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CyberFred

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#51233 KORiginal

Posté par CyberFred on hier, 17h24

Bonsoir tcv,

 

J'ai mis à jour le site KORiginal. 

 

Pour info, le lien direct vers l'article des 40 ans à jour est ici : 

 

http://madoka.ayukawa.free.fr/KORiginal/40ansKOR.pdf




#51166 Les travaux de CyberFred

Posté par CyberFred on 24 mars 2024 - 02h37

« La Première Marche »

par CyberFred

 

Épisode 18 – Bonneteau (Partie I)

 

 

Ainsi, il advint, précédemment, que Hikaru, résidant à Otaru, s'évanouit soudainement dans le néant, telle une ombre se fondant dans l'abîme. Sans doute ce phénomène énigmatique aura-t-il éveillé votre curiosité. Cependant, il convient de comprendre que toute chose obéit à une logique dictée par les normes du Pouvoir. Revenons donc quelques instants en arrière, juste avant que Hikaru ne se volatilise.

 

Dans l’autre univers, Madoka devait absolument intervenir pour empêcher ce type menaçant de s’approcher de Manami. Étrangement, elle était positionnée face à elle, comme si elle avait déjà commencé à se précipiter vers elle. Mais ce type à ses côtés… comment se faisait-il qu’il était déjà presque sur Manami, alors qu’elle n’avait réintégré son univers d’origine que depuis quelques secondes ?... Son esprit, d'une perspicacité rare, nota au passage l'absence de Kyosuke dans la pièce. Que s’est-il passé ? Pourquoi n’était-il pas ici avec elle, alors qu’elle et lui étaient partis ensemble, main dans la main ?... Pourquoi se retrouvait-elle dans une chambre qui semblait être la sienne, alors que le point de départ était le salon de sa résidence ? Toutes ces interrogations tournoyaient dans l'esprit de Madoka, mais elle n'eut guère le loisir de s'y attarder. La priorité était de mettre Manami à l'abri, sa seule alliée dans cette dimension. Sans une once d'hésitation, Madoka décocha un coup de poing cinglant en direction de l’individu menaçant. Le choc qu’il reçut sur son profil gauche le propulsa violemment contre le décor, le laissant gisant et inconscient sur le sol.

Toujours portée par l’élan qu’elle avait senti à son arrivée, Madoka n’eut pas de mal à se porter vers celle qu’elle voulait protéger :

– Manami-san, est-ce que ça va ?

– Merci, Madoka-san. C’est incroyable : à peine suis-je apparue que j’ai été attaquée par… Mais… (Elle s’arrêta)

– Quoi donc ?...

– Je ne comprends pas : ce type, que tu as cogné, c’est le frère de Hikaru : Kenji Hiyama.

– Ah... C’est donc lui ?... Il m’a paru bien gringalet. Qu’il est étrange de voir le frère d’Hikaru, alors que celui-ci n’existe pas dans mon univers.

– Ce que je voulais dire, Madoka-san, c’est que j’ai vu quelque chose de plus étrange…

– Quoi donc ?...

– Quand j’ai réintégré ce lieu, Kenji et toi étiez déjà en train de m’attaquer. Mais tu portais alors un blouson noir et une combinaison en cuir de même ton. C’est alors que tes vêtements ont subitement changé. J’ai reconnu alors ceux que tu portais dans le salon de ta maison avant notre départ. Ton expression a aussi brusquement changé lors de ton changement vestimentaire.

Madoka s’interrogea. Elle ne comprenait pas comment Manami avait pu être témoin de cet étrange changement de vêtements. Mais dans l’immédiat, il y avait autre chose de plus important à penser : où était passé Kyosuke ?

– Pourquoi Kasuga-kun n’est-il pas avec nous ? demanda Madoka.

– Il... il était avec toi ? s’étonna Manami, en regardant Kenji toujours inconscient. Sache qu’il n’était pas ici à mon arrivée. Es-tu sûre, Madoka-san, qu’il était bien avec toi quand tu es partie ?

– Oui, aucun doute, fit la jeune femme aux yeux émeraude. Sans ses pouvoirs, je ne serais pas parvenue à franchir les dimensions. Mais je dois comprendre une chose, Manami-san : comment se fait-il que tu sois partie avant nous ? Avant même que nous nous tenions tous par la main ?

– C’est quelque chose que je ne comprends pas moi-même : j’ai été aspirée par une force inconnue, j’ignore comment et pourquoi. Je sais que n’ai pas pu vous tenir par la main au départ du salon de ta demeure. C’est comme si je revenais naturellement chez moi, sans l’avoir provoqué moi-même. Mais au fait, comment avez-vous tous deux réussi à parvenir ici sans vous tromper d’univers ?

