FrozenOwl

- On commence d'emblée avec une dispute de nos héros : Google Trad me dit qu'il s'agit du cahier de mathématiques de Madoka. Mais qu'est-ce qu'il lui a fait à ce pauvre cahier pour le mettre dans cet état? Komatsu dit qu'il l'a prêté à d'autres filles, mais venant de Kyosuke, c'est quand même douteux : il ne parle jamais à personne d'autre qu'à son groupe habituel. Certainement un fantasme de Komatsu qui pense que Kyosuke est très doué avec les filles.

- J'adore le gag visuel de la projection contre les casiers. Il y a 27 paires de chaussures, et c'est très significatif : le nombre 27, c'est 3 à la puissance 3, c'est donc une double évocation du triangle relationnel de la sér... oui, non, j'arriverai à convaincre personne avec cette analyse.

- J'apprécie quand les scénaristes font des efforts de cohérence : Komatsu n'apparaissant pas dans le premier épisode de Kazuya, c'est bien la première fois qu'il le voit!

- Bon, par contre, ce n'est pas la première fois qu'on voit Kyosuke stalker Madoka et ce qui est amusant, c'est que Kyosuke en a conscience : il dit qu'il "déteste cette partie de lui". On notera au passage la pancarte de l'ABCB "Pub Restrant" : toujours un peu fâchés avec les caractères romains, les japonais...

- On se posait la question du caractère de Kazuya et de ce qu'il retenait des pensées des adultes : mais là il n'y a pas de doute, il est bien trop mûr pour un gamin de 5 ans! Vous avez vu comment il parle des femmes et de la séduction? C'est un prédateur, ce gosse! Ça promet pour plus tard...

- Et donc, Kazuya nous fait découvrir un nouveau pouvoir. Il indique que c'est sa mère qui lui a expliqué comment faire : est-ce qu'elle est la sœur de la mère de Kyosuke? On peut se demander pourquoi elle a pris soin de lui expliquer quelque chose d'aussi dangereux alors que ce n'est qu'un enfant.

Jusqu'à maintenant, je m'étais dit que la télépathie de Kazuya était un pouvoir que lui seul possédait naturellement, ce qui n'est pas le cas des Kasuga. De même, Akane sera métamorphe, pouvoir que n'ont pas les autres protagonistes. Je pensais qu'il y avait une part d'aléatoire dans les dons distribués par le Pouvoir. Mais peut-être pas : il ne s'agit peut-être que d'une question d'éducation, d'entraînement et de goût.

Kazuya n'a que 5 ans mais il est télépathe, télékinésiste, il maîtrise la téléportation et le changement de corps. En comparaison, Kyosuke dispose d'un panel de pouvoirs plus réduit. Mais surtout, que ce soit l'hypnose, le voyage dans le temps ou dans des dimensions parallèles , Kyosuke découvre tous ses pouvoirs par accident. Pourquoi? Parce que sa mère n'est plus là pour faire son éducation, ni à lui, ni aux jumelles, contrairement à Kazuya.

On verra dans les OAV, que Kyosuke est tout à fait capable d'échanger son corps avec quelqu'un d'autre : donc ce n'est pas un don inné mais juste une technique. D'ailleurs, c'est lui qui provoque l'échange de corps à la fin de l'épisode.

Dans quelques épisodes, l'arrivée des grands-parents permettra enfin à Kyosuke d'avoir une forme d'éducation sur l'étendue de ce qu'il est possible de faire avec le Pouvoir : on les voit pas tous les utiliser, mais leur maîtrise est impressionnante, dans tous les domaines. Pour le moment, Kyosuke, c'est Luke qui a perdu Obi-Wan et qui n'a pas encore rencontré Yoda.

- Dois-je rappeler que 5 ans, ça n'est vraiment pas grand : Kazuya est en maternelle! Pourtant tout le monde le laisse se balader seul dans la rue sans réagir. Et même on le laisse courir sur la chaussée comme si de rien n'était! La seule personne qui l'arrêtera, ce ne sera pas pour lui demander où sont ses parents, mais pour l'engueuler parce qu'il allait traverser hors des clous!

On notera que pendant sa balade, Madoka passe deux fois devant les mêmes deux potes en chemises bleue et verte en train de faire du lèche-vitrine.

- Merci bien tardif Pika Chu pour les explications sur American Graffiti. C'est en effet la deuxième fois, après l’épisode 4, que l'on fait un parallèle comme cela entre les séquences d'un film et les scènes de l'épisode : cela s'y prête particulièrement bien.

- Pauvre Yuusaku, qui mange des chips tout seul dans son ciné... Il n'a vraiment plus qu'un rôle anecdotique. Hikaru ne s'en sort pas tellement mieux, d'ailleurs.

- 5 ans, il a 5 ans le gosse! Et il se fait maraver part trois ados de 15 ans?! Mais c'est quoi cette ville?!

- Petits cours sur la manière dont Kazuya doit s'adresser à Madoka. Kyosuke l'appelle Ayukawa par réflexe, mais Madoka le reprend en commençant par épeler son prénom puis en lui disant de l'appeler "Oneechan/Grande sœur".

- Ce n'est pas la première fois que l'on voit la chambre de Madoka, mais Kyosuke, si! Et il est complètement fasciné par cette chambre de fille. (D'autres membres ont déjà mentionné les clins d'oeil des peluches, dont Yuu/Creamy!). Il en profite bien sûr pour se rincer l'oeil, le petit canaillou (mais après tout ce qu'il s'est mangé depuis tout à l'heure, c'est une petite consolation. ).
Et puis bien sûr, il y a LA photo : Kyosuke se dira après qu'il ne fallait peut-être pas se faire trop d'idées, et que Madoka l'avait peut-être mis là pour avoir une photo d'elle-même. Mais bien sûr! Et la marmotte...

- Madoka dit qu'elle doit aller travailler à l'ABCB : mais elle en vient! Alors certes, elle est sûrement en pause. Mais alors pourquoi dans les premiers épisodes, elle doit prendre le bus pour aller de chez elle à l'ABCB, au point même de se sentir bloquée quand elle voit qu'il n'y a plus de bus tard le soir et de demander à aller chez Kyosuke? Mmm, distorsion spatio-temporelle ou manœuvre sournoise pour aller chez lui?

- Kazuya sort tous les vieux poncifs de dragueurs entendus dans le film, à la grande surprise de Madoka. Mais quand il s'approche d'elle à moins de 20 centimètres, sa seule pensée sera "Il veut peut-être faire la paix." Oh ben oui, c'est le premier truc qui me vient à l'esprit quand un mec se rapproche d'une fille comme cela : il veut seulement faire la paix! Bon, elle n'est pas si naïve, puisqu'elle ferme les yeux et elle attend : on dirait qu'elle attend vraiment qu'il l'embrasse. Et pourtant, c'est la deuxième fois en deux épisodes que Kyosuke est aussi entreprenant, et jamais pour les bonnes raisons!

- Petit faux raccord : quand Kyosuke/Kazuya se rapproche de la vitrine de l'ABCB, il disparaît au milieu de nulle part pendant un instant!

- Et donc, Kyosuke reprend son corps. Mais comme dans l'autre sens, il a un peu de mal à se faire à cette idée. Et quand il tombera par hasard sur Madoka en train de se changer, il la regardera comme s'il était encore Kazuya ("Onee...")!  La fameuse technique de la triple baffe de Madoka lui remettra de l'ordre dans les idées, et dans les cartons. Finalement, l'épisode se termine sur une dispute, comme il a commencé : les scénaristes ont tout inversé!

Je me suis bien marré en revoyant cet épisode : la succession de petits gags à l’école est excellente.

- On le savait déjà, c’est Manami qui fait tout. Elle ne pense même pas à envoyer bouler son frère en lui disant de faire son café lui-même. Et tiens d’ailleurs : pourquoi Kyosuke ne prendrait-il pas du café ET du lait ?

- Takashi dit que Kazuya lit dans ses pensées : le sait-il vraiment ou est-ce une boutade ?

- Certes Kyosuke n’a pas une très grande force de caractère : mais le scénario en rajoute un peu sur son indécision. On a quand même bien vu au fil des épisodes (voir mes commentaires précédents) que cela fait longtemps qu’il n’hésite plus du tout entre Madoka et Hikaru, et que son absence d’action pour résoudre ce problème est plus une peur des conséquences. (Pour un VRAI personnage d’indécis, je vous recommande Chidi dans « The Good place » sur Netflix, série très drôle au demeurant).

- Kyosuke se voit donc doté du pouvoir d’auto-hypnose. J’ignore quelle est la traduction exacte des termes employés, mais en français, il s’hypnotise pour être plus « déterminé ». Mais cette détermination n’a pas pour effet de l’aider à faire des choix : au lieu d’hésiter entre plusieurs options en pondérant les conséquences de chacune, il les choisit toutes sans se soucier des conséquences! Il est plus déterminé mais il ne fait pas plus de choix. A partir de maintenant, il n’hésite plus sur rien et il agit sous l’impulsion du moment. Il prend à la fois du lait, du café ET du jus d’orange, juste parce qu’il a envie des trois.

- Le passage dans l’arbre permet de voir que la marque de chaussure de Kyosuke est « E-GAL » : peut-être un jeu de mots sur une marque existante, mais je ne l’ai pas compris. En tout cas, ce n’est pas la première fois que l’on constate l’imprécision de la téléportation des Kasuga, qui est d’environ 10 mètres dans toutes les directions. C’est dangereux, mine de rien…

- Hikaru s’énerve quand Kyosuke tombe à ses pieds avant qu’elle ne le reconnaisse : on retrouve la Hikaru caractérielle des débuts. Finalement, il n’y a qu’avec Kyosuke qu’elle a changé.

- Kyosuke emploie le suffixe « kun » pour Komatsu et Ayukawa, à leurs grandes surprises. Je comprends que cet emploi le place dans une position de légère supériorité (on l’emploie généralement avec les plus jeunes), donc dans une relation inverse de celle habituelle, puisque Komatsu et Madoka l’appellent tous les deux « Kasuga-kun » en temps normal. (Il y a beaucoup de japonophiles sur le forum, donc corrigez-moi si je me trompe.)

