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Dino

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#49507 Histoire du Weekly Shonen Jump

Posté par Dino on 24 décembre 2023 - 11h35

Je suis en train de relire mes vieux tomes de Kimengumi, et je viens de tomber sur un petit cameo de Hikaru dans le Collège fou fou fou donc, tout en bas de cette page :

 

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Le contexte : les loufoques accompagnent un camarade aspirant mangaka présenter ses planches à une parodie de Motoei Shinzawa, mais il s'avère que son travail n'est qu'une repompe de toutes les autres séries à succès du Jump d'alors. On distingue à ce titre :

  • Hokuto no Ken évidemment (Ken le survivant)
  • KochiKame
  • Captain Tsubasa (Olive et Tom)
  • Ginga
  • Kinnikuman (Muscleman)
  • Dragon Ball
  • Wingman
  • City Hunter (Nicky Larson)
  • Shape Up Ran
  • et Kimagure Orange Road (Max et compagnie)

Hikaru dit "Chérie" dans cette traduction de Tonkam, mais dans la mesure où elle devait dire "Darling" en VO, cela aurait dû être mis au masculin.

 

Et pendant que j'y suis, j'ai longtemps pensé que Jackie / Jako Amano de cette série était une proto Madoka, en tant que collégienne loubarde aux longs cheveux noirs, fumeuse, qui ne s'en laisse pas conter par les hommes et surtout montre un puissant esprit de contradiction qui fait qu'elle n'est pas forcément là où on l'attend.
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Mais c'est certainement un symptôme de cette époque, maintenant il est dit que ce genre de trucs fait très "showa" pour parler des années 80 au Japon.




#47779 Anime - Episode 19 - L'île déserte

Posté par Dino on 18 août 2023 - 21h57


Mais depuis, elle en éprouve de la honte. Honte de son comportement à l'époque bien sûr. Mais bien plus encore, honte a posteriori de s'être affichée comme cela vis-à-vis de celui qu'elle connaissait à peine mais que depuis, elle a appris à aimer. "Notre situation actuelle est beaucoup plus importante."

Le passage est une des bases de ma vision de Madoka comme impératrice du statu quo.

Je ne pense pas qu'elle ait vraiment honte de sa proposition du cinquième épisode, et pourtant elle la regrette.

Elle la regrette car elle prenait un risque en faisant évoluer la situation, alors qu'elle craint en fin de compte que ce soit moins bien.

C'est pour ça qu'elle file une torgnole ensuite à Kyosuke quand lui aussi va pour faire évoluer la situation en allant pour l'embrasser : elle était tentée, mais ne voit pas ça comme raisonnable. Ce qui reste d'ailleurs son attitude lors de cette scène près du feu.

 

Parce que pour ma part, l'amour de Madoka pour Kyosuke était solide dès le cinquième épisode. Mais ça lui ne le savait pas encore, et c'est sa perspective qu'on suit.

 

Après le 19ème épisode, la situation n'évolue plus en effet, mais c'est surtout que la situation est devenue parfaitement claire pour le télespectateur. L'incertitude n'est plus du côté de Madoka, mais de Hikaru. Le suspense n'est plus "est-ce que Madoka aime Kyosuke ?" mais "est-ce que Hikaru va découvrir la vérité sur Madoka et Kyosuke ?"

 

Quant au château de sable, je ne le vois pas la chute des défenses de Madoka mais comme le passage du temps de l'insouciance sur l'île au retour progressif à une situation sérieuse, qui culmine paradoxalement... avec le retour de Hikaru à leurs côtés.




#46773 Anime - Episode 16 - Tu y crois, aux OVNI ?

Posté par Dino on 24 juillet 2023 - 11h51

Il y a quand même un truc un peu louche au fond de cet épisode.

Kyosuke n'assume pas d'avoir vu un OVNI (objet volé non identifié, potentiellement ça peut être n'importe quoi et pas seulement les extraterrestres) avec Madoka car il ne veut pas attirer l'attention sur les pouvoirs de sa famille, mais la laisse en plan sans explication.

 

Ok il ne peut pas parler de ses pouvoirs avec Komatsu, Hatta voire Yûsaku, mais croit-il vraiment qu'il risque quoi que ce soit à parler des pouvoirs familiaux à une amie proche comme elle ?

