elle nota quelque chose de troublant.

– Attendez, clama-t-elle. Il manque quelque chose ici dans la pièce.

– Quoi donc, Ayukawa ?

– Mon chapeau. Il manque mon chapeau.

– Ton chapeau de paille rouge ?

– Oui, il était posé sur la chaise, j’en suis certaine… Et je ne le vois plus. Il n’est pas parmi tout ce désordre.

– C’est vrai, maintenant que tu le dis, Ayukawa. Ce n’est pas un objet qui disparaît comme cela.

– Je n’ai pas vu de chapeau quand je suis arrivée ici, fit Manami. Je n’en ai pas vu non plus quand j’ai pénétré dans la chambre de la Ayukawa de mon univers.

– Où reste donc mon chapeau, alors ? questionna Madoka.

– C’est incompréhensible, fit Kyosuke.

– Je ne vois qu’une seule explication : c’est notre Manami qui l’a avec elle, suggéra Madoka.

Kyosuke fut étonné :

– Tu veux dire qu’elle l’a tenu au lieu de prendre les ciseaux ?... Manami connaît ton chapeau. Pourquoi l’aurait-elle pris ?... Pourquoi serait-elle passée dans une autre dimension avec lui ?

– Il faudrait remonter dans le temps pour le savoir, fit Madoka d’un air malin.

– Quoi ?... Ayukawa, tu suggères que l’on revienne d’une heure dans le passé pour savoir ce qui est arrivé à notre Manami ?

– Oui, mais il faudrait appeler ton grand-père car si je me souviens bien, c’est lui qui t’avait envoyé dans le passé.

– J’apprends que Kyosuke est allé dans le passé ? fit Akane. C’est quoi, ce délire ?...

– En effet, c’est bien mon grand-père, répondit Kyosuke à Madoka. Je suis trop jeune encore pour avoir un tel pouvoir. Mais nous ne pouvons pas faire appel à lui pour nous aider. De plus, aller dans le passé ne permettrait de régler le problème de la disparition de mon alter égo et de Hikaru de l’autre univers.

– Il faut éviter les Kyosuke multiples dans la même pièce, précisa Kazuya.

– Si l’on ne peut pas aller directement dans le passé, que devons-nous faire ? questionna Madoka.

– Il nous faut aller nous-mêmes dans l’autre univers, répondit Kyosuke.

– Mais il faudra encore aller dans le passé de cet autre univers pour éviter à ton double et Hikaru tout problème.

À ce sujet, Madoka se tourna vers Manami :

– Peux-tu nous en dire un peu plus sur ce qui est arrivé à Kyosuke et Hikaru ?

– Il est vrai qu’avant d’agir, il est important de vous expliquer le contexte.

– Vas-y, dis-nous tout.

– Il y a deux ans, mon frère avait fréquenté une fille d’une autre ville, celle où vous habitez tous actuellement : Hikaru Hiyama. Dans cette ville, Hikaru a un frère aîné appelé Kenji Hiyama, chef des bikers de Yokohama.

Surprise générale dans la chambre.

– Tu dis que Hikaru a un frère ? s’étonna Kyosuke.

– Oui. Et de deux ans son aîné. Vous devez savoir qu’il est le copain de la Ayukawa de mon univers. Tous les deux, sont des terreurs locales, faisant la loi dans ce secteur.

Étonnement dans toute la chambre. Des « nani » comme jamais.

– C’est incroyable ! fit encore Madoka. Ce Kenji est vraiment le petit ami de mon propre double ?

– Exactement, confirma Manami. Ils se connaissent depuis l’enfance et ont fréquenté les mêmes écoles. Mais c’est tout ce que je sais.

Madoka chercha dans ses propres souvenirs.

– Jamais Hikaru n’a fait la moindre allusion sur un frère ou un demi-frère qu’elle aurait eu. Je sais que les parents de Hikaru ont eu un passé particulier, mais nullement, il ne m’a été fait d’allusion sur un frère. Ici, Hikaru est enfant unique.

– Ayukawa, c’est une spécificité des autres univers parallèles, expliqua Kyosuke. Même Manami, ici présente, s’était étonnée de ne pas voir ma mère. De plus, dans l’univers de Manami, ma famille n’a pas entamé son septième déménagement vers cette ville.

Ceci semblait troubler Madoka qui prononça doucement à Kyosuke :

– Ainsi, la rencontre entre ton double et mon double ne s’est pas produite dans cet autre univers.

– Oui, tu imagines ça, Ayukawa ?...

– Non, Kasuga…

Une sorte de silence assourdissant s’instaura alors entre les deux jeunes gens. Ils se regardèrent. Il existait ainsi des univers où la rencontre magique sur le grand escalier et le rattrapage du chapeau de paille rouge ne se sont jamais produits. Chacun se dit en leur propre cœur que le Destin avait uni deux jeunes gens chanceux d’avoir pu se rencontrer au sein d’un immense multivers, où leur cas était peut-être unique. Comment évaluer les probabilités où Kyosuke et Madoka étaient ensemble dans cette configuration cosmique ?... Les regards à la fois songeurs et contemplatifs de Kyosuke et Madoka restaient inlassablement fixes, l’un sur l’autre, semblant ignorer ce qu’il se passait autour d’eux. Mais le reste de la famille ne fut pas en reste. Takashi toussa de gène. Akane était crispée de voir Madoka aussi hypnotisée par cet échange de regards. Kurumi ne savait plus où se mettre. Manami regarda cette scène avec fascination, car tellement inconcevable dans son propre univers.