- Kyosuke enchaîne les grandes déclarations et les actions décomplexées, souvent en utilisant le Pouvoir. Il marque des buts à la Captain Tsubasa, il fait exploser son TP de chimie, il tombe de 8 mètres sans une égratignure (ce qui ne semble n’émouvoir personne à part Madoka. Pourtant il y aurait matière à déménagement !) et il énerve la plupart de ses proches, peu habitués à ce nouveau caractère.

- Notez le recyclage d’animation pour la sortie chaotique de la classe, déjà employée dans l’épisode 7. Ils ont juste changé les costumes des élèves, qui avaient leur veste dans l’épisode 7 (il faisait plus froid au début du printemps !)

- Kurumi se plaint de n’avoir jamais mangé « ce sandwich dont tout le monde parle. » Ça veut dire que Komatsu et Hatta ne leur en ont jamais offerts ? Quels goujats !

- Cela fait longtemps que l’on n’a pas vu Madoka et Hikaru parler de Kyosuke sur le toit du collège, et depuis la dernière fois, la situation a bien évolué !

Hikaru dit qu’elle a été la première à voir qu’il avait du charme. On pourra noter qu’elle a porté son attention sur Kyosuke précisément pour les mêmes raisons que les autres filles : parce qu’elle l’a vu marquer un panier à 10 mètres grâce au Pouvoir. Mais il ne fait aucun doute que depuis, ses sentiments ont largement dépassé ce premier intérêt très superficiel. Et bien sûr, le spectateur, et Ayukawa, savent aussi que non, ce n’était pas la première…

Plus touchante encore est sa déclaration selon laquelle elle est celle qui aime le plus Kyosuke. La réponse de Madoka est encore plus éloquente : on ne voit pas ses yeux et elle se contente d’acquiescer. Pense-t-elle vraiment qu’Hikaru aime plus Kyosuke qu’elle ne l’aime elle-même ? Doute-t-elle de sa légitimité à s’intéresser à Kyosuke quand elle voit Hikaru se démener pour le garder ?

Finalement, c’est elle qui rassurera Hikaru comme elle le fait toujours, laissant ses propres sentiments de côté

- Cela lui donne aussi prétexte pour aller voir Kyosuke à la fin des cours. Elle commence par écarter les nouvelles « conquêtes » de ce dernier avec un éloquent « Désolée, mais j’étais là avant », magnifique double sens. A cet instant, c’est visiblement « Madoka the Pick » qui parle et les deux jeunes filles n’insistent pas : sa réputation la précède…

Madoka n’ose pas ouvertement se plaindre du changement de comportement de Kyosuke, parce que ce serait un aveu de faiblesse de sa part, mais elle évoque plutôt la peine qu’il fait à Hikaru. Dans cette scène, comme à la discothèque, on discerne vraiment le mélange de force et de fragilité de la jeune fille. Il ne lui est pas difficile en temps normal d’être dans une relation de domination vis-à-vis de Kyosuke. Mais quand il se comporte comme cela, elle est déstabilisée, elle rougit, elle est gênée.

Quand il lui propose d’aller en boîte, elle se met en colère et elle refuse : ce n’est pas qu’il soit incongru pour elle de sortir avec Kyosuke. Après tout, elle l’a déjà fait plusieurs fois, y compris dans des bars. Mais elle considère probablement qu’il est totalement anormal que ce soit lui qui propose ce genre de choses, et donc elle ne prend pas sa proposition au sérieux.

Et là, chose étonnante : il la rattrape par la main et insiste. Madoka est sidérée par ce geste. Les deux ont déjà eu des contacts physiques à plusieurs reprises, donc c’est plutôt le caractère assertif, limite agressif, de ce mouvement qui étonne la jeune fille. Elle commence par se mettre en colère, mais Kyosuke souligne justement que c’est la première fois qu’il propose une telle sortie. A cet instant, Madoka est partagée : d’un côté, elle a toujours souhaité que Kyosuke soit plus fort, plus décidé, que ce soit justement lui qui propose, qui résolve les problèmes. Beaucoup de femmes attendent cela de leur conjoint. Mais d’un autre côté, elle voit bien que, ce faisant, il n’est plus « lui-même » : et elle n’est pas sûre d’apprécier ce changement de comportement. Elle accepte la proposition du bout des lèvres, sans grande conviction.

Mais il y aussi une autre explication, plus dérangeante, à ce revirement. Vous entendez le son qui se produit au moment où il lui attrape la main, ce son de synthé si caractéristique? Oui, Kyosuke se sert du Pouvoir pour influencer Madoka ! C’est très discret, mais je pense qu’il utilise subtilement son pouvoir d’hypnose nouvellement acquis pour obtenir l’assentiment de cette dernière.  

(Autre conseil de lecture pour la relation subtile qui peux exister entre un « pouvoir surnaturel » et « influence réelle » : l’Échiquier du Mal, de Dan Simmons)

- A la discothèque, Madoka est resplendissante : je trouve que c’est l’une de ses plus belles tenues. Kyosuke est très sûr de lui et lui accorde (en tout cas, au début) toute son attention. D’un côté, c’est ce qu’elle souhaite depuis longtemps, mais d’un autre, ce n’est pas le Kyosuke qu’elle aime. Elle alterne entre moments d’amusements et de détente (quand elle danse librement avec lui), émotion extrême quand il l’enlace, plaisir coupable quand il lui fait sa déclaration, et tristesse quand elle voit qui il est devenu. Cette tristesse est d’ailleurs authentique : elle préfère croire qu’il ne fait pas semblant, qu’on ne peut pas changer aussi vite, mais elle doute. Et si vraiment, il était devenu comme cela, définitivement ?

Cela pose au passage une autre question : que ce serait-il passé si Kyosuke avait gardé le même caractère, mais qu’au lieu de papillonner avec les autres filles, il n’aurait orienté ses sentiments que vers elle ? Aurait-elle accepté ce nouveau paradigme ?

- Finalement, Madoka reprend ses esprits et en fait faire autant avec Kyosuke, en le noyant dans le flot de sa colère (pour une fois qu’elle est bonne conseillère…). Le plus intéressant est qu'elle lui reproche précisément ce que ses sieurs lui ont reproché au début : d'être indécis (on parlerait plutôt ici d'inconstance). La détermination hypnotique de Kyosuke n'aura pas eu pour effet de lui faire faire des choix : quand on choisit tout à fois, on ne choisit rien.

- Kyosuke, victime de lui-même, ne sait plus où il en est et subit les conséquences de ses propres actes : c'est un peu injuste pour lui, honnêtement, surtout s'il n'avait aucun contrôle, ce qui semble être le cas ici. (On verra dans l'épisode 35 que l'amnésie et l'absence de contrôle ne sont pas nécessairement communes à toutes les situations d'hypnose...)

- Il raconte à ses sœurs sa mésaventure. Cela donne peut-être à Kurumi quelques idées futures sur cette utilisation inattendue du Pouvoir. Quant à Manami, elle lui sert violemment une tasse de café, et sans lui demander son avis, parce que l’indécision, ça va deux minutes !

"Quand t'as pas d'idée, rajoute un perso." Après Kumiko et Yukari, voici donc Kazuya! (Je plaisante, bien sûr, j'adore cet épisode. Les deux autres aussi, d'ailleurs.)

La totalité de l'histoire se passe entre le milieu de l'après-midi (une horloge montre 16h), après que les enfants Kasuga soient rentrés de l'école, jusqu'au début de la nuit.

- Nous faisons connaissance avec Kazuya, le cousin de Kyosuke, enfant turbulent s'il en est. On voit que le pot de fleur a été cassé parce que Kazuya a fait du base-ball dans le salon. Au début, je croyais que Takashi recollait l'objectif de son appareil photo, mais non, il semblerait qu'il l'entretienne...

- On comprend très vite que Kazuya est du côté "Pouvoir" de la famille puisqu'il n'est pas surpris par son utilisation. Bien entendu, on ne saura qu'un peu plus tard qu'il l'a aussi. C'est une sacrée révélation, à cette moitié de la série : on comprend que d'autres personnes dans la famille étendue ont également le Pouvoir.

- La belle-famille de Takashi lui a donc demandé de garder Kazuya, alors qu'il ne leur est pas directement affilié, qu'ils n'ont pas l'air spécialement proches (Kyosuke ne connait pas son cousin) et qu'il a déjà trois enfants à charge : j'imagine que dans la culture japonaise, ce type de service ne se refuse pas. Bien sûr on ne connait pas encore Akane, sinon on pourrait se dire qu'elle aurait pu le garder, surtout si c'est juste pour la journée.

- Étrangement, Kazuya n'a que du mépris pour sa cousine Manami, alors qu'il accrochera avec Hikaru, qui est aussi "une gamine".

- Vous savez comment j'aime les détails : dans cet épisode, il y a un jeu de scène très bien construit par la réalisation autour des vêtements transportés par notre petit groupe. Nous allons le détailler au fur et à mesure. (on inclura Jingoro dans "les vêtements", puisqu'il ne bouge pas tellement plus. ).

- Kyosuke part donc avec Kazuya : fraîcheur de septembre oblige, il porte un sweat rouge sur les épaules, Kazuya un sweat jaune. Jingoro est encore bien réveillé, ou paniqué : il se débat quand Kazuya essaie de l’attraper.

- Au début, Kyosuke semble bien déterminé à faire front à la grosse brute. C'est inhabituel : est-il distrait? Met-il trop de temps à évaluer la menace? Se dit-il qu'il peut recourir au Pouvoir? Ou juste énervé intérieurement par le fait de devoir balader son cousin? Il finit par faire volte-face.

- Kyosuke ne perd pas le nord : contraint de s'occuper de son cousin, il fonce doit à l'ABCB voir Madoka! Celle-ci porte le tablier jaune du coffee shop. Kyosuke a encore son sweat autour des épaules mais plus Kazuya : cela arrivera plusieurs fois quand les personnages se posent à un endroit. Je ne le détaillerai pas parce que ce n'est pas nécessairement incohérent : on peut faire l'hypothèse qu'ils les ont déposés à côté, hors champ.