 

A ce stade, il la connait déjà suffisamment pour savoir qu'elle ne balancerait pas l'info partout, ou qu'elle le rejeterait. En effet, elle a plutôt tendance à défendre la veuve et l'orphelin, donc la perspective de protéger un ami potentiellement victime de discrimination en se taisant lui irait comme un gant. Elle a déjà l'habitude de se taire avec les inconnus et sait ce que c'est que d'être un peu en marge de la société. Donc aucun problème de sa part.

 

Et pourtant il cherche à lui cacher au maximum, y compris sur une île déserte ou dans une télécabine abandonnée. Craint-il sa réaction lorsqu'il lui annoncera, le fait qu'il lui ait caché montrant qu'il n'avait pas confiance en elle ? Pourquoi pas, mais j'y vois autre chose.

 

En fait, le vrai intérêt pour Kyosuke de lui cacher ses pouvoirs, c'est de pouvoir les utiliser à ses dépends.

Tentative de lire dans ses pensées, double rendez vous grâce à la téléportation, magouilles temporelles pour échapper aux conséquences de ses actes avec elle... Si elle savait, elle pourrait se méfier de n'importe quelle situation en se demandant quel truc bizarre il a fait, ce qui le pousserait à se restreindre pour éviter toute situation anormale. Alors que la tenir dans l'ignorance lui permet de se dédouaner auprès d'elle car elle n'envisage pas des situations vues comme impossible !




#46757 Histoire du Weekly Shonen Jump

Posté par Dino on 23 juillet 2023 - 18h56

Les personnages avaient encore environ 9 mois à passer au lycée avant d'arriver à la fac, donc si ça ne tenait qu'à l'histoire ça pouvait encore durer, et justement préparer une fin plus propre. Commencer rapidement le processus de fin avec le chapitre "les 2 qui ne revidendront pas", soit le n°155, c'est concrètement boucler la série en deux chapitres chrono, soit tellement à l'arrache qu'il a dû rajouter des pages dans le tome relié pour que ce soit plus présentable.

 

J'ai l'impression que son responsable éditorial s'y est pris du mieux qu'il a pu pour lui annoncer la nouvelle, et lui donner l'impression que c'était une bonne chose.

 

Par contre que Matsumoto soit physiquement HS à ce moment là, c'est pas impossible. Quasiment tous les auteurs de manga se plaignent du travail d'esclave que représente la publication en hebdomadaire.

 

 

 

pour l'occasion je vais essayer de faire de meilleurs scans de mon vieux Jump.

 

Donc dans ce Jump, il y avait 12 pages en quadrichromie (toutes les couleurs), 20 pages en bichromie (rouge, noir et blanc), et le reste avec une seule couleur d'encre, mais qui varie selon les cahiers (par exemple Kimengumi était imprimé en bleu ciel sur blanc).

 

Pour l'occasion, Orange Road avait six pages couleurs, ce qui est un très très grand honneur. D'habitude, un lancement de série c'est trois pages couleur, deux pages couleur pour une série normale qui est en tête du Jump, une page couleur en mileu de Jump pour une série ponctuellement mise en avant... Un chapitre entièrement en couleurs, c'est pour le coup ultra méga rare, mais ça peut arriver.

 

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En bas à gauche : ces pages couleurs sont pour marquer les 50 chapitres de la série (là c'est le chapitre 51), donc un an de publication. C'est surtout une preuve que la série est populaire. Et pour fêter ça, le Jump offre des cadeaux à qui les demanderont par courrier. A gagner : 30 dédicaces d'Izumi Matsumoto, et 120 porte monnaie "Orange Road by Izumi Matsumoto".

 

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On notera les quelques livres en français de Madoka en bas à gauche : Moebius (le dessinateur français de BD qui a influencé notamment Otomo l'auteur d'Akira, il était donc connu au Japon), "La Mémoire" "Les..."

Ce n'est d'ailleurs que maintenant que je me rends compte que cette double page couleur est absente de mon tome J'ai Lu,alors que ces pages sont bien présentes dans le tome original japonais. Sacré J'ai Lu, l'étendue de tes dégâts me réservent encore bien des surprises !

 

Il est par contre fréquent que le cadrage des pages soit différent entre la prépublication et le tome relié.