– Mais vous allez arrêter de vous regarder comme cela ? interrompit Kazuya en hurlant contre l’oreille de Kyosuke.

Ceci « réveilla » le jeune couple qui revint à la réalité.

– Mais Kazuya ! hurla Kyosuke à son tour. Ça va pas de me hurler dans les oreilles ?!

– Cousin, tu roucouleras plus tard. Nous devons entendre la suite de l’histoire que Manami avait commencé à raconter.

– Je ne faisais pas ce que tu dis ! s’égosilla Kyosuke.

Madoka rougit sur le moment. Il est vrai qu’elle n’avait pas l’habitude que tant de personnes soient rassemblées dans sa propre chambre. Elle avait plutôt prévu que seul Kyosuke soit avec elle. Mais, là, il allait falloir repousser ce moment.

– Pardon, Manami, fit Kyosuke. Ayukawa et moi avons perdu le fil. Désolé pour cela.

Manami sourit pour la première fois depuis qu’elle est arrivée dans cette réalité.

– Il n’y a pas de quoi. C’est une première pour moi que de voyager dans un autre univers. Et j’ai encore beaucoup de choses à découvrir.

– Pardon, peux-tu nous raconter la suite de ce qu’il s’est passé avec ton frère et Kikaru ?

– Comme je le disais, Kyosuke a fréquenté Hikaru. Mais ce fut quelque chose qu’elle souhait de secret car son frère Kenji avait plutôt le projet de la recruter dans sa bande de bikers. Et il empêchait sa propre sœur de fréquenter un garçon sans son approbation. Car il fallait qu’il soit de son propre monde.

– Mhh, je vois le genre, fit Madoka. Comment aurais-je pu fréquenter un type aussi rétrograde ?

– N’oublie pas que dans mon univers, tu es une tout autre personne, fit Manami. C’est le jour et la nuit entre vous deux. De ce que je sais, la Ayukawa que je connais a toujours fréquenté le milieu des bandes de bikers et des sukeban. C’est une personne très dangereuse.

– Attends ! s’inquiéta Kyosuke. Si elle est si dangereuse que cela, est-ce à dire que notre Manami aurait pu la croiser ?

– Notre pacifique Manami face à une Madoka tigresse ? émit Kurumi avec crainte.

– Je n’ose imaginer une telle chose ! fit Kyosuke. J’espère que rien ne lui est arrivé.

– Kasuga, si elle a rencontré mon double, elle a dû se résoudre à utiliser son pouvoir pour se défendre contre elle, fit Madoka.

– En tous les cas, il ne faut pas perdre de temps, car tous les univers parallèles vivent le temps de la même manière.

– C’est le soir aussi là-bas ? demanda Akane.

– Oui, cousine. Ce qui veut dire que Manami est là-bas depuis aussi longtemps que Manami est restée ici.

– Ceci n’explique pas comment Manami, ici présente, a fait pour parvenir dans notre univers, et comment notre Manami a fait pour parvenir dans le sien, fit Takashi.

– Oui, c’est vrai, fit Kazuya. Il faut qu’on arrive à expliquer cela.

– Mais pourquoi, tu n’as pas de lunettes ? demanda Kurumi à sa « sœur ».

– Hé ? fit cette dernière, étonnée qu’on passe du coq à l’âne aussi facilement dans cette famille.

– Dis, Manami, est-ce que j’ai un copain ou une copine dans ton univers ? demanda Akane, curieuse de savoir si son « cas » était similaire dans un autre univers.

– Hé ? fit encore Manami face à cette avalanche de questions.

– Assez ! coupa Kyosuke. On diverge, là !

Kazuya profita de ce moment pour lui balancer :

– Pardon, cousin, je te rappelle que lorsque tu roucoules, tu diverges aussi.

Kyosuke tapa encore sur la tête de son cousin.

– Mais ça va pas ?!

– Je vais t’apprendre à te moquer de moi, Kazuya.

– Mais il ne faut pas frapper ton cousin comme ça, Kasuga, fit Madoka.

– Toi au moins, tu es gentille, grande sœur Madoka, fit Kazuya attendri.

– Manami, continue à nous expliquer ce qu’il s’est passé avec ton frère et Hikaru, invita Takashi.

– Oui, voilà : Kenji Hiyama a un jour appris l’existence de la relation qu’entretenait mon frère avec Hikaru, par l’un de ses acolytes biker, au hasard d’une patrouille qu’il menait dans la ville où nous habitions. Kenji, n’a pas du tout apprécié cette nouvelle et a tenté de mettre un terme à cela. Après bien des aventures dont je vous fais grâce, Kyosuke et Hikaru ont décidé de fuir dans une autre ville, loin de l’influence de Kenji. Malheureusement, ils ont tous deux été rattrapés par son groupe, en haut du chantier de construction du pont de Yokohama.