- Vous avez déjà fait la remarque : Kazuya semble un peu trop mature pour un enfant de 5 ans. Certains gestes, comme poser la main sur la poitrine de Madoka ne sont pas nécessairement "calculés". Mais à d'autres moments, et dans d'autres épisodes, on verra que son niveau mental se rapproche plus de 8-9 ans. Conséquence d'être constamment soumis aux pensées des autres? Peut-être. Mais cela interroge : quand un enfant de 5 ans est dans une pièce où deux adultes parlent entre eux, il ne fait juste pas attention à ce qui se dit parce que c'est une "conversation d'adulte" : il filtre ce qui ne l'intéresse pas (même s'il peut assurément ressentir les émotions de son entourage). Il pourrait en être de même pour Kazuya : les pensées des "grands" ne devraient pas l'intéresser, même s'il les capte. Avec une différence notable toutefois : on pense à beaucoup plus de choses que ce qu'on dit, et on se censure beaucoup plus à l'oral, pas du tout en pensée. Kazuya doit donc être confronté depuis tout petit à un maelstrom de pensées adultes malsaines et non censurées, il perçoit toute l'hypocrisie du monde, et pourtant, il est remarquablement solide et sain. Fascinant.

Dan Simmons avait écrit un roman ("L'homme nu") dont le protagoniste entendait les pensées de tout son entourage, et ça ne se passait pas aussi bien...

- Kyosuke part donc en courant de l'ABCB en tirant Kazuya par la main. Ils ne portent pas Jingoro et pourtant celui-ci se retrouve à côté d'eux : il faut donc faire l'hypothèse que celui-ci a couru derrière eux. Et surtout, il a oublié le sweat jaune de son cousin! Heureusement pour eux, Kazuya a tiré Madoka par la main, et celle-ci a consciencieusement emporté le sweat jaune en question! Elle porte son tablier qu'elle n'a pas eu le temps de retirer.

- Kazuya a remis son sweat sur les épaules et porte un Jingoro qui commence à fatiguer (il a couru...)

- Vient la scène de la culotte ("PANTSUUUU!'). C'est là qu'on comprend que Kazuya a aussi des pouvoirs (et c'est looooin d'être le seul! Kazuya, c'est un peu le Sangoten de KOR). Madoka a replié son tablier et le porte à la main dans le métro, tandis que Kyosuke a emballé Jingoro dans son sweat rouge.

- Il s'emballe lui aussi en pensant qu'il est devenu télépathe. Mais on se rappelle que sa précédente tentative de télépathie dans l'épisode du mariage avait eu un résultat assez douteux (j'avais émis l'hypothèse qu'il s'était plus auto-convaincu/hypnotisé qu'il n'avait lu dans les pensées de Madoka).

- Notre trio arrive donc à "New Tokyo", qui semble être une grande base de loisirs (et qui ne ressemble pas du tout au Néo Tokyo d'Akira)

- Quand Kazuya monte sur la cage, il a Jingoro sur les épaules et a laissé son sweat à Kyosuke. Par courtoisie, celui-ci porte aussi le tablier de Madoka. Cette dernière est vraiment mignonne dans cet épisode : elle taquine et flirte ouvertement avec Kyosuke.

- Bon alors bien sûr, elle manque de finir tétraplégique à cause de ce psychopathe de Kazuya, mais il est tellement adorable, on peut tout lui pardonner.

- La scène d'après voit Kazuya jouer à Tarzan avec un Jingoro terrorisé, suivi de près par nos Roméo et Juliette nationaux! Pendant ce temps, Madoka joue aux devinettes avec Kyosuke ("Quoi qu'il essaie de faire ou de dire, j'ai l'impression que je ne pourrais rien lui refuser. Je me demande si c'est parce qu'il te ressemble?"). Bien entendu, en dehors de Kyosuke, tout le monde comprend que c'est une déclaration indirecte. Et en même temps, la phrase sous-entend qu'il ne fait pas exactement ce qu'il faudrait dire ou faire : de quoi le laisser perplexe et l'encourager à essayer d'entendre les pensées de Madoka.

- Mais il déchante vite en comprenant qu'il ne pourra pas le faire. Kazuya (qui vient de récupérer son sweat jaune, et de laisser à ses pieds un Jingoro épuisé) lui explique que seul lui a ce pouvoir!

- Près de la fosse aux singes, tout le monde a récupéré ses affaires (sauf Madoka qui a dû laisser son tablier à la consigne du parc, et Kyosuke qui y a apparemment laissé Jingoro! ). Arrive Hikaru, qui après s'être imaginé que Kyosuke avait une grande sœur, se méprend à nouveau en pensant qu'il a un enfant! Ce sont des moments d'Hikaru que je trouve un peu agaçants, et j'en veux plus aux scénariste qu'au personnage : même si en un sens, ce type de réaction est drôle, cela fait perdre de la valeur à Hikaru en la rendant un peu "bêbête", et cela décrédibilise ses réactions émotionnelles, même quand elles sont légitimes (cf. scène suivante).

- Vient ensuite une des scènes les plus touchantes de l'anime : c'est la première fois que quelqu'un dit à Hikaru la vérité brute. Kazuya dit à plusieurs reprises que c'est pour aider Kyosuke qu'il fait tout ce qu'il fait dans cet épisode. On pourrait se dire que, parce qu'il n'a que 5 ans, il est inconscient des conséquences de ses actes et il anticipe mal la souffrance qu'il va provoquer chez Hikaru en lui disant la vérité.

Mais c'est oublier que Kazuya lit dans les pensées : il sait combien Hikaru aime Kyosuke et je pense qu'il anticipe la peine qu'elle va ressentir. Seulement pour lui, la peine qu'il provoque aujourd'hui en disant la vérité est cent fois moins pire que de laisser s'envenimer cette situation : Anohi ni Kaeritai lui donnera raison.

J'ai dit plus haut qu'il est confronté depuis tout petit à l'hypocrisie du monde, et je pense que c'est ce qui l'insupporte au plus haut point. Kazuya est "cash", il dit toujours la vérité, et sans filtre : il se refuse à accepter les cachotteries, les mensonges par omission et les sous-entendus. La situation qu'il souhaite le plus, c'est quand les gens disent ce qu'ils pensent, et font ce qu'ils disent : et il fera tout pour que ce soit le cas.

- Madoka a finalement récupéré Jingoro à la consigne mais pas son tablier! Mais alors que Kyosuke lui accordait toute son importance, et qu'ils passaient du bon temps tout les deux, la venue d'Hikaru perturbe tout. Kyosuke change d'attitude : il est paniqué, il poursuit Hikaru plutôt que de rester avec elle. Et il finit par se laisser enlacé devant ses yeux, après avoir indirectement démenti qu'il la préférait à Hikaru!

Tout faux : il entretient volontairement la duplicité que Kazuya a essayé de briser, il prétend que son cousin a menti alors qu'il disait la stricte vérité, et il trahit la confiance de Madoka...

- Notez qu'avec la nuit tombante, la lumière devient magnifique! C'est une ambiance KOR dans toute sa splendeur...

- Vient une autre scène touchante : Kyosuke essaie de consoler Hikaru en lui disant qu'il sera toujours auprès d'elle. Bien sûr, nous savons qu'il le voit plutôt comme un grand frère, mais cela prouve la réelle affection qu'il a pour elle. Malheureusement, cette belle intention est balayée par l'irruption de Madoka et Kazuya : c'est à se demander si ce dernier ne choisit pas exprès le timing le plus mauvais pour prouver au trio que leur situation est intenable...

- Madoka est triste et pensive. A mon sens, ce n'est pas vraiment qu'elle est en colère contre Kyosuke, même si elle le manifeste à un moment. Je pense qu'elle est surtout réceptive à la situation volontairement provoquée par Kazuya : "Vois comme tu es heureuse avec Kyosuke quand tu es seule avec lui, et vois ce que cela devient quand Hikaru débarque. Bien sûr tu sais qu'il t'aime, mais il ne pourra jamais vraiment être à toi, et vous ne pourrez jamais vraiment être heureux, tant qu'elle sera là." Alors la promesse de Kyouske à Hikaru, ("Je serai toujours là pour toi"), qu'elle a peut-être entendue, est la pire chose qui puisse lui arriver. Il faut au contraire que tant Madoka que Kyosuke acceptent de ne pas être là pour Hikaru pour qu'ils puissent vivre leur amour.

- Qu'est devenu le tablier de Madoka au final? Dans l'escalier, on voit Hikaru courir avec un gros paquet jaune : c'est Jingoro emballé dans le sweat de Kazuya! Mais il est probablement un peu trop gros pour le sweat, donc j'imagine que le tablier jaune y est aussi.
Madoka est toujours aussi pensive et triste, et c'est grâce à l'intervention providentielle d'un frotteur que la complicité va pouvoir se rétablir entre elle et Kyosuke (on en remerciera jamais assez ces gens-là!).

En la protégeant, Kyosuke montre qu'il tient à elle, et c'est tout ce qu'elle avait besoin de savoir ou de se rappeler. Elle n'était pas jalouse qu'il  se rapproche d'Hikaru, mais triste de le voir s'éloigner d'elle. Kyosuke le comprend puisqu'il dit "Je ne laisserai jamais Ayukawa s'éloigner de moi." Lui d'habitude si prude, il garde ses mains sur ses épaules dans un geste tendre : Ayukawa apprécie ce contact et cette chaleur, et veut prolonger cet instant intime dans un endroit plus tranquille.

Mais cet instant magique ne durera malheureusement pas longtemps ("Parfois, la nuit, j'entends encore les pales de l'hélicoptère..."). Kazuya resté avec Hikaru porte le Jingoro empaqueté, et, lisant dans les pensées de son cousin, voit en lui les émotions contradictoires qu'on lit sur son visage. Colère parce que Kazuya a voulu briser le statu quo, mais cette colère est atténuée parce que Kyosuke sait au fond de lui-même que Kazuya a raison, et que son action visait avant tout à le rapprocher de Madoka, ce qui est aussi son souhait le plus cher.

- Dans la nuit tombante, nos quatre héros fatigués rentrent chez eux. Madoka a récupéré son tablier, Kazuya porte son sweat sur ses épaules et Jingoro en mode carpette dans ses bras. Il adresse un ultime reproche à son cousin : "Tu devrais faire ton choix." Il est bien possible que Kazuya pense qu'un choix existe encore entre Madoka et Hikaru : les sentiments de Kyosuke sont parfois ambigus (il aime Madoka d'amour, mais il aime aussi Hikaru d'une autre manière, comme un grand frère ou une amie très chère), et Kazuya est peut-être trop jeune pour comprendre les subtilités et contradictions d'une âme adolescente. Le spectateur, lui, sait qu'il n'y a pas de "choix", seulement une décision à prendre : seuls existent le statu quo qui est celui de la série, ou la destruction du triangle de ANK.