Madoka sourit alors et lui présenta ce qu’elle tenait depuis le début à la main gauche. Manami regarda de plus près et s’écria :

– Oh mais !... C’est…

 

«

 

Stupéfait, Kyosuke eut un geste de recul. Il avait surgi dans un univers où Hikaru l’embrassait sur les lèvres. Comment était-ce possible ?...

– Kyosuke ?...

Devant lui, la jeune femme aux cheveux dorés le nomma non sans une certaine surprise. Celui qu’elle avait enlacé tendrement venait d’avoir comme une réaction anormale. Mais alors qu’elle venait tout juste de constater que les vêtements de Kyosuke avaient brusquement changé, tout changea autour d’elle. En effet, l’atmosphère éthérée qui prévalait jusqu’ici était en train de disparaître ! Kyosuke et Hikaru s’aperçurent avec horreur que le vide était en train de se former tout autour d’eux.

– Que ?...

Kyosuke vit se former sous ses pieds un vide noir, béant à hurler, se propageant tout autour de lui. Une peur irraisonnée germa alors immédiatement dans son esprit, car le stress de son arrivée, s’additionnant avec la peur d’un sombre inconnu l’appelant à tomber, tout cela fut de trop pour le jeune homme. Alors qu’il tenait toujours les épaules de la jeune fille, tous deux disparurent dans le néant.

Et à la place…

 

«

 

Takashi observa avec une stupéfaction mêlée de curiosité le singulier ballet vestimentaire qui se déroulait devant lui, où les habits se métamorphosaient, tandis que les visages demeuraient inchangés. Il y a de cela quelques instants à peine, Madoka avait murmuré à Kyosuke les paroles permettant à ce dernier de quitter cette dimension pour en atteindre un autre. Cependant, Manami avait déjà pris les devants, sans que l'on puisse comprendre les raisons de son départ précipité. Toujours est-il que Madoka avait pris un risque énorme en décidant seule de quitter cette réalité, avec Kyosuke, sans la guidance sécurisante de la main de Manami.

Les mots à peine prononcés, les vêtements de Madoka s’étaient soudainement mis à changer, ainsi que ceux de Kyosuke. Au départ, Madoka avait porté un blue jean et une veste légère de couleur vert. À la place, de la tête aux pieds, elle se présentait avec un ensemble sombre en cuir, comme une sorte de combinaison de moto personnalisée. Au niveau du cœur, elle arborait un médaillon accroché sur sa veste, sans doute une sorte d’emblème. Quant à Kyosuke, ses vêtements avaient aussi changé.

Que se passait-il ?... Où étaient Manami ? La Manami de tous, ici. N’était-elle pas censée revenir avec Madoka et Kyosuke de l’autre univers, une fois retrouvée ? Pourquoi Kyosuke et Madoka rentraient-ils bredouilles avec d’autres vêtements sur eux ? Mais ces deux-là étaient-ils vraiment partis ?... On eut dit que seuls des habits venus d’ailleurs avaient transité d’une dimension inconnue vers celle-là. Si Kyosuke et Madoka étaient bel et bien partis, le temps était-il différent entre les deux univers au point qu’ils aient eu le temps de changer de vêtements avant de revenir ?

Dans son esprit, Takashi tenta de rassembler tout un puzzle complexe, dont il ne parvenait pas à comprendre toute la logique. Il regretta qu’Akemi, sa défunte épouse, ne lui ait pas avoir dévoilé les subtilités du Pouvoir dans toute son ampleur. Mais savait-elle des choses sur les univers parallèle, elle, qui pratiquait plutôt le Pouvoir en d’autres domaines de prédilection ? Il aurait aimé alors consulter son beau-père, mais ce dernier demeurait hors de portée, établi dans une province reculée et montagneuse.

Dans le salon, où tout le monde restait figé de stupeur, Madoka était comme stupéfaite, comme figée par quelque chose qu’elle ne parvenait pas encore à comprendre. De son côté, Kyosuke semblait chercher une présence familière censée se trouver près de lui, mais une sorte d’irritation naquit en lui. Dès qu’il identifia Madoka à ses côtés, une expression de fureur se dessina soudainement sur son visage. Regardant du côté du groupe formé par Takashi, Akane, Kurumi et Kazuya, le visage de la jeune femme commença à faire également montre de tels traits.

Sans hésitation, démontrant une détermination inhabituelle, Kyosuke leva son poing. À la grande stupéfaction des personnes présentes dans le salon, témoins impuissants d’une scène à venir inimaginable, ce poing vengeur, brandi par un Kyosuke déterminé comme jamais, était déjà en train de se diriger inexorablement droit vers le visage de la jeune femme !...

