Aujourd’hui, je vais aborder avec vous un film pas comme les autres : Colorful.
Ce film a été réalisé en 2010 par Keiichi Hara (qui avait déjà agréablement surpris avec « un été avec Coo ») et aborde de manière réaliste les problèmes sociaux du Japon moderne.
Mais commençons par le commencement. L’histoire débute par l’arrivée d’une âme tourmentée dans ce que l’on pourrait appeler le purgatoire. Cette « âme », qui n’a plus d’identité ni aucuns souvenirs, est destinée à ne pas se réincarner. Mais elle va faire la rencontre de Pura Pura un étrange personnage que l’on pourrait qualifier d’ « ange ». Pura Pura insiste sur les ordres de son « boss » (comprenez Dieu ou son équivalent) pour que l’âme le suive sur terre afin de subir une ultime épreuve pour obtenir sa rédemption.
La mission de l’âme est de remplacer l'âme d’un adolescent qui vient de se suicider : Makoto Kobayashi et de prendre possession de son corps. Cette âme a six mois pour comprendre les raisons de ce geste et tenter de réconcilier cet adolescent avec le monde si cruel dans lequel il vivait.
Le « nouveau » Makoto va se retrouver confronté aux maux tels que le suicide, la prostitution adolescente, les brimades (ou ijime), la rupture de la communication dans sa famille… Difficile de ne pas spoiler, mais ce film est vraiment très sombre et comprend une vraie violence psychologique.
Alors quel est l’intérêt de ce film me direz-vous ? J’ai longtemps hésité à le voir à cause de ses thématiques trop dramatiques, mais le fait de l’avoir trouvé en blu-ray en soldes m’a convaincu de le regarder.
En fait, tout est dans le titre « colorful ». Le film au lieu de s’enfoncer de plus en plus dans le drame et un destin désespérément noir, devient au contraire de plus en plus joyeux et lumineux. Je me suis même surpris à plusieurs reprises à rire ou à être ému. Les magnifiques décors aux couleurs éclatantes contrastent avec la pâleur réaliste des personnages (visionnage en HD fortement recommandé).
La morale de cette histoire est très simple : nous faisons tous des erreurs dans notre vie, mais tant que nous sommes vivants il est toujours possible de rectifier le tir. Bref, personne n’est ni tout noir ni tout blanc, mais nous sommes au contraire composés d’une multitude de couleurs.
Il s’agit donc d’un hymne à la vie, qui je crois serait bénéfique à tous et même aux dépressifs.
Un film qui s’il avait été tourné en prises de vues réelles, aurait pu obtenir une palme d’or à Cannes !