– C’est terrible ! souffla Kurumi.

– Je n’ai à ce stade que des rumeurs. C’est la raison que je voulais trouver moi-même des informations chez Ayukawa, et la confronter sur la disparition de mon frère.

– Mais comment ont-ils disparu ? demanda Akane.

– Selon les rumeurs, quand Kyosuke et Hikaru se sont retrouvés coincés par la bande de Kenji tout en haut du pont, ils auraient sauté tous les deux dans l’eau.

– Grand Ciel ! fit Kurumi.

– C’est là que ce n’est pas clair. Selon les rumeurs, ils n’ont pas atteint la surface de l’eau, mais auraient disparu dans les airs.

– Disparu ? Comment cela, disparu ? fit Kyosuke.

– Disparu. Sans laisser de trace.

– Est-il possible qu’il y ait eu une téléportation ? demanda Akane.

– Si c’était le cas, mon frère et Hikaru seraient réapparus quelque part, fit Manami. Et en deux ans, Kyosuke aurait tenté de me recontacter. J’ai déjà travaillé sur cette hypothèse, mais mes recherches ne m’ont pas permis de trouver la moindre trace. Mais au bout de deux ans, on a déclaré Kyosuke et Hikaru disparus. La police a conclu qu’ils étaient morts accidentellement dans la baie de Yokohama.

– C’est complètement fou ! fit Kyosuke. En supposant que mon double ait eu les mêmes pouvoirs que moi…

– Ce qui est le cas, confirma Manami au passage.

– ... eh bien, si l’événement s’est produit il y a deux ans, déjà j’aurais moins de pouvoir qu’aujourd’hui. Dans cette hypothèse, je ne pourrais pas m’éloigner très loin du pont, surtout si je devais transporter quelqu’un avec moi. Autrement dit, si je tentais de me téléporter quelque part pendant la chute, je n’irais pas bien loin et je retomberais quand même dans l’eau dans tous les cas.

– Je te croyais plus fort que cela, cousin, fit Kazuya.

– Tu m’énerves !

– Bon, en tous les cas une chose est certaine, fit Takashi : il n’y a pas eu semble-t-il de téléportation. Et il n’y a pas eu de morts, sinon, on aurait forcément repêché des corps non loin du pont. Et s’ils étaient en vie, pas de nouvelles de la part de Kyosuke ou Hikaru depuis deux ans.

– Exactement, fit Manami.

– Mais alors ?... Dans ce cas, que s’est vraiment passé ? demanda Kurumi.

– Je pense pouvoir répondre à cette question, fit Madoka, semblant sure d’elle.

Tout le monde se retourna vers elle. Elle semblait un peu plus à l’aise avec les jargons employés autour du Pouvoir.

– Que… que veux-tu dire, Ayukawa ? demanda Kyosuke.

– C’est simple : ils sont simplement passés dans une autre dimension.

Nouveau « nani » collectif !

 

 

 

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#49738 Anime - Episode 42 - L'amie de coeur

Posté par CyberFred on 31 janvier 2024 - 00h48

Les producteurs de la série ne savaient pas comment utiliser Sayuri Hirose dans la série TV, surtout pour un seul épisode. Ils l'ont donc recyclée en un personnage décliné subtilement, appelé Sumire Hoshi (nom contenu dans celui de "Hirose"). 

C'est vrai que Madoka choisit bien son décor pour sa chambre. Heureusement que j'évite d'en parler en détail dans ma fanfiction. Et en plus, y a sur la photo la représentation de la potence, avec le scotch. Cet épisode démontre que Hatta et Komatsu n'ont vraiment aucune pitié envers Kyosuke.

 

Le seul moment clé de cet épisode est le moment de la déclaration de Kyosuke envers Madoka sous couvert de théatralité.

 

En tous les cas, épisode très adulte. FrozenOwl, je crois que tu aurais dû, pour cet épisode, comparer la version originale avec la VF.

 

En effet, on se rend compte de pas mal de différences. Par exemple, dans la VF censurée, aucune allusion au fait que celui qui joue le rôle de l'homme est en fait une femme. D'ailleurs le doubleur français est un homme. La lettre de Sumire à Madoka parle "d'aider", alors qu'il s'agit "d'aimer". On parle de "reconnaissance", au lieu de "coup de foudre", ce qui aboutit au fait qu'on ne comprend pas dans la VF pourquoi Kyosuke et Master se mettent à rigoler. D'ailleurs, ce fut une erreur de la production d'avoir fait impliquer Master dans ce tordage de rire. Je le croyais plus au-dessus de cela dans la VO. On parle "d'amitié" au lieu de "piquer l'amour de Kyosuke pour Madoka". Chose importante dans cet épisode : c'est rare de voir les deux deux sœurs Kasuga parler devant leur frère de l'intérêt que porte ce dernier pour Madoka. Censure du baiser entre Sumire et Madoka. Chose qui est en faveur de la VF : quand Sumire s'invite chez Madoka, elle clame bien qu'elle vit ses propres parents comme pour Madoka, chose que la VO ne dit pas. J'avoue que c'est bien vu de la part de la VF pour expliquer pourquoi Sumire s'invite chez elle. Exit dans la VF de la scène du couteau. Exit dans la VF de la scène dans la chambre de Madoka. La VF nous montre hélas des Hatta et Komatsu complètement innocents du scoop qu'ils ont provoqués. Censure de la photo compromettante dans la sale des profs, censure du vestiaire des filles, on parle de couples improbables partant en Amérique, ah ah ha ! Bref, cet épisode méritait un comparatif car censuré à mort non seulement au niveau de pas mal de scènes, mais aussi des dialogues VF dans ce qui n'a pas été censuré. Les doubleurs et les scripts français ont dû s'arracher les cheveux sur ce coup-là.