 

 

 

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#50979 Les travaux de CyberFred

Posté par CyberFred on 16 mars 2024 - 19h01

« La Première Marche »

par CyberFred

 

Épisode 17 – Hikaru

 

 

 

Hikaru regardait le ciel étoilé.

Le firmament était bien visible ce soir-là. De la fenêtre de sa chambre d’où elle contemplait ce magnifique spectacle céleste, elle laissa son esprit vagabonder d’étoile en étoile, laissant libre court à des songes nostalgiques.

Ici, sur l’île de Hokkaidō, la saison avançait en se radoucissant petit à petit, après un hiver assez rigoureux. Mais pour Hikaru, « l’hiver de sa vie » a commencé bien avant la saison elle-même. L’an dernier fut la période la plus tragique de toute son existence. Après trois ans d’insouciance passés auprès de ses amis Kyosuke et Madoka, à Tokyo, elle dût s’éloigner d’eux avec une immense tristesse. Savoir, après tant d’années, que l’amour de sa vie, Kyosuke Kasuga, sortait avec sa meilleure amie, Madoka, son amie d’enfance, presque sa sœur… Et que leur amour s’était construit entre eux durant tout ce temps à son insu… c’était plus qu’elle ne pouvait en supporter. Tant d’espoirs, tant de projets pour le futur, tant d’amour donné… pour rien ?... Pourquoi ? Pourquoi ?... Elle posait ainsi ces inlassables questions devant les étoiles, se demandant si ces soleils des confins de l’univers allaient enfin répondre à certaines de ses prières.

Il y a plusieurs semaines déjà, qu’avec ses parents, elle avait élu domicile ici, à Otaru, petite ville côtière un tantinet éloignée et nichée au nord-ouest de la grande ville principale de Hokkaidō, Sapporo, que l'on pouvait atteindre en trente minutes de voyage ferroviaire.

Quittant la tumultueuse Tokyo, berceau de son enfance, pour cette contrée lointaine située au nord du Japon, Hikaru avait également laissé derrière elle deux compagnons de son âge qui l'avaient soutenue dans les épreuves : Yûsaku Hino et Shinichi Harada. Tous deux avaient patiemment rivalisé pour gagner son cœur. Bien que leur présence ait été pour elle un réconfort moral ces derniers mois, Hikaru avait finalement éprouvé de la lassitude à les voir se disputer constamment son affection. Elle ne voulait pas suivre le même chemin que Kyosuke : faire un choix qui en laisserait un sur le bord du chemin. Elle ne les avait pas prévenus de son départ. Son seul appel téléphonique avait été pour Kyosuke seul. Et lui seul… sa lumière à sens unique, à défaut d’être son amour.

Même si Hikaru avait donné sa liberté à Kyosuke, elle eut du mal à supporter son absence. L’an dernier, Madoka avait pris la décision de s'installer seule quelque temps à Los Angeles, laissant Kyosuke, séparé d'elle par un vaste océan. Pour Hikaru, même la proximité de Kyosuke dans la même ville qu’elle était trop étouffante. Elle n'envisagea jamais de renouer le dialogue avec lui. Elle ne voulait pas tirer avantage de l'absence de Madoka, qui demeurait loin de là. C'était trop oppressant. Elle devait s'éloigner, ce qu'elle fit dès le retour de Madoka au pays.

En effet, au même moment, ses propres parents avaient décidé de quitter définitivement la grande capitale nippone, devenue pour eux trop agitée, pour une vie plus sereine, même si le climat était plus rude en saison hivernale. Hikaru n’eut pas le choix que de les suivre. Elle en remercia presque le Destin. Ce fut l’espoir de changer d’air, de s’éloigner du drame de sa propre vie… D’en reconstruire une autre ailleurs… Pour une nouvelle ère.

Hikaru avait intégré une petite maison avec un étage, où sa chambre lui permettait d’avoir une belle vue sur le canal d’Otaru qui longeait le port. Ce canal, très prisé des touristes, surtout en hiver lors du festival « neige et lumière », rappelait à Hikaru celui qu’elle avait connu autrefois à Tokyo. C’était dans ce canal qu’elle avait fait ses adieux à sa propre enfance, avec sa séparation avec son Kumagoro, son vieil ours en peluche. Que pouvait-elle à présent laisser pour toujours derrière elle, en regardant s’écouler le flot ininterrompu du canal d’Otaru ?... Ses souvenirs amers ?... Ses regrets ?... Son amour ?... Devait-elle rendre tout cela à ces eaux purificatrices ?...