 

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Après, petite coupure car la suite des pages couleurs du Jump sont consacrés à des pubs (dont la sortie du jeu Galaga pour la Famicom), et deux pages pour présenter les cadeaux du Jump de la semaine : 300 "High Tech Hobby Present"

 

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Avec 1 Famicom et le jeu Ice Climber (à moins que ce soit que le jeu ?), et 250 de ces 300 cadeaux sont des cartes brillantes...

 

Toujours est-il qu'avant que le chapitre d'Orange Road ne reprenne en bichromie jusqu'à sa fin, la carte postale à découper est insérée :

 

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Au recto, la question est toujours la même : Marquez les trois séries les plus intéressantes dans ce Jump. Si je veux voter pour Orange Road, Dragon Ball et Kimengumi, je devrai entourer le 8, le 4 et le 7. Puis marquer mon nom, adresse, âge, numéro de téléphone, école... Parmi les répondants, 300 seront donc tirés au sort pour gagner les super cadeaux "High Tech Hobby" vus auparavant.

 

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Au verso, la question change selon les semaines. Cette fois-ci, c'est "enquête sur les concurrents" !

D'abord, il y a une liste de 47 séries de shonen éditées par la concurrence (par exemple ça commence avec Gu Gu Ganmo, une série du Shonen Sunday à l'époque). Avec des questions comme "laquelle tu préfères parmi ces séries ?" ou "tu préfères les dessins de laquelle"...

Puis ça y va encore plus franco, en citant le Shonen Sunday, le Shonen Magazine et le Shonen Champion, en demandant parmi ces magazines lequel tu préfères, puis ton deuxième préféré, lequel ressemble le plus au Jump et lequel s'en éloigne le plus.

 

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Après un chapitre de 21 pages (c'est la fête), cliffhanger, l'éditeur ne se privant pas pour rajouter son commentaire "après cette déclaration de Madoka, que va faire Kyosuke ? Le prochain épisode fera battre votre coeur" etc.

 

3 pages de pubs en bichromie, et ça enchaîne sur le chapitre de City Hunter (seulement le deuxième, Makimura est encore vivant), toujours en bichromie, mais quand les pages en bichromie s'arrêtent, City Hunter repasse subitement en monochromie. Je crois que la bichromie ça a dû s'arrêter dans les années 90 dans les mags de prépublication.

 

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A la fin du Jump, il y a toujours la preview du prochain numéro, ça permet de voir quelles séries seront là (utile pour éviter d'acheter si sa série préférée est en pause la semaine suivante) :

 

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Orange Road et Hokuto no Ken en gros, Dragon Ball, Kinnikuman, City Hunter, Captain Tsubasa en plus petit, mais les autres séries genre Wingman ou Kimengumi sont aussi mentionnées par texte. Encore une fois, les séries les plus populaires reçoivent le plus de place.

A noter à côté de l'illustration de Madoka, l'éditeur tease pour le prochain chapitre la cérémonie de remise des diplômes du collège... qu'on ne verra ni dans le chapitre suivant, ni dans un autre d'ailleurs. Ils passent directement aux vacances, puis à l'entrée au lycée !

 

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Et donc la page suivante (et dernière page du Jump), c'est le sommaire, où chaque auteur fait son petit commentaire. Cette fois-ci Izumi Matsumoto dit que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas fait de pages couleurs, et évoque les cadeaux à gagner).




#46542 Anime - Film 1 - Ano hi ni kaeritai

Posté par Dino on 28 juin 2023 - 17h48

Je viens de voir que les photos que regarde Hikaru en prenant les aiguilles sont dynamiques :

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L'angle de la photo de Kyosuke change, il est plus recroquevillé et n'est plus purement de face, quand pour Madoka c'est la cadrage qui change, elle est vue de plus loin. Ca bouge là dedans !




#46534 Anime - Film 1 - Ano hi ni kaeritai

Posté par Dino on 27 juin 2023 - 22h28

Je comprends parfaitement le mécanisme permettant d'exclure des morceaux d'une oeuvre qu'on n'aime pas, le pratiquant moi-même, mais je suis plus surpris de le voir pratiqué pour les épisodes 47 et 48, vu que certaines des plus belles scènes de la série s'y trouvent.