#49724 En route pour une 3e édition du manga!

Posté par CyberFred on 29 janvier 2024 - 09h16

A mon avis, ce sera plus de la réimpression, mais il suffirait de réimprimer le 14 et le 18 en somme.

 

C'est donc reparti comme en 14 :D
Tu es historien, Olivier, tu parles même de la bataille de la Somme




#49707 En route pour une 3e édition du manga!

Posté par CyberFred on 28 janvier 2024 - 00h57

Pour l'instant, rien dans le catalogue des mangas à paraître sur le site de Delcourt, jusqu'à fin mars 2024, jusqu'au 27 mars, plus exactement. Déjà l'anniversaire du 26 mars est dépassé. Mais bon, je poste ici le lien, et on verra bien jusqu'où cela va nous mener.




#49705 Les travaux de CyberFred

Posté par CyberFred on 26 janvier 2024 - 10h12

« La Première Marche »

par CyberFred

 

Épisode 11 – Le pont

 

 

C’était le risque des univers parallèles. Il était possible d’y trouver plus de divergences que de similitudes. Manami en eut pleine conscience et devait prendre une décision très vite. Elle tenait toujours le chapeau de paille rouge de Madoka entre ses mains, tandis qu’elle était concentrée sur le pouvoir qui s’exerçait sur une Madoka toujours enragée, et qui n’attendait qu’une erreur d’inattention pour repartir à l’attaque. Kenji était dans une posture encore indécise pour obliger Manami à prendre des dispositions pour l’entraver.

Hikaru n’était plus de ce monde. La nouvelle était terrible. Que s’est-il passé ?... Que fallait-il faire ?...

Le chapeau de paille rouge « émit » alors quelque chose qui entra dans la conscience de Manami. Celle-ci se demanda s’il ne fallait pas résister à cet « appel », ou si cela ne devait pas être au contraire le moment de suivre ses « indications ».

– Que se passe-t-il ? demanda Hiyama face au trouble de l’intruse.

– Recule ! prévient Manami. Je ne souhaite pas causer de problème !

Le jeune homme tenta le tout pour le tout. Il se précipita sur elle dans le but de la contraindre à stopper toute menace contre Madoka.

Manami avait anticipé cette audace, mais pas si tôt. Comme elle n’avait pas pu monopoliser suffisamment d’énergie pour maintenir une entrave totale sur une seconde personne, elle ne fit que le projeter en arrière d’une pichenette. Il valdingua donc dans l’armoire à vêtements de Madoka, cette dernière ne pouvant rien faire pour l’empêcher d’agir.

– Kenji ! hurla Madoka.

La jeune femme regarda Manami en fulminant comme jamais.

– Si jamais il est blessé, je te tuerai !

Kenji savait que quelque chose n’allait pas avec cette fille. Elle était comme ce Kyosuke Kasuga : dotée de dons inexplicables. C’était ce qu’il avait découvert il y a deux ans, quand il avait surpris sa sœur Hikaru en sa compagnie. Kenji n’avait jamais supporté que Kyosuke Kasuga se rapproche de sa petite sœur. Elle méritait mieux que ce type. Kenji avait des projets plus ambitieux pour elle. En tant que leader des bikers, il fallait que sa sœur intègre sa bande en tant que co-leader, avec Madoka, qui était déjà à ses côtés. Mais le monde que défendait Kenji n’intéressait pas Hikaru. Elle affichait trop d’indépendance. Même Madoka, son amie d’enfance, ne pouvait dissuader sa petite sœur de s’intéresser à ce garçon qui habitait une autre ville. Comment s’étaient-ils rencontrés ? Cela restait encore pour Kenji de l’ordre du mystère. Qu’importe. Toujours est-il que Hikaru et Kasuga avaient tenté de s’échapper et avaient soudainement disparu sous ses propres yeux. Madoka fut également témoin de la scène. Son esprit commença à accélérer. Si cette fille mystérieuse portant des lunettes connaissait Hikaru, connaissait-elle aussi ce Kasuga ?...

Kenji se remit sur pieds. Il s’essuya le visage du sang qui coulait d’une petite plaie qui s’était ouverte sur sa joue.

– Comment connais-tu ma sœur ? demanda-t-il encore. Quel est ton nom ?