Quels projets avait-elle pour construire un nouvel avenir en ces lieux ? Sa passion était la peinture, talent révélé autrefois lors de l’anniversaire de son amie Madoka, à qui elle avait offert son portrait [Tome 13, NDLR]. Tous ses souvenirs étaient liés à Madoka et Kyosuke. Comment oublier d’un revers de la main ce passé toujours persistant en elle ?... Même dans l’extrême nord du Japon, il lui fut difficile d’effacer ce que les étoiles lui chuchotaient inlassablement à ses yeux. Car contempler la lumière d’une étoile, c’était regarder le passé. Cette lumière, se reflétant dans sa rétine, rappelait ainsi à Hikaru que son propre passé brillait toujours en elle.

Otaru était une ville touristique qui permit à son père d’intégrer un des postes à responsabilité de l’office de tourisme de la ville. Il avait conscience que sa fille, cachant mal une souffrance intérieure perceptible, avait besoin d’occuper une activité stimulante. Il lui avait alors proposé de l’aider à préparer la nouvelle saison touristique qui allait battre son plein cet été. Cependant, empeignée d’une mélancolie toujours persistante, elle demeurait dans l’indécision.

Hikaru aura-t-elle la force de dissimuler les spectres du passé derrière l'activité professionnelle qu'offrait le domaine du tourisme ? La question de son avenir se posait, entre l'intégration universitaire ou l'entrée directe dans le monde du travail. Prendre les rênes de sa vie, immédiatement, semblait être la voie à suivre. Devenir autonome, s'affranchir des liens de dépendance, voilà ce qui semblait l’inspirer.

Perchée sur la balustrade de sa chambre, bercée par la douce caresse de l'air pur qui faisait danser ses courtes mèches dorées, Hikaru laissait son regard errer parmi les étoiles étincelantes, tandis qu'elle méditait sur l'existence qu'elle aurait pu partager avec Kyosuke s'il avait fait le choix de l'aimer. Elle se demanda s’il pensait de temps en temps à elle… Et si Madoka et Kyosuke avaient toujours en mémoire les joyeux moments passés tous les trois ensembles dans l’insouciance…

Hikaru regarda toujours les étoiles scintillantes et… disparut dans le néant.

 

 

 

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-> Lire l'épisode 18


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#50868 Les 40 ans de KOR

Posté par CyberFred on 13 mars 2024 - 00h15

Un bon anniversaire aux 40 ans du manga de KOR  !

 

40_manga_forum.jpg




#50867 KOR - Music Hall

Posté par CyberFred on 13 mars 2024 - 00h10

Les mises à jour de ce jour :

 

Page actualités : Anniversaire des 40 ans du manga de KOR. Cet article a été porté sur une nouvelle Réflexion KOResque (n°56). Ajout d'un nouveau fan art commémoratif réalisé par CyberFred. Mise à jour de la page du site avec ce même fan art.

 

Mise à jour du site KORiginal (administré par tcv) : Mise à jour de KOR_manga.xls (correction de la date de début du kickstarter DMP et disponibilité version papier DMP, ajout de la version wideban numérique au Japon).

 




#50797 Le jeu vidéo de 1988

Posté par CyberFred on 10 mars 2024 - 22h50

J'ai ici mis les images de ces articles issues de mon site. Elles sont là de manière permanentes.




#50792 Les travaux de CyberFred

Posté par CyberFred on 10 mars 2024 - 20h33

« La Première Marche »

par CyberFred

 

Épisode 16 – Le Voyage

 

 

 

Les Kasuga se retrouvaient impuissants face à l’avancée inexorable de Kyosuke. Sa progression irrésistible le conduisit presque jusqu’à Madoka, qui le contemplait d’un air étrange, comme perdue dans ses pensées. La surprise, qu’elle avait manifestée quelques instants plus tôt, laissa place à une sorte de torpeur. Elle observait maintenant son ami, qui s’approchait dangereusement d’elle, prêt à tenter un baiser :

– Mado…

« BLONK ! »

Ce fut là le bruit d’une des chaussures que Madoka fit s'écraser sur la tête de Kyosuke. Elle venait de descendre l'escalier en chaussettes de sport, et d'un geste habile, elle fit tournoyer l'une des chaussures qu'elle tenait par les lacets, comme une fronde. Puis, d'un air calme et déterminé, tout en tenant fermement l’extrémité des lacets, elle la fit chuter sur la tête de son ami.

Ce dernier retomba à la renverse, et se retrouva au sol sur le dos, les yeux tournoyant, regardant des étincelles.