 

Dans le manga, les chapitres de cet arc sont fabuleux, mais la dernière page est frustrante. "Je t'attendais Ayukawa". Oui, mais quoi ensuite ? Comment ne peut-elle pas tirer les conclusions du fait qu'il soit là à l'attendre, alors qu'elle avait donné rendez-vous à son premier amour là six ans auparavant. Je préfère largement l'anime, qui lui permet de réconcilier ses premiers émois avec son amour actuel.

 

Et puis le film présuppose quand même que ces deux épisodes aient eu lieu.

 

Au fond, quelle est l'histoire qu'on nous raconte dans l'anime ?

 

Kyosuke emménage et tombe amoureux par coup de foudre. Madoka est intriguée par cette rencontre, mais ne met que quelques épisodes à comprendre en fin de compte qu'elle est amoureuse. Dès l'épisode 5 c'est plié. Et à l'épisode 12 elle est assez sûre de ses sentiments et de ceux de Kyosuke pour prendre une décision qui est un tournant dans sa vie.

 

On nous parle d'une héroïne capricieuse ou mystérieuse, mais en fin de compte les choses sont assez claires : on voit Madoka vivre une période de bonheur intense, aux côtés du garçon qu'elle aime et de sa meilleure amie, et ne voit aucune raison de changer cette situation. Elle l'explique d'ailleurs à au moins deux reprises : pour elle, le statu quo est roi. Si Kyosuke est trop proche de Hikaru, elle boudera, mais s'il est trop froid avec Hikaru, elle lui remontera quand même les bretelles pour le faire changer de comportement. Il n'y a pas besoin d'aller chercher plus loin pour comprendre son comportement.

 

Les épisodes 47 et 48 brisent le statu quo si cher à Madoka, indépendamment de sa volonté. Elle cherche Kyosuke pour s'assurer qu'il sera toujours là pour elle à son retour, permettant le retour au statu quo.

 

Sauf que même en voulant sauver les apparences, les déclarations mutuelles de ces derniers épisodes ne permettent pas un vrai retour au statu quo en revenant d'Amérique, dans la mesure où Hikaru perçoit maintenant le problème à long terme.

 

La première scène d'été du film est symptomatique. Hikaru parle avec Kyosuke d'une activité commune au futur : "viens me voir jouer dans un spectacle" alors qu'ils mangent tous deux une glace. Alors qu'elle s'éloigne momentanément, Madoka arrive et parle à Kyosuke d'une autre activité commune à venir, les concours d'entrée à la fac. Hikaru essaie de remettre la conversation sur elle, mais n'y parvient pas, se faisant couper par Madoka. Elle n'arrive pas à se remettre dans le jeu en face de Kyosuke, et la glace qu'elle avait commencé à manger avec lui fond. Elle ne peut en tirer qu'une seule conclusion : je suis en train de me faire dégager par Madoka, et si je ne fais rien, ma place aura fondu au soleil comme cette glace.

 

C'est pour ça que je ne comprends pas quand FrozenOwl dit dans sa réflexion

Hikaru se rend dans la chambre de Madoka (qui réalise trop tardivement cette erreur) et découvre ses photos de Kyosuke : c'est là qu'elle comprend les sentiments qui les unissent.

Elle en était consciente bien avant, comme elle l'explique elle même dans la scène de rupture. La graine était plantée dès l'épisode 48. Tous les autres personnages le savaient de toute façon, même Manami, qui dans le manga est aussi aveugle que Hikaru. Dans l'anime, elle raconte tranquillou au footballeur qu'elle a compris que son frère courtisait deux filles à la fois.

 

En voulant arrimer Kyosuke auprès d'elle, Hikaru va alors commettre l'irréparable pour Madoka : briser le statu quo. Elle embrasse Kyosuke, qui ne demandait rien, mais qui ne la repousse pas car ce râteau serait un autre changement, peut-être plus prononcé, dans leur relation. Puis Hikaru va marquer son territoire en courant s'en vanter auprès de Madoka.

 

La "guerre sourde" menée par Hikaru se poursuit quand Madoka envoit celle-ci chercher ses aiguilles. Quand elle voit la photo de Kyosuke, elle réagit en lui mettant un petit taquet "tu vois l'écharpe que je suis en train de tricoter, eh bien elle est pour lui", toujours histoire de marquer son territoire.