De son côté, Manami se posait mille questions au sujet de Hikaru. Comment avait-elle disparu ?... Était-elle vraiment morte ?... Elle devait en avoir le cœur net.

– Kenji, demanda Madoka, qui en avait assez d’être entravée par une force invisible. Oblige cette fille à me libérer ! Je suis coincée !

Madoka regarda Kenji qui était revenu à ses côtés. Mais il semblait de son point de vue que son ami portait plus son attention sur Manami que sur elle.

– Tu m’écoutes, Kenji ? Va démolir cette fille, que je…

– Attends, Madoka, coupa son ami. Il se passe quelque chose de pas normal.

– Ce qui n’est pas normal, c’est de te voir ainsi à ne rien faire pour me libérer ! Qu’est-ce que tu attends pour aller la frapper ?

Kenji n’écouta pas Madoka sur point. Elle était trop agitée et non en mesure de comprendre la situation. Madoka était sa girlfriend, mais là, elle était trop énervée.

– Écoute, prononça Kenji à Manami. Je ne vais pas t’attaquer. J’ai juste besoin que tu me dises si tu connais Hikaru, parce que tu connais aussi Kyosuke Kasuga ?

Les yeux de Manami s’agrandirent.

– Comment connais-tu Kyosuke ? s’exclama-t-elle.

– J’en étais sûr. Tu es apparentée à lui ?

– C’est mon frère !

Kenji et Madoka furent étonnés par une telle révélation.

– Ton frère ?... Tu es vraiment la sœur de ce Kasuga ? fit Madoka. Je comprends que tu aies eu besoin de venir ici.

– Tu es venue ici pour chercher des informations sur ton frère, c’est cela ? demanda Kenji.

– Je suis venue ici par accident. Mais le fait que Hikaru ait disparu me préoccupe. Où est-elle ?...

– Comment ? s’étonna Kenji. Tu es la sœur de Kyosuke Kasuga, et tu ne sais pas ce qui lui est arrivé ?

– Explique-toi, rétorqua Manami. Que se passe-t-il ici dans cet univers ?

– Univers ?... Écoute, j’ignore de quelle province du Japon tu viens toi et ton frère, mais sache qu’il a causé ici des problèmes à ma petite sœur. Et j’ai besoin que tu m’aides à en savoir plus.

– De quoi parles-tu, toi, qui prétends être le frère de Hikaru ?

– Je ne prétends pas : je suis vraiment son frère. Et ton frère à toi, lui, a disparu avec Hikaru. Tu vas m’expliquer ce qui se passe !

– Kenji, tu vas me laisser longtemps comme cela ? supplia Madoka, qui en avait vraiment assez d’être suspendue dans les airs paralysée de la tête aux pieds.

– On va s’expliquer, calmement, elle et moi, fit Kenji à Madoka.

Il s’adressa donc à Manami :

– Quel est ton prénom ?

– Manami. Manami Kasuga.

– Manami Kasuga, écoute : si tu libères Madoka, je te promets qu’on ne te fera rien.

Manami commençait à fatiguer, à force de maintenir une entrave psychique continuelle sur tout le corps de Madoka. Mais elle ne devait pas le montrer.

– Tu possèdes apparemment des dons spéciaux, tout comme ton frère, semble-t-il, s’avança Kenji. Je te propose une trêve. Nous devons discuter. Mais s’il te plaît, libère d’abord Madoka. Je te promets qu’elle ne fera rien.

Manami réfléchit. Que devait-elle faire ?... D’un côté, le chapeau de paille rouge semblait l’appeler à faire quelque chose, mais d’un autre côté, ce Kenji semblait sincère quand il s’agissait d’évoquer sa petite sœur Hikaru.

– Si je libère Ayukawa, tu promets qu’elle ne tentera rien ensuite ? demanda Manami sérieusement.

– Parole de biker. Elle ne fera rien.

– Kenji, ne promets rien pour moi ! s’égosilla Madoka courroucée.

– Madoka, je sais que tu es très en colère, mais nous n’avancerons pas si tu te comportes comme tu le fais en ce moment.

Les yeux de Madoka faisaient froid dans le dos. Elle semblait complètement hors de contrôle dans cet univers. Selon les impressions de Manami, elle était une telle autre personne dans cette dimension parallèle, qu’il fallait vraiment se méfier de son comportement imprévisible.

– Fine, laissa-t-elle tomber. Mais c’est vraiment parce que tu l’as demandé.

– Parfait, je te remercie, Madoka, fit Kenji avec sourire.

Manami nota que Kenji avait une certaine ascendance sur Madoka, comme s’il s’avait comment canaliser la colère de son amie. Quelque part, ce Kenji avait le moyen de rendre Madoka moins agressive quand cela s’avérait nécessaire. Comme s’il était une version de Kyosuke de son propre univers qui a su, lui aussi, rendre Madoka douce et paisible. Mais avec ce Kenji, faisant partie d’une bande de délinquants à moto, on pouvait oublier ici la douceur d’une Madoka qui, au mieux, pouvait tout juste redescendre en pression. Méfiance tout de même : toute velléité de tension pouvait la faire redevenir tel un fauve voulant se jeter sur sa proie.