Les Kasuga regardèrent Madoka d’un air à la fois étonné et admiratif.

– Bien joué Madoka ! s’écria Kazuya, qui avait enfin trouvé un moyen de se venger par personne interposée du coup que Kyosuke lui avait porté sur la tête, peu de temps avant.

– C’est incroyable ! fit Akane.

Madoka s’approcha tranquillement de Kyosuke, toujours à terre. Un léger sourire sur les lèvres, elle prononça d’un air malin :

– Tu vois que je n’ai pas perdu la main, hein Kasuga ?...

Kyosuke semblait se réveiller comme d’un mauvais rêve. Il ne comprenait pas : sa sœur Kurumi lui avait fait quelque chose qui n’était pas prévu.

– Ayukawa… Que… que s’est-il passé ? demanda-t-il, en se relevant lentement, la main sur sa tête encore douloureuse.

– Je suis certaine que tu as encore été hypnotisé par ta sœur, énonça-t-elle, tout en regardant du côté de Kurumi.

Madoka savait que la sœur de Kyosuke avait ce don. C’était d’ailleurs la seule manifestation d’un pouvoir exercé ouvertement devant Madoka, avant que Kyosuke ne lui révèle plus tard que toute sa famille disposait de capacités très particulières.

Il y a quelques années, Kurumi avait en effet déjà hypnotisé son grand frère dans le but de l’obliger à faire en sorte que Madoka se déshabille. Tout cela s’était finalement retourné contre lui, car alors qu’il était bien redevenu conscient, il avait continué à feindre son état second devant son amie. Cela lui avait valu bien des ennuis bien par la suite. Les poings de Madoka s’en souvenaient encore comme d’un triomphe indélébile [Tome 12, NDLR].

Quelque peu tendue et toujours énervée par ce que lui avait fait subir Kazuya, Kurumi intervint :

– Nous allons t’expliquer, Madoka ! fit-elle en parlant vite. Cela fait partie du plan.

– Du plan ?

– Oui, pour faire paniquer Kyosuke à la demande, j’ai dû l’hypnotiser. Il pourra ainsi aller dans l’univers de Manami au bon moment.

– C’est ingénieux, reconnut Madoka, retrouvant le sourire.

– Mais… et moi ? se plaignit Kyosuke, qui avait l’impression de se retrouver tout seul face à ce qui venait de lui arriver.

Ignorant les complaintes de son ami, Madoka se rapprocha de Manami. Cette dernière l’informa :

– Dès que Kyosuke entendra des mots particuliers, il sera pris d’une panique telle, qu’il devra s’enfuir dans une autre dimension.

– C’est bien trouvé, admit Madoka. Mais es-tu certaine qu’il ne va pas essayer aussi après de… tu vois ce que je veux dire ?...

– Non-non-non ! Ça c’est purement marginal et ne se reproduira pas. Madoka, comme tu es du voyage, je dois maintenant te souffler les mots déclencheurs en question. Mais Kyosuke ne doit surtout pas les entendre. Approche-toi, je vais te les souffler à l’oreille.

Regardant Kyosuke d’un air méfiant, Madoka s’éloigna de Kurumi et se dirigea vers lui.

– Ayuka… ? commença-t-il par dire.

« BLONK !! »

Kyosuke retomba à nouveau sur le sol, martelé pour la seconde fois par une chaussure venue s’écraser bien plus fermement que précédemment sur sa tête, à la plus grande joie de Kazuya, au passage. Étendu sur le sol, Kyosuke se retrouva complètement évanoui.

– Madoka... Mais pourquoi l’as-tu encore frappé ? demanda Kurumi, incrédule.

– Je me méfie de la super-ouïe que ton frère possède, laissa tomber d’un air tranquille, la jeune femme aux yeux d’émeraude.

– Il.. il a un pouvoir dans son audition ? demanda Akane.

– Oui, il peut accentuer ses cinq sens. Cela fait partie des petits secrets concernant ses pouvoirs qu’il m’a révélés depuis peu.

Akane ressentit de l’admiration envers Madoka. Cette dernière savait se montrer toujours aussi confiante en elle-même, et savait gérer toutes les situations possibles. Cela rappela à Akane les années où elle était encore bien plus admirative envers Madoka qu’aujourd’hui…

– Maintenant qu’il dort, chuchote-moi les mots à l’oreille, demanda Madoka, revenue vers Manami.

– Bien sûr.

Kurumi vint se porter à l’oreille de Madoka, et prononça : « Kimagure Orange Road ».