Mais constatant que Kyosuke ne changerait pas, et irrité que cette situation hypocrite se prolonge, il se tourne vers les deux jeunes filles pour les interpeler : "La situation actuelle vous convient-elle vraiment?"

Cette phrase va droit au cœur de Madoka : non, cette situation ne lui convient pas et elle l'a compris cet après-midi. Le morceau de saxo qu'elle joue ne laisse aucun doute sur la contraction de ses sentiments.

Hikaru, elle, ne semble pas comprendre. Vraiment?... S'il savait qu'elle ne comprendrait pas, pourquoi Kazuya s'adresse-t-il aussi à elle? A-t-elle vraiment oublié ce qu'il  lui a dit dans le train? Tout soupçon est-il vraiment levé, même après l'accumulation accablante de preuves de rapprochement de Kyosuke et de Madoka ? N'a-t-elle vraiment pas vu qu'il avait ses mains sur ses épaules quelques dizaines de minutes plus tôt?

Après avoir revu et analysé cet épisode, je me dis que Kazuya a planté la graine qui conduira à la rupture d'Anohi ni Kaeritai. Jamais de manière aussi évidente Madoka et Kyosuke n'ont été interpelés sur l'impasse dans laquelle ils se trouvaient. Et jamais non plus Hikaru n'a entendu de façon aussi claire et directe ce qu'elle répètera à Kyosuke dans ANK : qu'au fond d'elle-même elle avait toujours su qu'il préférait Madoka. Précisément ce que Kazuya lui a dit dans le train.

- Éreinté, Kyosuke monte les 99,5 marches du grand escalier. Dans la nuit fraîche, il a enfilé son sweat rouge. Kazuya, endormi sur son dos, a enfilé son sweat jaune et son Jingoro pour lui tenir chaud. A Kyosuke non plus, la situation ne convient pas, et elle lui convient encore moins quand ses sœurs lui apprennent que la famille de Kazuya s'installe dans l'immeuble.

Mais rétrospectivement, il se dit qu'une journée où il n'a pas croisé Yuusaku, Komatsu ou Hatta, pour la première fois depuis 24 épisodes, n'est pas si mauvaise que ça.

@Chibi : "Ténèbres" est un mot un peu fort, et qui peut être interprété de différentes façons, notamment dans une perspective sociale et psychologique.

Socialement, je suis bien d'accord avec ta lecture de la situation de Madoka et de ses relations. Même si elle arpentait le "monde de la nuit", qu'elle fréquentait des gangs de motards, qu'elle buvait ou qu'elle fumait, ça n'en fait pas d'elle "une mauvaise personne" ou une délinquante. Sa vie un peu marginale (car isolée de sa famille et ayant un tempérament un peu rebelle) lui ont effectivement fait rechercher des amis dans les milieux les moins "acceptés" de la société japonaise. Mais justement, on voit depuis le début de la série que la mauvaise réputation de Madoka est très loin de la réalité.

Ça me fait d'ailleurs penser à un reportage vu il y a quelques mois sur les enfants SDF au Japon (attention, ça peut être assez glauque, mais on est entre adultes avertis.)

https://youtu.be/SS7...tYQj7rHcY5SIbqH

Sur le volet psychologique, en revanche, même si elle a toujours eu un"bon fond", tout laisse penser que Madoka, dans sa vie d'avant, était quand même moins heureuse qu'elle ne l'est à ce stade de la série. On la voit toute jeune jouer en solitaire avec un arbre, et se faire malmener par des ados. Elle est isolée de sa famille, elle rejette la compagne des jeunes de son âge et se voit rejeter elle-même. Et elle recherche des comportements à risque, voire auto-destructeurs ("Boire, fumer et conduire vite"!) pour se donner le sentiment d'exister, l'adrénaline qui lui permet de combler son malaise intérieur.

Madoka sans Kyosuke, c'est celle que l'on voit dans le monde parallèle du dernier épisode : ce n'est pas une mauvaise personne, mais elle est pas non plus heureuse et épanouie. Dire que "les ténèbres ont envahi son cœur" n'est peut-être pas tout à fait faux : en cela je pense que la venue de Kyosuke a quand même été déterminante dans la vie de Madoka.

C'est la rentrée! (Ici aussi) Cet épisode est surtout une succession de gags, avec une petite fin romantique toute mimi.

Comme l'a souligné Tcv, j'ai noté les multiples grimaces et mimiques qui émaillent cet épisode. Petit florilège :

- la tête de Kyosuke sous les confettis quand il est désigné à l'unanimité,

- les yeux de mérou quand il court derrière Hikaru,

- le visage qui reste suspendu en l'air quand Kyosuke se fait surprendre à l'entrée des toilettes,

- les étoiles à la Candy dans les yeux d'Hikaru,

- le poisson rouge qui sort de la bouche de Kyosuke quand il émerge du bassin,

Je vous laisse toutes les repérer, c'est hilarant!

- La première scène dans le magasin est particulièrement comique : on devine que Kyosuke s'est laissé embarquer par Hikaru, vu l'ennui qu'il ressent. Le gros mec baraqué avec son petit T-shirt jaune "Tonton" est fabuleux.

- J'avais indiqué dans l'épisode sur l'île déserte que c'était la dernière fois que l'on faisait mention d'un épisode passé. Et non! Hatta rappelle perfidement à Kyosuke "ce qui s'est passé dans la montagne" quand on évoque sa capacité à courir les filles.

Tiens d'ailleurs, ça me fait penser que tout le monde est quand même particulièrement aveugle sur le rapprochement de Kyosuke et de Madoka alors qu'ils passent beaucoup de temps ensemble. On sait depuis un moment qu'Hikaru a eu de multiples occasions de douter. Mais Komatsu et Hatta ne l'évoquent même pas, ses soeurs non plus (elles lui ont juste demandé qui il préférait physiquement entre les deux dans l'épisode de l'expo photo), et Yuusaku, qui aurait pourtant tout intérêt à trahir un tel secret, semble tout avoir oublié de son premier épisode.

- On assiste dans cet épisode à ce qui est probablement la première vraie dispute de Kyosuke et de Madoka. L'attitude des deux personnages a beaucoup évolué depuis le début de la série. Comme dans le dernier épisode, Kyosuke n'a plus peur de se mettre en colère et de tenir de la rancœur vis-à-vis de celle qu'il aime.

On passera rapidement sur sa rêverie, qui n'est pas très #Metoo! Notons que c'est la deuxième fois que Kyosuke appelle Madoka par son prénom dans un rêve, tandis qu'une Madoka soumise l'appelle "Kyosuke-sama". Il s'y croit vraiment!

- Que reproche Madoka à Kyosuke? Deux choses :

1. avoir manqué de sincérité. Elle est surprise quand Kyosuke commence à évoquer le fait que ce qu'il veut c'est courir ensemble avec elle, mais il se rétracte et évoque un autre prétexte.

2. Le prétexte en question : prouver aux autres qu'elle n'est pas si mauvaise. Madoka est fière, très fière, et se conformer à un rituel pour "plaire aux autres" n'est pas du tout dans sa mentalité.

En outre, Kyosuke l'a toujours attirée des ténèbres vers la lumière, mais il l'a toujours acceptée telle qu'elle était, quitte à se révolter contre l'autorité ou la bien-pensance. Donc, que Kyosuke lui-même s'efforce de la changer pour la faire "rentrer dans le moule", c'est un peu une trahison.

- Au début, je pensais que Kyosuke avait trop de valeurs pour accepter la tentative de triche de ses deux copains. Mais en fait, non, pas du tout : il est VRAIMENT prêt à tricher, en utilisant le Pouvoir. Ce n'est bien évidemment pas pour faire gagner sa classe, mais par esprit de revanche vis-à-vis de Madoka...

- Fait unique : Madoka s'excuse! Deux fois! Dans cet épisode, c'est ELLE qui se sent en tort, et qui regrette de lui en avoir voulu.

- La scène de traumatisme de Ushiko et Umao m'avait bien fait marrer au premier visionnage en VO : évidemment censurée en VF... Rappelons que nos deux tourtereaux vivent dans le Green House, pas étonnant donc qu'ils soient romantiquement garés devant.

- Encore une douche froide pour Kyosuke, écho de la colère de Madoka...

- Et donc, enfin, on comprend ce que voulait Madoka (on s'en doutait un peu) : elle voulait juste entendre de Kyosuke qu'il avait envie de courir avec elle (sérieusement, qui doute encore des sentiments de Madoka, à ce stade de la série?! ).

Cependant, elle ne comprend indirectement l'intention de Kyosuke que quand Hikaru lui dit qu'il allait "courir pour quelqu'un". (Et oui, comme le souligne Chibi, il ne lui vient pas à l'idée une demi-seconde qu'on pouvait parler de quelqu'un d'autre qu'elle, et ce, en dépit du fait que Kyosuke l'avait confondue avec Hikaru un peu avant.)

- Au final, on a droit à quelques moments de réconciliation et de complicité comme on les aime. Madoka et Kyosuke font durer le plaisir de traîner ensemble à la fin de la course, n'arrivant sur la ligne d'arrivée que bien après que les organisateurs soient partis. Seuls restent Hikaru (qui ne les lâchera décidément jamais), et Yuusaku, restée pour cette dernière.

J'aime d'ailleurs beaucoup l'ambiance crépusculaire de cette fin d'épisode.

A la semaine prochaine, avec le débarquement de la terreur des bacs à sable!

On ne peut pas imaginer plus belle vengeance de la part de Yukari vis-à-vis de son fiancé trop occupé par la musique que de se pointer à la moitié du concert dont elle est la chanteuse!

C'est le dernier épisode des vacances d'été. Une réutilisation d'une scène du premier épisode d'été nous rappelle le chemin parcouru durant ces vacances riches en émotion, et nous rappelle que Madoka aide Kyosuke pour ses devoirs, point de départ de l'intrigue. On voit bien à l'air réjoui de Kyosuke quand il débarque à l'ABCB qu'il ne fait pas trop d'efforts pour comprendre ses devoirs, bon prétexte pour aller voir Ayukawa!