– Elle est colérique, ta copine, fit Manami, pour tester la réaction de Madoka.

– Colér… commença-t-elle.

– Madoka, calme-toi, fit Kenji d’un ton plus apaisé.

– Fine !

– Tu es certain qu’elle va se maîtriser ? demanda Manami encore un tantinet méfiante.

– Mais je suis calme ! prétendit Madoka.

– Kasuga, je t’ai donné ma parole, fit Kenji. Elle ne te fera rien.

Manami semblait voir en Kenji un garçon qui avait l’habitude des changements d’humeurs de cette Madoka. Aussi, relâcha-t-elle la jeune femme aux cheveux noirs de jais.

Madoka retomba à terre. Kenji tenta de la retenir, mais elle lui fit signe que tout allait bien.

– Je te remercie, fit Kenji à l’adresse de Manami.

Il se tourna vers Madoka :

– Est-ce que tu vas bien ?...

– Oui, ça va (Madoka regarda Manami d’un air étrange, mais semblait ne pas avoir la volonté de repartir à l’attaque). Kenji, que fait-on maintenant ?

– On discute, fit-il. Je dois en savoir plus sur ce que sont devenus ma sœur et Kyosuke Kasuga.

Manami s’interrogea. Ce Kenji venait de parler aussi de Kyosuke ?

– Attends, demanda Manami. Que se passe-t-il ?... Tu parles de Kyosuke comme si lui aussi avait disparu !

– Comment ? s’étonna Kenji. Tu ne le savais pas ?...

– « Savais pas » quoi ?...

– Mais voyons : que ton frère Kyosuke a disparu en même temps que Hikaru !

Manami eut peine à réaliser ce qu’elle venait d’entendre. Kyosuke avait disparu lui aussi ?

Plus que jamais, Manami se posa mille question. Que s’était-il vraiment passé pour Kyosuke dans l’univers dans lequel elle était tombée ?

– Que veux-tu dire ? demanda-telle avec insistance. Je dois comprendre ! Pourquoi disais-tu il y a un instant que Hikaru n’était « plus de ce monde » ?... C’est aussi le cas de mon frère ?...

Kenji et Madoka, les bras croisés à son côté, se regardèrent un instant, d’un air incrédule.

– Je ne comprends pas que tu ne saches pas déjà tout cela, Kasuga, fit Kenji revenant vers Manami. Nous pensions que tu étais venue ici pour ça. Mais je vais répondre à ta question, oui : ton frère a disparu en même temps que Hikaru. De la surface de ce monde.

– Explique-moi, insista Manami. On ne disparaît pas comme cela !

– Madoka et moi-même en étions témoins : ton frère et Hikaru ont cherché à s’enfuir de Tokyo.

– S’enfuir ?... Pour quelle raison ?...

– Écoute, les détails de cette affaire ne sont pas importants. Tout ce que tu dois savoir, c’est le fait qu’ils étaient coincés sur le chantier de construction du pont de Yokohama. Ils ont sauté tous les deux dans le fleuve.

– Quoi ?! s’exclama Manami.

Elle avait entendu parler de ce nouveau pont de 860 mètres de long qui, dans son univers, avait prévu d’être mis en service d’ici la fin de l’année prochaine (1989). Cette structure avait une hauteur libre de 55 mètres. D’une telle hauteur, il est impossible de survivre à un plongeon à deux si l’on n’était pas soi-même un professionnel. Il était donc impossible pour son frère et Hikaru de tenter une telle folie.

– C’est la vérité, confirma Madoka, redevenue un peu plus calme. Ils n’ont pas cherché à nous écouter quand on leur a dit qu’on voulait discuter, avec eux.

– Vous avez tous les deux menacé mon frère ? fit Manami étonnée. Au point qu’il a cherché à s’enfuir de manière aussi désespérée ?

– Écoute : ce n’était pas ce qui était prévu, expliqua Kenji. Ma sœur Hikaru n’était pas quelqu’un qui aurait sauté d’une telle hauteur pour plonger dans l’eau, surtout qu’elle ne savait pas nager. C’est ton frère, qui, par je-ne-sais-quel tour de magie, l’a persuadée de sauter en même temps que lui.

– Et ?... Que s’est-il passé ensuite ? demanda Manami.

– Ils n’ont jamais touché l’eau.

Stupeur dans l’esprit de Manami.

– Hein ?!....

– Oui, ils ont disparu sous nos yeux pendant leur chute, confirma Madoka. Ils se sont évaporés pour toujours.

 

 

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#49696 Les travaux de CyberFred

Posté par CyberFred on 24 janvier 2024 - 10h09

I am back !

Mon opération de l'œil droit a réussi. J'en aurai confirmation par mon chirurgien demain.

Je me suis permis de faire un petit dessin, inspiré de l'épisode 14.

Comme vous le voyez, j'ai aussi une infirmière très attentive qui prend soin de moi, en attendant la fin de ma convalescence. :D

 

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#49658 Les travaux de CyberFred

Posté par CyberFred on 20 janvier 2024 - 19h59

« La Première Marche »

par CyberFred

 

Épisode 10 – Où est Manami ?