À l’écoute de ces trois mots, quelque chose interpela Madoka. Cela lui semblait familier. Elle n’arrivait pas à se l’expliquer. Les mots choisis par Kurumi auraient pu être autres, sans la moindre importance, mais ces mots-là avaient une résonnance particulière en elle. Comme un souvenir lointain, mais qui n’était pas encore advenu… Comme si un message lui était destiné.

– Comment as-tu choisi ces mots ? demanda Madoka, intriguée.

– Cela m’est venu comme cela, répondit Kurumi.

– « Comme cela », dis-tu ?...

– Oui.

Takashi ne put s’empêcher de remarquer l’étrange trouble qui avait parcouru les pensées de Madoka durant quelques instants. Comment des mots venus subitement dans l’esprit de Kurumi, avaient pu intriguer aussi curieusement Madoka ?... Alors que tous les autres ont à peine eu ce même ressenti. Il laissa de côté cette observation et se concentra plutôt sur la mission principale, qui était de faire en sorte que Manami puisse regagner sa dimension d’origine, avec Kyosuke et Madoka.

Il s’avança vers Kyosuke, toujours étendu au sol.

– Bon, les enfants, il faut réveiller Kyosuke. On ne peut pas le laisser comme ça, tout de même.

– Oui, Papa, acquiesça Kurumi.

– Je m’en occupe, dit Madoka.

La jeune femme se dirigea vers lui d’un air serein, tandis que son ami était toujours évanoui. Elle l’avait vraiment bien sonné. Ce n’était pas la première fois qu’elle avait fait cela. En ce temps-là, il fallait faire comprendre à un obsédé comme Kasuga, qu’il ne fallait pas lui chercher des ennuis par son comportement indécent.

Madoka s’accroupit et lui prit la main. Combien de fois avait-il fallut être confronté à Kyosuke de cette manière ? N’avait-elle pas d’autre solution que la violence pour le confronter ? Manquait-elle encore de confiance vis-à-vis de lui ? Kyosuke lui avait offert son amour, révélé ses sentiments malgré son indécision maladive et ses maladresses. Elle se remémora sur le moment l’instant où il lui avait révélé qu’il possédait des pouvoirs :

 

Il y a quelques semaines, tout en haut des marches du grand escalier…

 

Kyosuke (sérieux) : – Ayukawa, j’ai quelque chose d’important à te dire :

Madoka (sérieuse) : – Oui, Kasuga ?...

Kyosuke (sérieux, mais commençant un peu à surjouer) : – Quelque chose d’important…

Madoka (interloquée) : – À ce point là ?

Kyosuke (toujours sérieux, et en train de surjouer de plus en plus) : –Oui, il me faut te révéler un secret. Un secret très important que je ne pouvais pas te dire jusqu’à présent… Ayukawa…

Madoka (intriguée) – Et tu me dis cela maintenant ? J’espère que ce n’est pas quelque chose de grave, tout de même ?

Kyosuke (soudainement hésitant) : – Je… En fait…

Madoka (patiente) : – Oui ?...

Kyosuke (cherchant dans sa tête) : – En fait… Heu… Je…

Madoka (un peu moins patiente) : – Moui ?...

Kyosuke (perdu) : – Ano

Madoka (commençant à faire la moue) : – Mhhh… ?!

Kyosuke (une perle de sueur coulant lentement sur sa joue) : – Je…

Madoka (impatiente) : – Mais accouche !

Kyosuke (tout en panique) : – J’ai des pouvoirs paranormaux !

Madoka (les yeux éberlués) : – Nani ?...

 

Fin du flashback

 

Madoka se remémorait cette scène avec une précision troublante. Elle y avait vu Kyosuke, doté de pouvoirs extraordinaires, se révéler dans toute sa vérité. Le mur de verre brisé n’avait pas altéré son essence profonde ; il était resté fidèle à lui-même, comme s’il portait en lui une lumière intérieure inaltérable. Ce moment avait renvoyé à Madoka sa propre image, comme si elle se contemplait dans un miroir aux facettes complexes. Elle aussi, depuis toujours, avait enfoui des secrets du passé, soigneusement préservés à l’abri des regards, en particulier au sein de sa propre famille. Son passé sombre l’avait contrainte à une authenticité réservée. Ce ton maussade et déconcertant, qui l’entourait au collège et au lycée, était le reflet de cette dualité. Mais Kyosuke avait tracé pour elle un chemin vers sa propre lumière intérieure. Certes, le Pouvoir demeurait encore secret pour elle, mais Madoka avait saisi l’opportunité de bâtir sa paix intérieure en côtoyant la famille Kasuga. Au final, elle considérait que même si Kyosuke n’avait jamais disposé de dons extraordinaires, ses sentiments à son égard demeureraient inchangés. Car, il avait su continuellement préserver ses dons paranormaux pour gagner petit à petit son amour.