 

Au fond, ce n'est pas tant l'histoire de la décision du plutôt lâche Kyosuke que celle de Madoka. Elle pleure sur son lit de ce qu'elle pourrait s'apprêter à faire : elle va exiger de Kyosuke l'exécution de Hikaru, coupable de rendre impossible le maintien de l'équilibre existant. Elle ne doute pas vraiment du fait qu'elle puisse l'obtenir. Justement à l'épisode 48 elle a eu une déclaration que n'a jamais eu Hikaru. Mais le fait qu'on essaie de la faire douter est insupportable pour elle...

 

Les épisodes 47 et 48 sont donc pivots dans le changement des relations entre la série et le film. Et d'ailleurs en les regardant, je n'avais pas du tout l'impression que l'histoire était finie.




#46533 Histoire du Weekly Shonen Jump

Posté par Dino on 27 juin 2023 - 21h41

Je n'ai pas plus à dire sur les dates que ce qu'Olivier a déjà dit de façon correcte.

 

Mon angle c'est plutôt voir le niveau de succès.

 

En effet, le Weekly Shonen Jump a réussi à publier autant de séries à succès grâce à son système d'émulation/compétition entre les auteurs et leurs séries. Comme dans tous les magazines de prépublication, le public peut désigner ses chapitres préférés dans le numéro en cours grâce à une carte postale qui y est insérée. Le lecteur est motivé pour répondre à ce sondage par la perspective de gagner un des lots mis en jeu par tirage au sort, et présentés dans une des pages du magazine. Les données sont agglomérées et permettent de désigner quel chapitre a recueilli les faveurs du public et quel chapitre n’a provoqué qu’indifférence. Cela permet aux responsables éditoriaux de voir quelles séries sont populaires.

 

La particularité du Jump, c’est d’une part d’être réputé être plus impitoyable que ses concurrents dans l’annulation des séries qui ne fonctionnent pas très bien. Cette forte rotation permet de tester plus de nouvelles séries, mais force celles-ci à s’imposer assez rapidement, et même par la suite à ne pas se reposer sur ses lauriers. D’autre part, la popularité d’une série se constate de façon assez transparente à travers le sommaire de chaque numéro.

 

Dans un Jump, l’ordre des séries  est donné par la façon dont le rédacteur en chef veut mettre en avant telle ou telle série. Si une série a quelque chose de particulier à promouvoir, comme en période de lancement, ou la sortie d’un anime, la série se retrouvera plus haut dans le sommaire et aura des pages couleurs et/ou la couverture. Sinon, ce seront les séries les plus populaires qui seront plus mis en avant, et celles qui le sont moins sont condamnées à se retrouver souvent en fin de Jump. Et voir une série qui apparaît régulièrement dans les deux ou trois dernières séries du Jump est un signe infâmant, montrant qu’elle est clairement menacée d’annulation si elle ne sort pas sans trop tarder de la zone de relégation.

 

Lors de la prépublication de Kimagure Orange Road, 50 numéros du Jump étaient publiés par an, comprenant 15-16 séries par numéro en 1984, et augmentant progressivement pour atteindre 17-18 séries en 1987 (aujourd’hui cela tourne autour de 19 séries sur 48 numéros par an).

Comme chaque nouvelle série, Orange Road voit son premier chapitre obtenir la couverture et plusieurs pages couleurs, et après quelques semaines, voit sa période de lancement ce qui permet de voir sa popularité. Avec un rang moyen assez stable, de 9 environ, c’est une série de milieu de tableau, suffisamment populaire pour ne pas être inquiétée de finir prématurément, mais loin des cadors qui portent le Jump. Orange Road finit ainsi l’année en 7ème position en rang moyen sur l’année, derrière Ken le Survivant/Hokuto no Ken 1er, Kinnikuman/Muscleman 2ème, Captain Tsubasa/Olive et Tom 4ème, Kimengumi High School/Le collège fou fou fou en 5ème position, mais devant Baoh (de Hirohiko Araki, le futur auteur de JoJo’s Bizarre Adventure) et le relativement peu populaire Wingman, respectivement 9ème et 13ème.