 

 

Kyosuke… C’était Kyosuke que Manami regardait fixement, tandis que tout le monde, à savoir Kurumi, Takashi, Kazuya, Akane et Madoka, s’interrogeaient sur la surprise qui marquait son visage.

– Je n’arrive pas à y croire ! fit Manami. Grand-frère !...

Elle s’avança vers lui et… l’enlassa de ses bras.

Kyosuke sentit que la situation devenait invraisemblable.

– Comment est-ce possible ?... fit encore Manami. Quel est ce miracle ?

– Mais… mais… mais… !

Kazuya tenta encore une fois de lire dans l’esprit de Manami.

– Je ne peux lire dans ses pensées, confirma-t-il encore.

– Tu es sûr de toi ? fit Akane.

– Oui, grande-sœur. C’est anormal.

Kyosuke reprit ses esprits et regarda Manami droit dans les yeux.

– Écoute, Manami, je ne suis pas le Kyosuke que tu as connu.

Manami eut un moment d’arrêt. Elle ne voulut pas entendre cela. Pour elle, cela faisait tellement longtemps que son grand-frère avait disparu. À ce propos…

– Kyosuke ! fit-elle. Hikaru ! Est-ce que Hikaru est là aussi ?...

Tout le monde dans la pièce fut étonné. Kyosuke reprit les choses en mains. Il reposa ses mains sur les épaules de Manami. Il avait compris ce qui se passait. Car il l’avait lui-même vécu cela autrefois. En effet, il y a quelques années, Kyosuke était passé dans une autre dimension parallèle à la sienne, et avait rencontré une Madoka bien différente de celle qu’il connaissait. Dans cette dimension, Hikaru n’existait pas. Il était ensuite revenu dans son monde par un coup de chance [Volume 8, NDLR].

– Manami, écoute-moi. Là où tu es, ce n’est pas ta réalité. Tu es ici dans un autre univers.

– Quoi ?!...

« Un autre univers ? »… Madoka comprit alors la raison du changement de personnalité et de vêtement de Manami.

– Voilà pourquoi je ne pouvais lire dans ses pensées, commenta Kazuya. C’est parce qu’elle est d’une fréquence vibratoire différente de la nôtre.

Inquiète par tous ces commentaires prononcés, Manami commença à penser qu’elle était vraiment passée dans une réalité autre. Malgré la connaissance de ses pouvoirs, elle n’aurait jamais crû que ces choses pouvaient exister.

Reportant son attention, sur Kyosuke, elle croisa par hasard le regard de la femme qui était à demi cachée derrière lui.

– C’est Ayukawa !!... hurla-t-elle soudainement. Elle… Elle est dangereuse !!...

Madoka fronça les sourcils, serra les poings, prête à en découdre une fois de plus.

– Arrête, Manami ! insista Kyosuke, en la retenant par les épaules, et usant légèrement de son pouvoir de télékinésie pour lui éviter tout geste trop brusque. Ce n’est pas la Ayukawa que tu connais. Ici, elle est mon amie. Elle est l’amie de tous.

Manami regarda alors Kyosuke d’un air complètement incrédule.

– Mais, ce n’est pas possible ?! Comment peux-tu être avec elle ?... Kyosuke, c’est elle qui a été la cause de ta disparition !...

Madoka haussa des sourcils de stupeur, tous les autres firent de même.

– Mais Manami… c’est impossible !? demanda Kurumi.

– J’ai appris récemment que c’était elle qui était à l’origine de ce qu’il s’était passé ! insista Manami. Enfin, concernant ton alter-ego de mon univers…

– Comment ? s’exclama Kyosuke.

– Non seulement mon frère a disparu, mais aussi Hikaru ! ajouta encore Manami tel un couperet implacable.

– Mais comment cela, ils ont disparu ? demanda Takashi. Tu veux dire qu’ils sont morts ?...

Pour Madoka, c’en était trop… Son esprit s’embrasa. Elle serra les dents pour contenir sa rage. Jamais de telles pensées aussi négatives n’avaient envahi aussi intensément ses sens. Peu importe ce qui allait arriver, pouvoir manifesté ou non, elle avança prestement vers Manami, et lui prit le col de sa veste en cuir.

– Comment oses-tu ! hurla-t-elle. Comment oses-tu dire que j’aie été responsable de la disparition de deux des êtres qui me sont les plus chers ?... D’où viens-tu ?... Qu’as-tu fait de notre Manami ?...

Une perle de sueur coulant le long de la joue, regardant tout le monde et voyant bien que Kurumi, Takashi, Kazuya et Akane ici présents étaient très différents de ceux qu’elle côtoyait dans son propre univers, Manami n’en sous-estima pas le pouvoir qu’ils avaient en eux. Elle savait que son cousin Kazuya, apparemment du côté de cette Ayukawa, pouvait user du don de contre-pouvoir contre elle. Elle reporta son regard sur celui de Madoka.