Madoka sourit en regardant son ami, qui demeurait les yeux clos. En tenant la main de Kyosuke, elle accompagna son réveil.

– Que… ?

– Ça va, Kasuga ?...

– Ma tête… (Il mit sa main sur le haut de son crâne, cherchant une éventuelle bosse).

– Elle est solide, ta tête. Allez, lève-toi, Kasuga. Nous avons une mission à remplir pour Manami, souviens-toi.

Vacillant légèrement, le jeune homme se remit sur pieds, aidé par Madoka qui, se l’avoua-t-elle, avait cette fois-ci un peu forcé la mesure.

Revenu complètement à lui, Kyosuke prit alors conscience de sa situation.

– Ayukawa ! C’est toi qui m’as fait ça ! s’écria-t-il, en dardant sur elle un doigt accusateur.

– Bien sûr, fit Madoka, d’un calme imperturbable. Tu ne devais pas entendre les mots déclencheurs que Kurumi allait me dire. Je te rappelle que ton Pouvoir peut te faire entendre des murmures à distance. Aussi, te fallait-il ne pas écouter ce que l’on avait à me chuchoter.

Réfléchissant quelque peu, Kasuga acquiesça, conscient que Madoka avait pris la bonne décision. Le simple écho des mots déclencheurs à son oreille aurait suffi à le propulser vers n’importe quel recoin du multivers. Aucun risque ne devait être pris.

– Bon, déclara Takashi, rassuré sur l’état de santé de son fils. J’espère que vous êtes prêts.

– Oui, il est temps d’aller chercher Manami ! clama Kurumi.

– Ouais ! fit Kazuya.

– Entièrement d’accord, fit alter-ego de sa sœur.

Madoka se plaça au milieu du salon, là où il n’y avait pas de tapis et dans un espace dégagé. Comme elle ne voulait pas être dehors, dans le jardin, à la vue de n’importe quel témoin extérieur, il fallait que le voyage interdimensionnel s’effectue à l’intérieur de la maison, dans le grand salon. Sur le parquet, elle mit ses chaussures et attendit Kyosuke et Manami. Cette dernière, déjà chaussée depuis son arrivée dans cette dimension, se tint à ses côtés. Kyosuke, lui, s’éclipsa brièvement pour récupérer ses chaussures restées à l’entrée de la demeure. Puis, il revint, prêt à les porter.

Finalement, tout le monde se rassembla autour des trois voyageurs.

– Faites bien attention à vous ! fit Akane à leur adresse.

– Et ne faites pas de bêtises ! émit Kazuya tout sourire.

Takashi rappela à Madoka les conditions d’un bon retour :

– Madoka, souvenez-vous que seul Kyosuke a le pouvoir de vous ramener ici, tous les trois. Il est crucial que vous soyez en mesure de lui prononcer les mots déclencheurs que vous connaissez, tout en maintenant votre lien physique, en vous tenant par la main.

– J’ai bien compris. Merci, monsieur Kasuga.

Kyosuke, Madoka et Manami se placèrent alors tous les trois en cercle.

– Bon voyage à vous tous ! fit Kurumi, aux côtés de Takashi, Akane et Kazuya. Revenez sains et saufs !

Vint le moment où les trois voyageurs d’entre les dimensions devaient s’apprêter à se tenir par la main.

Mais alors qu’ils étaient tous sur le point de se toucher, Manami disparut dans le néant !

Tétanisés, Madoka et Kyosuke restèrent seuls. Takashi, Akane et Kazuya furent muets de stupeur.

Tout se passa alors en une fraction de seconde. À la vitesse de l’éclair, Madoka empoigna les mains de Kyosuke, resté paralysé. Celui-ci était certainement en train de penser qu’il n’y avait plus de moyens de rejoindre la dimension de Manami. Mais plus le temps de penser. Il fallait agir !

– Kasuga, fais-moi confiance ! lui hurla Madoka, en lui tenant fermement les deux mains.

– Que ?...

– « Kimagure Orange Road » !

Les sens de Kyosuke furent portés à leur paroxysme. La panique, la peur… Un sentiment irrésistible de partir… de fuir… Quant à Madoka, elle se sentit également partir. La vision des deux voyageurs fut floutée par la séparation des atomes et à leurs rassemblements dans la réalité qui les attendait.

Tout se passa en un instant.

Quand leur vision devint claire, l’instant qu’ils découvraient chacun, de leur côté, dépassa l’imagination.