 

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Rangs moyens de Kimagure Orange dans le sommaire du Jump pendant sa prépublication

 

Avec le temps, le dessin et les histoires s’améliorent, et à partir des pages couleurs pour le début des deux chapitres « Message au rouge », on voit que la série devient plus populaire, et le rang moyen tourne alors autour de 7.

 

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6 pages couleurs + le reste du chapitre en bichromie, c'est alors le grand succès !

 

A la fin de l’année, la série se classe toutefois toujours 7ème malgré ce progrès, au sein de séries prestigieuses :

  1. Hokuto no Ken
  2. Dragon Ball
  3. Captain Tsubasa
  4. Kinnikuman
  5. City Hunter
  6. Sagikake Otoko Juku
  7. Kimagure Orange Road
  8. High School Kimengumi

Les choses se compliquent  en 1986. Les nouveaux personnages ne semblent pas emporter l’adhésion, et la série commence à baisser visiblement dans le sommaire. Elle est même publiée en dernière position dans le Jump 38 de cette année là, avec le chapitre 123 (Kyosuke, Madoka et Sayuri sont alors à Hawaï).

 

A ce moment, Izumi Matsumoto n’en peux plus, comme il l’évoque dans le chapitre 125, et se met en longue pause après le chapitre 126, alors que c’est encore l’été pour nos héros et les lecteurs.

 

Les mois passent. Or pendant ce temps là (ou même avant) une adaptation en anime a été décidée. Il est impensable pour le Jump de ne pas bénéficier de l’exposition médiatique qui en découlera, et il parvient à remettre Izumi Matsumoto en selle juste avant le début. Le Jump 12 de 1987 (paru en février) donne à Orange Road la couverture, des pages couleurs et présente l’anime qui va bientôt arriver à l’antenne. Le temps a aussi passé pour les personnages, ils sont en hiver, et Kyosuke s’est cassé le bras au réveillon du nouvel an. On ne saura jamais ce qu’ils ont fait à l’automne 1986.

 

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Annonce de l'anime en couverture du Jump, en même temps que le retour de la série.

 

Problème : Izumi Matsumoto a voulu profiter de ce redémarrage pour donner un nouveau look à son héroïne Madoka, avec une nouvelle coupe de cheveux. Ce changement est si impopulaire (surtout qu’il ne correspond plus au design superbe fourni par Akemi Takada dans l’anime) que l’auteur est obligé de faire machine arrière au bout de quelques mois.

 

Après une période où la série semblait remonter dans le classement du Jump à la faveur du lancement de l’anime, elle se remet à baisser dangereusement à l’été 87. La série n’était elle alors plus assez populaire ? Ou bien Izumi Matsumoto avait des problèmes qui ne lui permettaient plus de continuer comme le voulait la rédaction du Jump ?

 

Toujours est-il qu’après avoir approché puis touché le fond du Jump, le couperet tombe : l’auteur n’a que deux chapitres de 19 pages pour terminer sa série. Lors de la parution du tome relié, il remaniera le chapitre 155 pour le faire tripler de taille et le rendre plus satisfaisant aux lecteurs de la série.

 

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Chapitre d'Orange Road page 341 du Jump 41 de 1987. Preview du Jump suivant page 360 = chapitre 155 de 19 pages, comme les autres. La série se fait virer sans pitié, sans laisser le temps d'une fin bien construite.

 

Par la suite, Izumi Matsumoto ne publiera plus jamais rien dans le Weekly Shonen Jump.

 

 




#46524 Histoire du Weekly Shonen Jump

Posté par Dino on 26 juin 2023 - 21h09

Est-ce qu'il y a un article sur le site qui parle de comment la prépublication dans le Jump s'est passée ?

Si non, et si ça intéresse, je peux proposer quelque chose.




#46523 Anime - Film 1 - Ano hi ni kaeritai

Posté par Dino on 26 juin 2023 - 20h07

Bonjour à tous

Tout d'abord, bravo à CyberFred pour sa constance dans l'entretien de son site et de la communauté, son site fut l'un des premiers que j'ai beaucoup consulté lors de mes premières connexions à Internet en 1998, à l'époque où il était hebergé chez Infonie.

 

Je viens de regarder à nouveau l'ensemble de la série, les OAV et le film, cette fois-ci en VO pour la deuxième fois. Je viens de lire la réflexion 51, Le secret de « Anohi ni Kaeritai » par FrozenOwl. Je ne suis pas d'accord sur grand chose, mais c'est le jeu de ce genre de débat de passionnés.