– « Votre » Manami ?... lui dit-elle d’un ton plus calme. Il est vrai que j’ai été surprise quand j’ai pénétré par téléportation dans cette chambre. Car tout a subitement changé à l’intérieur. Mais je n’ai pas vu de Manami. Pourquoi mentirais-je ?... Kyosuke et Hikaru sont aussi pour moi des êtres chers, comme ils le sont pour toi, Ayukawa. Cela fait deux ans que je pleure leur absence. J’ai enquêté longtemps. J’ai transformé ma vie paisible en une existence de chasseresse, pour le jour où je retrouverai les responsables de ceux qui m’ont fait perdre mon frère et de cette sœur à mon cœur qu’était Hikaru. Ils étaient tous les deux dans mon cœur ! Et je te regarde… Je regarde à présent le visage de celle qui est responsable de tout cela ! Même si je sais que ce n’est pas toi !

Madoka dût se torturer l’esprit pour ne pas elle-même perdre pied entre sa propre réalité et les univers parallèles. C’était si nouveau pour elle. Elle devait s’accrocher et avancer avec. Cette Manami, qu’elle regardait dans les yeux, a été métamorphosée par des drames affreux qui se sont déroulés dans son propre univers. Madoka avait l’air de se regarder elle-même, comme dans un miroir… Autrefois, bien avant de retrouver Kyosuke en haut des marches du grand escalier, elle eut cette existence solitaire et brutale où une certaine rage l’avait menée vers ce qu’elle fut alors : crainte et respectée. Car son vrai but n’était pas de rechercher un ou plusieurs êtres chers qui avait disparus, mais de retrouver une famille, des parents qui ne revenaient pas de leurs interminables voyages à l’étranger, et d’éviter de perdre une grande-sœur qui allait partir de la maison pour vivre avec son futur mari. Il y avait également en elle le retour promis d’un garçon mystérieux rencontré autrefois et qui lui avait sauvé la vie. Mais ce retour était loin encore. D’ici-là, il fallait survivre seule. Le départ d’un proche est une perte immense. Le retour encore lointain d’un être cher l’était tout autant. Devant cette inexorabilité, il fallait se renforcer, aussi bien physiquement que mentalement. Le milieu scolaire, trop centré sur ses propres codes, n’allait certainement pas lui apporter l’aide et la force d’endurer tout cela. Ainsi, Madoka posa-t-elle le pied dans « un autre univers », celui, plus sombre, de ceux qui animaient les nuits de leur présence active dans les quartiers paisibles. Ce nouveau sentiment d’exister, avec les rencontres au sein de cet univers sombre, compensait celui de ne plus l’être avec ceux qui étaient absents.

Alors, Madoka relâcha tout. Elle lâcha prise. Autour d’elle, elle avait sa propre « lumière » qui bannissait en elle ses propres noirceurs. Il y avait ceux qui lui faisaient confiance, et qui la voyait comme digne de confiance. Il y avait Kyosuke, qui faisait désormais partie de sa vie. Il fallait « sortir du miroir » que lui renvoyait cette Manami issue d’un autre univers, et qui a été assombrie par la vie, perdue par l’idée d’une vengeance recherchée. Malgré les sombres événements qui venaient d’être évoqués autour de Kyosuke et de Hikaru, Madoka se jura qu’elle ne serait pas symbole de colères et de rages enfouies, car tout cela s’était dilué dans son propre passé. Madoka était entourée de gens capable de tout, même de transcender la mort s’il le fallait. Elle l’avait elle-même vécu, car le voyage qu’avait accompli Kyosuke dans son propre passé lui avait permis d’avoir la vie sauve. Il ne fallait donc pas se limiter qu’à elle. Il fallait dépasser tout cela.

Kyosuke remarqua un soudain changement d’humeur dont Madoka faisait montre. Il avait eu plusieurs fois l’occasion de constater une telle chose chez elle. Sur le moment, elle pouvait parfaitement se montrer maussade, puis aimable quelques instants après.

Mais là, ce à quoi il assista maintenant dépassa son propre entendement. Jamais il n’avait vu Madoka se comporter comme cela en cet instant précis.

Tout le monde en fut totalement surpris, y compris Manami.

Madoka enlaça délicatement Manami dans ses bras et pleura pour accompagner sa peine, tout en lui prononçant ces mots chargés de promesse :

– Je t’aiderai…

Mais la raison des larmes de Madoka resterait son plus grand secret. Le secret d’avoir voulu tout garder en elle durant si longtemps, et qu’elle exprima à travers une promesse de vie :

– Je t’aiderai à retrouver ceux que tu aimes.

 

 

 

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#49657 KOR Souvenirs d'été | Facebook

Posté par CyberFred on 20 janvier 2024 - 19h57

D'après ce que j'ai compris, être Admin sur le groupe FB prend du temps. Kody veut se recentrer sur les podcasts et donc laisse son rôle d'admin à quelqu'un d'autre pour mieux se consacrer aux podcasts. Si je mets à part les podcasts HS, cela fait quand même depuis le mois de mai 2023 que Kody n'a plus publié de nouveaux podcasts dédiés aux épisodes de la série TV. Donc, cela se comprend quelque part.






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