Madoka se retrouva dans une pièce qui évoquait sa propre chambre, bien que légèrement différente. Devant-elle, elle entr’aperçut Manami qui lui faisait face. Elle était bien arrivée à destination car Madoka en reconnut les vêtements qu’elle portait. Mais dopée par un instinct de survie aguerri, l’attention de la jeune femme aux yeux d’émeraude fut immédiatement attirée à sa droite. Un homme à l’air enragé était sur le point d’attaquer Manami. Alors que celle-ci était restée sans défense, ce type était sur le point de lui asséner un mauvais coup !...

De son côté, Kyosuke ressentit une étrange privation d’air, ses lèvres captives, scellées par d’autres lèvres. Alors que sa vision retrouvait sa netteté, il réalisa qu’il était en train d’embrasser une jeune femme. Et quelle surprise inouïe ! Cette femme n’était autre que… Hikaru !...

Dans le salon, d’où Takashi, Akane et Kazuya avaient été témoins du départ précipité de Manami, juste avant que celle-ci ne tienne les mains de Kyosuke et de Madoka, la surprise persistait. À première vue, Kyosuke et Madoka semblaient n’avoir jamais quitté les lieux, malgré les mots déclencheurs prononcés par Madoka il y a quelques instants. C’était a priori normal, car aucun d’eux n’avait eu l’occasion de saisir les mains de Manami, avant sa mystérieuse disparition.

Mais ce qui défiait toute logique, c’était le changement de leurs vêtements. Alors qu’ils étaient tous deux restés immobiles et à la même place qu’au départ, leurs habits s’étaient en effet subitement métamorphosés !

 

 

 

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#50775 Kimagure Orange Road : le Kickstarter 2016-2019

Posté par CyberFred on 10 mars 2024 - 11h45

Je vais héberger sur mon site quelques réflexions de Kody après l'anniversaire des 40 ans. Certaines images hébergées chez Free seront alors présentes indéfiniment et pourront ensuite être reliées aux posts du forum de manière pérenne également.




#50664 Traduction du jeu MSX de KOR : Natsu no Mirage

Posté par CyberFred on 08 mars 2024 - 22h58

C'est un super travail, FrozenOwl. Et je suis certain que tu parviendras à un résultat probant. Cependant, je m'interroge : tu as réussi à retrouver la version japonaise dans un fichier; Pourquoi avoir traduit en anglais ? N'aurais-tu pas pu traduire directement en français ?




#50651 Les 40 ans de KOR

Posté par CyberFred on 08 mars 2024 - 19h08

Bien entendu, je prépare également quelque chose aussi pour cet anniversaire spécial. Je publierai le 13 mars à 0:00 heure française, sur le site, forum et réseaux sociaux.




#50597 Objectif 40 000 ! Forum et anniversaire de KOR !

Posté par CyberFred on 08 mars 2024 - 10h33

On est bon ! 40000 !


#50564 Anime - Episode 48 - Les dimensions temporelles

Posté par CyberFred on 08 mars 2024 - 01h03

Mais, et ma FF de 64 pages (qui aura peut-être 99,5 chapitres) ? Ouin !!! ...




#50537 Anime - Episode 48 - Les dimensions temporelles

Posté par CyberFred on 07 mars 2024 - 09h40

Tu as été un héros, FrozenOwl. Déjà avec le jeu vidéo de KOR dont tu as percé les secrets hier. Ne fais pas de burn-out ! Courage !




#50515 Objectif 40 000 ! Forum et anniversaire de KOR !

Posté par CyberFred on 06 mars 2024 - 19h34

Le souci est que Ikki a explosé en combattant le chevalier d'or du signe de la Vierge. Kody doit dont faire attention à ne pas faire un burn-out :D 




#50508 Fan arts internationaux de KOR

Posté par CyberFred on 06 mars 2024 - 17h27

Après les images fixes, on commence déjà faire des vidéos à partir de prompts. Cela va bien se démocratiser très vite. Nous n'aurons plus besoin de studios d'animation bientôt d'ici 3 ans, car on pourra tout faire soi-même. D'ici 10 ans, je table sur le fait que mes fan fictions de KOR pourront facilement devenir des vidéos directement générées à partir du texte original. D'ici 20 ans, on pourra s'immerger dans l'histoire de KOR d'un épisode TV comme si on était un des personnages et interagir avec les scènes originales comme si on était dedans et même changer l'histoire pour en faire ce que l'on veut à volonté. Dans 30 ans, on pourra penser à une histoire grâce à une puce spéciale implantée dans notre cerveau, et hop, tout se matérialisera sous forme d'hologramme 4D. Et d'ici 40 ans... ha ha :D






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