- On ne connaît pas encore son nom, mais Yukari accueille Kyosuke. Elle a les yeux violets, ce qui lui donne un air adulte, mystérieux et malicieux. Son accueil assez provocateur peut surprendre pour une barista dont l'attitude devrait être plus neutre : mais en réalité, cela s'explique par le fait que Yukari devine très vite qui est son client.  On saura un peu plus tard qu'elle le connaît de nom, et il ne fait donc pas de doute que Madoka l'a évoqué plusieurs fois devant elle. Yukari, fine mouche, a probablement très vite compris que ce "fameux Kasuga" ne laissait pas Madoka indifférente, même si celle-ci a probablement tenté de le cacher.

- La jeune femme fait donc très vite tourner Kyosuke en bourrique, et en profite pour lui glisser un "Les garçons sont trop sûrs d'eux" lourd de sous-entendu. On ne saura qu'à la fin de l'épisode à quoi elle fait référence. Yukari est en colère contre son fiancé, et Kyosuke lui sert gentiment de défouloir, pour décharger un peu de son irritation vis-à-vis à la gente masculine...

- J'adore la scène de flash back : elle montre que Kyosuke et Madoka passent régulièrement du temps ensemble, et elle reflète toute la complicité qui existe entre eux deux. Je crois que c'est aussi le seul moment où l'on voit Madoka jouer du saxo pour Kyosuke dans le privé, alors que c'était pour elle un loisir solitaire.

- La scène au supermarché montre à nouveau l'éloignement d'Hikaru. Même si elle garde péniblement le secret de Madoka, elle n'a vraiment plus qu'un rôle secondaire, de plus en plus en duo avec Yuusaku. Ce dernier parvient d'ailleurs à l'entraîner alors même qu'elle s'inquiète pour son Darling, tombé dans les boîtes de conserve.

- Sérieux, Komatsu et Hatta appellent chez AYUKAWA? Ils tiennent à leur vie? Kyosuke finira par passer la nuit chez eux. J'espère qu'ils auront fait autre chose que d'appeler des filles toute la nuit!

- Au passage une pensée empathique pour Takashi, qui en 20 secondes voit sa fille se faire appeler par un pervers, comprend que le pervers est son propre fils, et se fait déchirer la figure par son chat. C'est dur, la vie de père célibataire...

- Kyosuke voit donc Madoka sortir avec un autre homme au petit matin du "Candy Hotel". Après Master dans l'épisode 5, et son beau-frère dans l'épisode 11, on pourrait penser qu'il a appris à "se méfier des apparences" (Vous vous rappelez? C'est dans l'épisode 11 qu'il a appris ça, quand Madoka faisait une répétition de mariage dans une robe de mariée qui n'était pas celle de sa sœur). Mais... non. Atteint d'un Alzheimer précoce ou d'un scénariste dilettante, il va exactement faire la même méprise dans exactement les mêmes circonstances.

- Et donc, c'est dans cet état d'abattement que Yukari le retrouve à la balançoire. Par hasard? Par facilité scénaristique? Ou elle répétait avec les autres et elle l'a vu devant le bâtiment et l'a suivi? En France, on appellerait ce qu'elle fait du détournement de mineur : mais apparemment, dans le Japon des années 80, ça passe.

- Ah ah ah, c'est très drôle, tout le monde a failli mourir à cause de cette psychopathe d'Hikaru! Générique de fin!
Hikaru, donc, se méprend sur le fait que Yukari est la grande sœur de Kyosuke (ce qui a l'air de beaucoup amuser cette dernière : peut-être souvenir d'une époque où elle était un peu plus jeune, et où les choses semblaient plus légères que les relations adultes.) Mais heureusement, on lui explique... euh... quoi exactement?

- "Mais non, en fait, je ne suis pas la sœur de Kyosuke, je suis une jeune femme d'une vingtaine d'années qui se balade avec lui en s'agrippant langoureusement à son bras.
- Ah, c'est bon, je suis rassurée! Dis Darling, tu veux bien m'accompagner voir Madoka?
- Ah non alors! Je préfère encore partir d'ici en te laissant toute seule et en prenant par la main la jeune femme d'une vingtaine d'années qui s'agrippait langoureusement à mon bras tout à l'heure!"

- On note au passage que Kyosuke a évolué dans son attitude. C'est la première fois que, plutôt que de paniquer ou d'absolument rechercher Ayukawa pour obtenir une explication, il est juste en colère contre elle et refuse de la voir. C'est bon pour la sef-estime, ça!

- Et donc Hikaru va logiquement rapporter à Madoka que

son Darling ne l'aime plus

son Darling se balade avec une jeune femme d'une vingtaine agrippée langoureusement à son bras

Kyosuke ne veut pas venir.

Madoka est bien sûr déçue, mais n'a pas trop le temps pour ses atermoiements puisqu'il faut répéter à nouveau sans la lead singer qui fait trop sa star pour assister aux répétitions, ce qui ne semble poser de problème à personne dans le groupe.

- Pendant ce temps, Yukari, qui a bien compris où Hikaru voulait emmener Kyosuke (puisqu'elle doit aussi y aller après les répétitions et en débarquant non habillée et non maquillée en plein milieu du concert) décide de l'entraîner au même endroit, le "Candy Hotel".

- Privée de leur chanteuse depuis le début du concert, Shuu se débrouille comme il peut et enchaîne les covers, dont celle de la musique que l'on entend dans la discothèque dans l'épisode 3. Le public s'en fout : ils ont déjà vu les Rabeats et les Fink Ployd le mois d'avant.

- Pendant ce temps, Yukari et Kyosuke entre dans le "Candy Hotel", qui jouxte apparemment la "Orange House", la salle de concert où joue le groupe de Shuu, les "Sweet Spots". Même si Yukari sait très bien ce qu'elle fait, elle taquine Kyosuke jusqu'au bout, jouant avec ses émotions et ses hormones d'adolescent. Pour la deuxième fois dans deux épisodes d'affilée, Kyosuke se dit qu'il va vivre sa première "relation adulte". (Perso, je préfère Yukari à Kumiko.). Mais au moment où Yukari s'apprête à embrasser Kyosuke devant la porte la mieux insonorisée du Monde, elle ouvre cette dernière et Kyosuke tombe à la renverse devant une Madoka médusée.

- Rassurée par l'arrivée d'Amy Whinehouse, Shuu annonce alors fièrement une "nouvelle chanson", alors même qu'ils font de l'instru depuis le début. Mais les paroles de celles-ci sont écrites par Madoka herself! Tout fait sens : Madoka voulait faire la surprise du concert à Kyosuke, et l'inviter à la dernière minute pour lui faire écouter une chanson qu'elle a composée et qui lui est directement destinée.

- Bon, Yukari n'est pas habillée, ni maquillée, mais on s'en fout : un coup de "Pampelilu Pimpulu Pam Pum Pam" et c'est bon, elle est prête pour la séquence "Achète mon disque" de l'épisode.

- Je taquine bien sûr, c'est une très belle séquence. Après avoir écouté Madoka parler de Kasuga, et fait la connaissance de ce dernier, Yukari comprend que Madoka lui a indirectement confié la lourde responsabilité de chanter sa déclaration d'amour pour le jeune homme. Mais sachant bien que Kyosuke pourrait passer à côté du message et et penser qu'il s'agit d'une chanson d'amour comme tant d'autres, elle joint le geste à la parole, et unit les deux amoureux par un ruban rouge, couleur du mariage au Japon.
(Hikaru est aussi dans la salle, encore avec Yuusaku, mais ne semble pas remarquer la scène...)

Les souvenirs refluent alors dans l'esprit de Kyosuke, qui comprend que la valeur de sa relation avec Madoka ne se mesure pas à son niveau d'avancement et d'intimité, mais que seuls comptent les souvenirs qu'il a partagés avec elle.

En cela, il fait écho aux sentiments du spectateur et fan qui lui aussi va chercher dans KOR les instants magiques qui émaillent cette série et qui ont marqué son esprit depuis tant d'années.

Je ne peux pas m'empêcher, en terminant ce commentaire, de penser à mes propres instants magiques, dans des lieux disparus, avec des personnes maintenant absentes, ou associées à des relations révolues, mais qui garderont toujours à mes yeux la même valeur inestimable.

C'est trop triste ton histoire, Maikeru...

Jai une autre candidate : la Mauve Alcée. C'est une fleur sauvage à 5 pétales rose qui pousse en montagne, avec des tiges assez hautes.

Nous avons ici l'un des épisodes les plus mélancoliques et contemplatifs de la série.

- Vu l'étonnement de la bande d'amis quand ils verront débarquer Jingoro de nulle part, il ne fait pas trop de doutes que Kurumi le ramène de chez elle... ce qui fait quand même une sacrée distance! Elle a pas l'air, Kurumi, mais elle est level 92 en télékinésie.

 - Alors que Komatsu et Hatta ne parviennent pas à s'échapper de l'ennuyeux cours/t de tennis, Kyosuke y parvient sans problème et à l'insu de tout le monde. Alors bien sûr, ça ne semble pas très responsable  de sa part d'utiliser la téléportation au milieu d'un groupe de 20 personnes : mais bon, vu comment les Kasuga se servent du Pouvoir depuis quelques épisodes, on voit bien que Takashi ne bataille  plus trop contre ses enfants...

- Cet épisode est particulièrement remarquable pour ses scènes champêtres : des papillons batifolent autour des fleurs dans des scènes de montagne de toute beauté. Notez aussi que l'on entend le chant des oiseaux dans la plupart des scènes.

- Cela n'a échappé à personne que la rencontre avec Kumiko présente de grandes similarités avec celle de Madoka : le décompte des ricochets, le chapeau qui s'envole, et la ressemblance des deux jeunes filles. Mais cette apparence similitude renforce le contraste qui existe entre ces deux rencontres, contraste principalement dû à Kyosuke. Il est en effet beaucoup moins impliqué : il ne cherche pas de boutade pour résoudre le désaccord avec Kumiko (alors qu'il aurait aisément pu "recycler" celle qu'il a sorti à Madoka). Et quand le chapeau s'envole, il met de longues secondes avant de réaliser qu'il conviendrait d'aller le chercher : mais même s'il tente de le faire, on sent bien qu'il le fait par obligation ou par courtoisie. Par ailleurs, dès le début de l'interaction, Kumiko doit sortir la carte de la séduction pour troubler Kyosuke, alors que le naturel de Madoka suffisait à le subjuguer.