 

Mais sur un aspect plus factuel, il y a des difficultés sur la chronologie.

 

Le film est censé se dérouler, dans sa partie en couleurs, durant l'été 88, donc immédiatement après les événements de la série TV en 1987-88. Cependant Madoka et Kyosuke sont déjà entrés à l'université alors qu'ils sont en premier année de lycée dans la série TV. Et effectivement, tous les protagonistes sont nés deux ans avant, adoptant ainsi la chronologie du manga. Dans ce dernier, la rupture du triangle se produit trois ans après la rencontre sur le grand escalier : Kyosuke et Madoka sont en prépa lorsqu'ils s'avouent leur amour mutuel.

 

Dans la série TV, on ne les voit jamais au lycée : Kyosuke et Madoka sont en troisième année de collège, l'équivalent de notre troisième pour nous, Hikaru et les jumelles sont en première année de collège, l'équivalent de notre cinquième. Et les classes prépa n'existent pas au Japon.

 

Ensuite, la chronologie d'une manière générale était un de mes points d'attentions lors de ce revisionnage. Autant dire que dans l'anime tout n'est pas solide en la matière, contrairement au manga qui avait le mérite d'être quasiment entièrement en temps réel, entre la prépublication et l'action qui avait lieu.

 

Si le début de la série c'est le printemps 87, alors l'action du film se passe à l'été 90 (et février 91). La date de naissance qui y citée est donc une incohérence grossière.

 

J'ai donc toujours considéré qu'il y avait un trou dans l'intrigue entre le printemps 88 et l'été 90. Bon il y a une partie de ce temps que Madoka passe aux Etats-Unis, auprès de son père. Ensuite elle revient. Elle et Kyosuke sont secrètement un couple, mais continuent à se comporter comme avant devant les autres, essentiellement pour préserver Hikaru, qui pourtant sent bien ce qui se trame. Contrairement au manga où elle est le dindon de la farce jusqu'au bout, elle essaie de profiter du fait que cette relation ne semble pas encore se concrétiser pour jouer sa carte jusqu'au bout. L'épisode 48 a une scène qui fait office de point de départ à cet état d'esprit, quand les autres débarquent chez Kyosuke et se demandent devant elle ce qui se trament entre eux.

 

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'apprécie tant le film : contrairement au manga, il respecte Hikaru en ne la faisant pas une aveugle aux sentiments qui s'évacuent facilement. Le temps du lycée fut celui d'une lutte sourde, et quand elle voit qu'elle n'y arrive pas au début du film, elle tente le passage en force en embrassant Kyosuke.

 

Après, dans ce revisionnage, j'ai essayé de voir si on pouvait tenter de caser les OAV entre les épisodes 46 et 47. Genre avec une pseudo continuité de l'année de seconde, avec les épisodes Mitsuru Hayakawa au printemps 88, les épisodes Akane et l'échange de corps avec Jingoro à l'été 88, le message au rouge à l'automne 88... les deux autres OAV ça me fait toujours du mal d'y penser. Tout ça pour arriver au départ de Madoka au Etats-Unis au printemps 89, au début de leur année de première. Puis quelques mois passés aux Etats-Unis, retour avant le début de terminale, où l'enjeu c'est de réussir l'entrée en fac, et Hikaru qui voit à l'occasion de ce retour que ça risque de mal tourner pour elle si elle ne fait rien.

 

Dans les OAV, Kyosuke semble se considérer comme lycéen, même Komatsu semble avoir grandi, donc ça peut coller sur certains aspects. Mais il y a d'autres trucs qui fait que ça ne colle pas à 100%. Dans l'épisode 47, Kyosuke dit qu'il vient de 1988, mais c'est pas totalement cohérent non plus avec l'action : dans le manga, il commence la terminale quand il voyage 6 ans en arrière, et tombe donc sur une Madoka de 11 ans. Dans l'anime, il va pour rentrer en seconde, voyage de 6 ans en arrière, et tombe sur une Madoka qui devrait avoir 9 ans, mais qui ressemble quand même à celle de 11 ans du manga, et qui apparemment a déjà un peu de poitrine pour que Kyosuke puisse la sentir.




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