Petit compte-rendu de la rencontre avec Leiji Matsumoto
Les fans du célèbre mangaka étaient venus en masse ce jeudi soir à la Maison de la Culture et du Japon à Paris pour assister à une conférence animée et traduite en temps réel par Florent Gorges. Ce dernier n’était pas le seul « Nolifien » puisqu’était présents Julien Pirou et Alex Pilot et sa caméra.
Après deux interventions formelles de l’ambassadeur du Japon en France et du directeur du JET, le Maître et son interprète sont montés sur scène.
La conférence s’est appuyée sur un jeu de questions réponses avec projection de photos d’époque du Maître. Il s’agissait de retranscrire une partie de la vie de l’homme coïncidant avec son parcours de mangaka.
Pour résumer, Leiji Matsumoto avait un père militaire, pilote d’avion ayant survécu à la seconde guerre mondiale, et une mère, très stricte, descendante d’une famille de samouraïs. Très jeune, il avait une double passion : l’aviation (de par son père) et le dessin (en ayant été ébloui par le film d’animation « l’araignée et la tulipe »). S’il n’a jamais pu réaliser officiellement son rêve de pilote pour cause de mauvaise vue (il a piloté plusieurs avions dont le Concorde mais sans aucun permis officiel), ni celui d’astrophysicien (c’est l’un de ses frères qui y est parvenu), il a finit par abonner ses études et choisir la voie du dessin pour aider financièrement sa famille. Il a été très marqué par son voyage en train de Fukuoka à Tokyo, surtout par le passage dans des tunnels sous-marins qui lui donnèrent l’impression d’arriver dans un nouveau monde.
Il a immanquablement cité ses références cinématographiques « Marianne de ma jeunesse » et « Autant en emporte le vent ». A 80 ans, il reste toujours accroché à son rêve d’aller dans l’espace et surtout sur Mars !
L’homme s’est montré très bavard et n’a pas manqué de faire rire plusieurs fois l’assemblée. Son intervention, malheureusement écourtée à cause du temps de traduction, s’est achevé par la réalisation de son personnage emblématique : le Capitaine Harlock (celui qui dit Albator prend un coup de Cosmo Gun!). Pendant une bonne demi-heure, l’artiste a peint les contours puis colorisés son dessin avec de la peinture à l’eau. Il avait un assistant dédié qui donnait régulièrement des coups de sèche-cheveux pour accélérer le séchage des coups de pinceau. Après avoir terminé son œuvre, non sans ajouter de nombreux détails, Leiji Matsumoto s’est humblement excusé de ne pas avoir aussi bien réussi l’œil d’Harlock et d’avoir écrit avec une mauvaise écriture la devise du pirate qui est aussi la sienne !
Le Maître serait bien encore resté sur scène mais on lui a gentiment dit que c’était le moment de partir. Il faut dire qu’il a un emploi du temps bien chargé ne lui permettant pas non plus de faire des dédicaces ou des photos.