- Du temps a dû passer quand Madoka les observe de loin, car tous les personnages se sont changés. Komatsu et Hatta aurait été prêts à tout répéter, sans l'intervention de cette dernière  : elle est suffisamment "inquiétante" pour que les deux ahuris lui obéissent. Pourquoi fait-elle cela? Manifestement pour ne pas faire de peine à Hikaru. Une fois de plus, elle se positionne en tant que grande sœur, protégeant sa cadette des dures réalités de la vie (et des hommes). On verra pourtant plus tard, dans cet épisode et dans d'autres, qu'Hikaru est bien plus solide qu'elle n'en a l'air, en dépit de son immaturité.

- J'ai moi aussi essayé d'identifier la fleur omniprésente de cet épisode, mais sans succès. L'hypothèse du cosmos fait sens, car il pousse naturellement et crée de vastes champs fleuris qu'affectionnent particulièrement les Japonais. Mais il s'agit d'une fleur caractéristique de l'automne, alors que l'on est en plein été. Dans tous les cas, cette fleur représente clairement Kumiko : elle  apparaît dans chacune de ses scènes  et la jeune fille en porte une dans ses cheveux. Kumiko place une de ces fleurs, sur la lampe qu'elle pose dans l'eau à la fin de l'épisode, qui devient dès lors "sa" lampe.

- La valse des papillons est aussi une représentation de la danse hésitante de Kyosuke et Kumiko : ils se poursuivent ou tournent autour l'un de l'autre. Le papillon Kyosuke gravite autour de la fleur, attiré par son parfum, mais sans se poser dessus. On peut d'ailleurs noter que Kyosuke ne sourit pas un seul instant durant toute sa rencontre avec Kumiko : il est séduit, intrigué, gêné et se pose très probablement des questions sur l'étrange comportement de cette jeune fille. Mais même quand ils se poursuivent dans la montagne, on ne sent pas qu'il s'amuse, contrairement à cette dernière . C'est un contraste saisissant avec le temps passé avec Madoka sur l'île déserte, où des jeux similaires étaient ponctués de leurs éclats de rire : leur joie rayonnante était bien visible!

- Kumiko a peur de paraître pour une "fille facile" car c'est une vraie humiliation pour une jeune fille japonaise bien éduquée. Mais le temps qui lui reste étant compté, elle n'a pas d'autre choix que d' "expédier" le processus de séduction, même avec un garçon qui, certes, lui plaît mais n'est très probablement pas "l'amour de sa vie". Kyosuke semble percevoir la gravité qui se cache derrière l'apparente insouciance de Kumiko, et il ne cédera à aucune de ses avances, même s'il mentionne à plusieurs reprises la tentation.

- L'orage éclate : ceux qui me suivent savent que l'eau joue un grand rôle dans KOR. L'orage peut être perçu comme le mélange de colère et de tristesse qui a envahi le cœur de Madoka après avoir été témoin de l'apparente trahison de Kyosuke.

- Hatta a peut qu'on lui enlève le nombril. Il s'agit d'une croyance populaire japonaise : les parents disent à leurs enfants de cacher leur nombril quand il y a de l'orage, car Raijin, le dieu du tonnerre et des éclairs, est connu pour manger le nombril des plus petits!

- Hikaru, donc, n'a peur de rien : elle est inquiète pour Kyosuke, ne tremble pas devant les éclairs, et est prête à se lancer dans l’orage pour aller le chercher. Bien que retenue dans son entreprise par une Madoka inquiète pour son amie (et en colère contre son autre ami), elle n'attendra même pas la fin de la pluie pour y aller.

- Dans le chalet, Kumiko se montre insistante, voire agressive : la tentation est palpable entre les deux protagonistes. Aux demandes d'explications de Kumiko ne répond que le silence de Kyosuke. La jeune fille est désespérée de ne pas pouvoir faire l'expérience qu'elle souhaite durant ce qu'elle croit être ses derniers jours. Et lorsqu'elles sortent enfin,  les excuses de Kyosuke ne semblent être que des lieux communs peu convaincants : "les lycéens ne sont pas censés faire ce genre de choses". Mais la vraie explication qu'il pourrait donner est probablement plus profonde : ce serait plutôt "JE ne suis pas censé faire ce genre de choses, car je veux que ce soit un moment important pour moi, et j'en aime une autre. Et je vois bien que ce que tu veux me donner, tu ne le fais pas par amour pour moi mais pour une raison que je ne parviens pas à comprendre." C'est une nouvelle fois une démonstration des très grandes qualités d'âme de notre héros, qualités qui a su conquérir le cœur de Madoka.

- Kyosuke explose le 4ème mur avec un hilarant "Ce genre de scène se produit souvent dans les feuilletons pour adolescents, mais comment aurais-je pu imaginer que je vivrais cette scène dans la vie réelle?" Oui, je confirme. Et si donc, un jour prochain, vous vivez une scène similaire, sachez que vous êtes en train de rêver.

- Certains ont déjà souligné le 6ème sens de Madoka, qui se dirige précisément vers le chalet où se trouvent "la fleur et le papillon". Mais là, où elle fait fort, c'est qu'elle ouvre en grand la porte, et sans frapper. C'était assez risqué à la base, vu ce qui aurait pu être en train de se passer, et pas forcément avec les bonnes personnes!

Le quiproquo dans cet épisode est particulièrement pesant. La peine et la colère de Madoka sont palpables, au point d'ailleurs qu'elle se contente de tourner les talons, sans le gifler, quand elle découvre un Kyosuke paniqué et en slip dans la cabane. S'il ne l'avait pas suivie, elle ne lui aurait rien fait, ni rien dit.

- Une technique secrète de Madoka lui permet de délivrer trois gifles simultanément, ce qu'elle a déjà fait dans un épisode précédent. Elle a dû l'apprendre de Kenshiro : "Omae" wa mou Shindeiru"

- Finalement, "tout est bien qui finit bien", quand Kumiko avoue tout à Madoka. Et celle-ci... se laisse convaincre. Certes, ça l'arrange probablement de pardonner à Kyosuke, mais celui-ci n'est quand même pas exempt de toute faute : il s'est laissé séduire et entraîner dans la montagne par une inconnue. Or, Kyosuke comprend à la fin que "Madoka a tout vu", pas seulement la scène équivoque dans le chalet :  sur le coup, on ne sait pas trop ce que cela change ni ce que cela apporte à l'intrigue.

Une explication possible, cependant, est qu'il comprend qu'elle l'a laissé faire. Elle n'est pas dupe : elle est suffisamment mûre pour comprendre que Kyosuke peut se laisser troubler par une autre fille, surtout mignonne et "entreprenante". Mais ce qui l'importe, c'est comment il agit sous l'effet de cette tentation. Suite à ces événements, et en dépit des circonstances très ambiguës, elle a compris qu'il n'a trahi ni ses valeurs, ni son amour pour elle. Pour elle, c'est à la fois un immense soulagement et la preuve qu'il est digne de sa confiance.

Merci Cyb, c'est vraiment super! Je ne connaissais pas ce clip, qui fleure bon le début des années 2000. Les outils d'aujourd'hui permettent de faire de tels montages assez rapidement, mais je n'ose imaginer le défi que cela devait être sur les machines de l'époque. La résolution initiale en est la conséquence directe et tout cela méritait bien un petit upscale, donc bravo!

Bravo aussi à l'auteur d'origine : on sent au travers du choix des images et du montage un vrai amour pour la série. Je me rappelle avoir ressenti cela dans les années 2000 quand j'avais (re)-découvert le clip de l'opening "Take me to summer time". Je connaissais la chanson mais voir le clip, avec sa succession de saynètes originales ou tirées de l'anime, m'avait transporté.

Et enfin, très bon choix de chanson : là encore, on est plein dans le tournant du millénaire, musicalement. "Life in Mono" présente de très grandes similitudes avec "J'ai tout oublié" de Marc Lavoine (ou plutôt l'inverse puisque cette dernière est sortie 5 ans plus tard) : probablement plus de l'inspiration que du plagiat de la part de ML, mais on peut aussi mettre cela sur le compte de la mode musicale du début du siècle.

Après l'épisode qui aurait pu consacrer l'amour de Madoka et Kyosuke, voici un épisode qui préfigure "Anohi ni Kaeritai", tant la tension est immense au sein de notre trio.

Fin de la "saison" précédente, et début de la nouvelle. Je regrette un  peu le générique "Night of the Summer Side" qui visuellement, reste mon préféré. Je préférais aussi la petiote intro du début, qui avait été une vraie surprise pour moi à l'époque où je découvrais la VO. A la place, mettre des extraits de l'épisode que l'on va de toute façon regarder me semble spoiler assez inutilement l'épisode. De façon amusante, le monologue de Kyosuke fait justement écho à l'intro disparue, en parlant d'une "rivière qui prend sa source entre deux préfectures" au lieu "d'une rencontre menant à deux amours", et en concluant par "L'été de ses 15 ans, un certain Kasuga Kyosuke, était enthousiaste à 200%", au lieu "vivant sa jeunesse".

Mais bon, le nouveau générique "Orange Mystery" est quand même très bon, et il y a une belle recherche graphique, avec de grosses références au fameux épisode où nos amis montent un groupe de rock.

- Notez l'air triste de Madoka dans le train. A quoi pense-t-elle donc? Aux inévitables futures ruptures?

- Google Trad me donne le titre du livre "Mélancolie", qui ressemble effectivement à un recueil de haikus : celui que Kyosuke vient de nous lire, et qui fait écho tant à l'ancienne intro qu'à Madoka au mouchoir plongée dans ses pensées, est en page droite, tandis qu'en page gauche, le titre du haiku suivant est "cinq lys de montagne".

- Quel poseur ce Kitakata! Évidemment, au début de l'épisode, il en impose et il a l'air particulièrement sérieux. Mais cette image (et sa magnifique dentition) perdra de sa superbe au fur et à mesure de l'épisode. J'ai apprécié l'analyse ci-dessus expliquant que c'est un anti-Kyosuke : magnifique, impressionnant et sûr de lui à l'extérieur, mais lâche et malveillant à l'intérieur.

- Tiens, Ushilko et Umao ont suivi le cours de tennis. Sont-ils à l'université du groupe scolaire de nos amis? Ah non, il est dit dans le premier épisode qu'Umao est un salary-man (en retard).

- Notez le gars qui se bouche les oreilles sur le banc pour s'épargner les cris de toutes les groupies de Kitakata.

- Le type qui est de l'autre côté du cours quand Kyosuke est un gros plan a un polo bleu et rouge : on pourrait penser que c'est un spectateur mais il est sur la ligne de fond de cour, en position de service, la même que Kitakata à l'image suivante. C'est bien un faux raccord de Kitakata!

- Kyosuke s'exclame "Home Run"! Les japonais sont plus familiers avec le base-ball qu'avec le tennis. Au base-ball, quand la balle part très loin, cela permet à l'équipe en attaque de marquer des points : mais si ça arrive au tennis, c'est la faute assurée! Heureusement que Kurumi est là pour rattraper le coup... La tronche de Komatsu quand Kyosuke emporte le point : il s'en décroche la mâchoire!

- Cyb va m'en vouloir si je ne le dis pas : ouiiii, la tenue de tennis de Madoka est incroyablement sexy! C'est bon, je peux continuer?

- On va me dire que je vois le mal partout... Madoka est visiblement ravie d'être dans le même groupe que Kyosuke, et elle réprimande Hikaru quand celle-ci se plaint de ne pas être avec son Darling. C'est un peu perfide quand même. Mais ce n'est pas fini! Car quelques instants plus tard, elle va lui promettre de la rejoindre le soir pour le dîner. Et on sait ce qu'ils vont faire à la place! (Bon on a quand même droit à la petite scène de jalousie quand Hikaru colle son Darling d'un peu trop près...)

- Pauvre Yuusaku, en plus d'avoir 4 secondes à l'écran, il n'arrive même pas à être suffisamment nul en sport pour se retrouver dans le même groupe qu'Hikaru! Scénaristiquement, c'était à peu près le seul moyen pour l'isoler d'Hikaru quand elle va chercher Madoka et Kyosuke dans la forêt : il fallait qu'elle soit seule pour que la scène ait de l'impact. De l'art de se débarrasser d'un personnage de trop. Bye Yuusaku, on te reverra peut-être dans un autre épisode : fais gaffe quand même en traversant la rue, les scénaristes sont cruels...

- Pourquoi Kitakata défie-t-il Kyosuke? Je pense qu'il sait que Kyosuke a eu de la chance, et il veut avoir une opportunité de l'humilier devant son public féminin habituel. Mais du point de vue de l'histoire, c'est surtout le moyen de le positionner en rival de Kyosuke vis-à-vis d'Hikaru et possiblement de Madoka.

- "Breaking Heart" est le tube de l'été 1987 dans l'univers de KOR!

- Et vient enfin la scène de la "leçon privée de tennis" : ils sont mimi tous les deux, collés l'un à l'autre.

- Cet épisode est l'un des plus flagrants en faveur de la théorie "Hikaru sait". Sa réaction montre qu'elle n'en veut pas seulement à ses deux amis de l'avoir laissée tomber pour le dîner, elle leur en veut d'être un peu trop proches l'un de l'autre!

Durant le match suivant, elle les observe l'un et l'autre. Si Madoka rayonne de bonheur, Kyosuke est plus mesuré, car il voit la tristesse d'Hikaru. Étonnamment, c'est Madoka qui remarquera le départ d'Hikaru, menant à la réflexion (un peu injuste envers lui-même) de Kyosuke selon laquelle "Madoka pensait à Hikaru depuis le début, alors que lui l'a oubliée ses dernières minutes." Mmm, ne t'en veux pas trop : si Madoka avait vraiment conscience de la présence et de l'attitude d'Hikaru depuis le début, et qu'elle se pavanait comme ça, cela dénote un certain manque d'empathie.

Et d'ailleurs, la question qu'elle pose à Kyosuke est "Qu'est-ce que tu vas faire?" : elle ne semble pas considérer que c'est à elle de s'expliquer avec Hikaru. (Même si elle sentait bien la nuit d'avant qu'Hikaru avait de bonnes raisons de lui en vouloir). On voit les prémisses de l'attitude qu'elle aura ANK.

- Kyosuke dit être épuisé par l'utilisation du Pouvoir dans le lac... parce qu'il l'a utilisé pendant tout son match contre Madoka! Ah elle est loin l'époque où on devait faire attention de ne pas utiliser le Pouvoir en public, et où on ne marquait pas de panier de basket en trichant!

- On voit bien que le narcissisme de Kitakata le pousse avant tout à tenter de séduire les filles qui ne s'intéressent pas à lui. Hikaru cédera brièvement, mais plus en réaction négative à l'attitude de son Darling : elle n'est clairement pas intéressée.
Et d'ailleurs, petit correctif par rapport à ce que j'ai pu lire plus haut : même si Kitakata relève Hikaru, et que ses réponses à Madoka laissent penser qu'elle va le rejoindre en soirée... ce n'est pas du tout ce qu'elle fait! Elle ne cherche pas spécialement Kitakata (qui est d'ailleurs en train de se prendre une raclée à ce moment là), et elle va directement dans le chalet où dort Kyosuke, probablement pour avoir une explication avec lui. Quand rassurée, elle croisera finalement Kitakata, sa (première) réaction sera purement amicale.

Une fois de plus, Hikaru se rassure avec... rien, et s'accroche à son idéal. Il lui suffit d'entendre Kyosuke parler d'elle dans son rêve pour refouler volontairement les scènes dont elle a été témoin dans cet épisode, qui lui ont pourtant manifestement montré toute l'ambivalence de ses amis. Hikaru vit dans le déni : elle veut croire à l'amour de son Darling et à la sincère amitié de sa grande sœur. Son bon fond et son idéalisme lui font ignorer la duplicité dont elle est victime.

- L'animation du générique de fin est faite avec du sable! La technique consiste à déposer du sable sur une vitre horizontale rétro éclairée, et à dessiner avec le doigt, en faisant évoluer les formes entre chaque prise de vue. C'est très original et je crois que c'est le seul exemple que je connaisse dans l'animation grand public.

 

J'aurais du mal à dire si c'est mon épisode "préféré", parce que j'adore d'autres épisodes pour d'autres raisons. Mais c'est incontestablement mon "épisode de cœur" : c'est tout ce que j'aime dans KOR, et les premières images qui me viennent à l'esprit quand je pense à KOR viennent de cet épisode.

J'avais 15 ans et j'étais en grandes vacances chez mes grands-parents quand je l'ai vu pour la première fois. Je me souviens encore de l'émotion ressentie, la culmination de la progression de la relation de Max et Sabrina... et l'extrême frustration ressentie avec l'interruption d'Hikaru! Cet épisode m'a bouleversé, et je pense qu'il a largement contribué à ce que KOR me marque autant, même des décennies plus tard.

- Cela a déjà été écrit mais entre "Love me tenderly" and "Orange Mystery", les musiques de cet épisode sont incroyables!

- J'ai un attrait irrésistible pour les personnages en toile de fond et dans les décors : c'est souvent drôle ou touchant et dans celui-là, il y en a plein : entre le père dépassé par la dispute de ses gosses, le type avec sa planche sur la tête, le petit qui fait un câlin à sa maman et le couple qui se met la main aux fesses, je vous laisse les découvrir!

- Dans la VF, pendant la pêche, Max dit à Sabrina et Pam qu'elles font fuir le poisson, mais là, la voix est masquée par la musique. Même chose plus tard avec Hikaru qui parle depuis l'hélico : doublée dans la VF mais pas dans la VO.

- Un feu de camp sur une plage? Elle est cool, la réglementation japonaise (ou alors ce sont tous des délinquants, influencés par Madoka!)

- Hikaru dit qu'elle va se transformer en sirène si elle avale une bouchée de plus. A vérifier, mais en VF, je crois qu'elle parle de baleine, ce qui est cohérent avec l'obsession occidentale du poids. C'est finalement plus mystique en japonais puisqu'on se transforme en ce dont on consomme trop.

- Le tirage au sort confirme la tendance que l'on observe depuis un moment : l'histoire met de plus en plus Hikaru sur la touche, et la positionne de force avec Yuusaku, même si elle n'en a pas spécialement envie.

- Madoka propose à plusieurs reprises à Kyosuke de ramer, et elle observe avec bienveillance les efforts qu'il fait, elle le sait, pour l'impressionner. On verra tout l'opposé dans l'attitude de Hikaru, qui non seulement ne propose pas à Yuusaku de ramer alors qu'il est épuisé, mais en plus l'engueule comme du poisson pourri.

- Je me suis posé la question sur l'île qui était visée, mais j'en suis arrivé à la même conclusion que Tcv : l'île qui devait être l'arrivée de la course n'est pas celle Kyosuke et Madoka atteignent (cette dernière la découvre quand ils dérivent). Une autre image montre qu'il y a pas mal d'îles dans le coin. Concernant le courant, je me suis demandé si c'était réaliste que deux barques aussi proches dérivent autant l'une de l'autre alors qu'elles sont soumises au même courant. Je me suis rappelé de courant très forts sur l'Océan Atlantique, impossibles à remonter à la nage : donc c'est probablement crédible que les barques s'éloignent et aient du mal à se rejoindre, si les passagers sont distraits un moment, ce qui est le cas ici.

- J'ai toujours beaucoup aimé la BGM que l'on entend pendant le départ des Kasuga restés à la maison. Mais quand même, ils sont bien creepy, Komatsu et Hatta : qu'est-ce qu'ils faisaient, ils écoutaient à la porte? Je trouve Takashi cool, limite laxiste, de les faire venir avec lui, sachant qu'il doit quand même se douter des intentions des deux stalkers...

- La scène de la sirène est censurée en VF, et bien sûr on n'y comprenait pas vraiment que Kyosuke se faisait engueuler par Madoka parce qu'il était en train de la mater! La scène d'après, les deux assis sur le rocher semblent gênés, et détournent le regard l'un de l'autre. Notez que l'animation de nage sera en partie réutilisée dans une scène sous-marine un peu plus tard.

- Kyosuke dit qu'il a vu un film similaire il y a longtemps, et qu'il ne sait pas si leur relation irait aussi loin que le couple de l'histoire. Il montre quoi à ses gosses, Takashi?! Bon Le Lagon Bleu, c'est 1980, et Paradise, 1982, sans compter les passages à la télé. On va dire que c'est Paradise, il avait 10-11 ans, ça passe (et en plus il y a Phoebe Cates dedans).

- @CyberFred : team "Maillot rouge"!

- Alors je suis tout déçu de ne pas être le premier à parler du château de sable, qui avait bien été vu par Jingo et Punch : mais j'en reparle parce que cela n'a été que brièvement évoqué et que je suis sûr que certains ne l'avaient pas remarqué! On a déjà évoqué moult fois la psyché de Madoka symbolisée par l'eau, ici, elle est symbolisée par le sable, matériau plus solide mais tout aussi capricieux et changeant. Madoka construit le château sur la plage, mais on ne voit que le moment où elle en détruit la moitié par inadvertance : l'image d'après, on voit que c'est Kyosuke qui en est indirectement la cause. Sous-entendu : Madoka monte ses défenses, mais Kyosuke parvient à en abattre la moitié rien que par sa présence.

- Vient ensuite la première tentative de baiser. Le château de sable continue de s'affaisser petit à petit, et au moment où une partie s'apprête à céder, Kyosuke fait sa tentative : il prend une poignée de sable comme s'il s'apprêtait à enlacer Madoka mais celle-ci prend peur, redresse ses défenses et reprend sa contenance. Le sable saisi par Kyosuke lui file entre les doigts... Pourquoi cette réaction de Madoka? Au-delà de sa retenue naturelle et de son caractère changeant, j'émets l'hypothèse qu'elle ne cède pas parce que pour elle, depuis trop longtemps, l'épisode de l'ABCB n'est pas réglé. On va en reparler.

- Petite parenthèse où l'on retrouve toute la clique. Je n'ai pas pu m'empêcher de trouver que Takashi n'était pas spécialement stressé, compte tenu de la situation. Jusqu'à ce que Kurumi manque d'évoquer le Pouvoir et que je me dise que c'était probablement à cause de ça. Mais enfin, le Pouvoir, ça ne rend pas immortel...

On voit aussi Hikaru confrontée à nouveau à l'idée qu'il pourrait se passer quelque chose entre Kyosuke et Madoka, et sa réaction, très émotionnelle, montre qu'elle est blessée par cette suggestion : la vérité fait son chemin...

- Madoka prend des risques inconsidérés (après l'épisode précédent, elle a de plus en plus de tendances suicidaires...), Kyosuke la sauve avec le Pouvoir... encore, et ils finissent dans l'eau. Kyosuke se dit qu'il ferait bien une partie de "Lemmings" mais il ne comprend pas pourquoi.

- La chute dans l'eau a un impact (littéralement) : c'est un choc pour nos deux héros. Madoka est touchée à un niveau inimaginable par le geste de Kyosuke : il a failli donner sa vie pour elle. Certes elle le lui reproche, mais on sent aussi qu'elle est sidérée et qu'elle assimile aussi sa réalisation intérieure : "il est prêt à aller jusque là pour moi?" Le château continue de céder, cette fois non plus seulement à cause de la présence de Kyosuke, mais à cause de la marée montante, les émotions incontrôlables que ressent Madoka et qui submergent ses défenses.

- Vient la fameuse scène du baiser indirect, donné à la fois par amour, par jeu et par reconnaissance. Et puis Madoka lâche tout, elle dit enfin ce qu'elle a sur le cœur, tentant maladroitement de désamorcer la tension avec une grimace qui ne trompe personne. Nous pouvions penser l'épisode de l'ABCB réglé après la tentative de baiser d'un Kyosuke alcoolisé, car celui-ci avait fini par comprendre que la proposition de Madoka sur le banc ne voulait pas dire que c'était une fille facile. Kyosuke était tiraillé depuis le début entre l'image positive qu'il avait de Madoka et la réputation qui suivait cette dernière : cet épisode l'avait conforté dans l'idée que sa propre vision était juste.

Mais c'était oublier Madoka qui, elle n'avait pas réglé cela. En état d'ébriété, connaissant à peine ce garçon, elle lui avait proposé ce qu'elle n'avait jamais proposé à personne, elle-même tiraillée entre une attirance réelle, et un gros ras-le-bol sur sa réputation de délinquante, même si elle a toujours feint de ne pas y accorder d'importance. Isolée de son entourage et de sa famille, sous l'effet de l'alcool, elle avait agi en délinquante puisque "c'est ce que tout le monde attendait d'elle".

Mais depuis, elle en éprouve de la honte. Honte de son comportement à l'époque bien sûr. Mais bien plus encore, honte a posteriori de s'être affichée comme cela vis-à-vis de celui qu'elle connaissait à peine mais que depuis, elle a appris à aimer. "Notre situation actuelle est beaucoup plus importante."

Le château est maintenant détruit, submergé par les flots, il n'y a plus aucune résistance, et...

- ...AAAAAAAAAAAARGH !!!

(désolé c'est une réminiscence de l'époque).

Alors, à la décharge d'Hikaru, elle s'inquiétait pour ses amis, et techniquement, ce n'est pas elle qui a interrompu le baiser, mais l'équipe de secours qui les a enfin retrouvés, et... Non, ça passe pas : si les scénaristes avaient souhaité qu'on DÉTESTE Hikaru, ils ne s'y seraient pas pris autrement!
 

Pour la suite, voir mon post précédent sur les raisons pour lesquelles le baiser ne s'est pas tout de suite concrétisé en dehors de l'île.

Pour moi, cet épisode marque la fin de la progression de KOR, bien évidemment avant les épisodes finaux. C'est le dernier épisode où l'on fait référence à un événement passé (la soirée à l'ABCB), et qui se place dans une forme de continuité de la progression de la relation des personnages. Pour autant, cela ne veut pas dire qu'il n'y aura rien à dire sur la suite de la série, et d'autres moments magnifiques nous attendent!

Produire des vidéos, surtout de qualité, cela coûte des ressources humaines et financières. La plupart des youtubeurs font tout cela bénévolement, par passion, s'ils ont d'autres revenus à côté. Mais pour certains vidéastes qui commencent à avoir du succès, cela peut devenir un business et leur principal mode de vie : c'est leur choix! Les recettes publicitaires provenant de la plateforme YT elle-même sont souvent trop faibles, et donc il n'est pas rare que les youtubeurs à succès, même modéré, recherchent des sources de financement : soit les spectateurs eux-même via des plateformes de financement comme UTip, soit par crowdfunding, soit par la vente de produits dérivés ou de vidéos bonus, soit en insérant des messages publicitaires dans leurs vidéos (sponsors).

Personnellement, cela ne m'a jamais dérangé : je comprends le principe, rien n'est gratuit dans ce bas monde. Les pubs sont faciles à zapper, et on paye ou on achète si on veut. J'ai déjà financé, avec des sommes modérées, des chaînes ou des émissions que j'aime bien : si cela peut permettre à un youtubeur de continuer à produire du contenu qui me plaît, tant mieux.

La formule "abonnement obligatoire", par contre, me semble la plus risquée, surtout avec seulement 4000 abonnés. A l'échelle Youtube, c'est très faible : les chaînes que je connais qui se font sponsorisées ou font des appels aux dons ont au moins 100.000 abonnés. Les vidéastes savent très bien que seule une petite proportion d'abonnés va leur rapporter des revenus. Et surtout, leur chaîne reste VISIBLE, ce qui leur permet de gagner de nouveaux abonnés (dont à nouveau, une petite proportion participera au financement). Comparativement, 2,99 euros par mois, c'est énorme comme demande de financement : et comme la chaîne devient invisible aux non abonnés, la conquête de nouveaux abonnés devient très compliquée parce qu'il leur faudrait acheter "à l'aveugle". Ça fait très "greedy" ("Je commence à peine à avoir un succès d'estime alors je veux le monétiser au maximum!") et à mon avis, c'est un mauvais business model sur le long terme : mais on verra bien...

Et puis, sur le principe, produire une vidéo (ce qui est long et compliqué) en se disant qu'au mieux, elle ne sera vue que par une poignée d'abonnés qui ont accepté de payer, c'est un peu frustrant pour le vidéaste : mais après tout, c'est lui qui voit avec lui-même...

- Toute la clique est sur un ferry, et effectivement, il est confirmé plus tard que la plage du "Big Monday" est sur une île.

- Je me suis interrogé au début sur la présence de Yuusaku, mais celle-ci est expliquée après par la scène à l'ABCB. Sauf que... pas du tout! Hikaru mentionne trois tickets et on les voit tous les trois sur la table! Est-ce que l'un d'eux voyage clandestinement?

- Sur les tickets, on lit "Dimanche - bon de réduction - et un truc que Google Translate me traduit par "Bouche d'Asie" ou "Lac d'Asie"

- C'est dans cet épisode que l'on voit pour la première fois le superbe maillot rouge de Madoka!

- "L'après-midi du premier lundi du mois d'août  : à nouveau le calendrier est bien aligné. Merci à Tcv d'avoir trouvé la référence du film "Big Wednesday", film de John Milius de 1978. Je me doutais qu'il y avait un clin d’œil mais je ne l'avais pas trouvé.

- Jingoro chante un truc dans sa bouée mais je ne suis pas sûr de bien l'avoir identifié : la Chevauchée des Walkyries?

- Tcv a lui aussi remarqué que les filles avaient un pouvoir de projection encore inconnu jusque alors. Pratique pour le Home Cinéma!

- On a beaucoup parlé ci-dessus de la peur du paranormal de Madoka, mais pas du fait que Hikaru, pas du tout! Même quand un costaud comme Yuusaku se dit qu'il va éviter de sortir la nuit, et Kyosuke est aussi vaguement inquiet, Hikaru est la seule qui n'éprouve qu'une totale indifférence vis-à-vis de ces histoires. C'est un des moments qui rend le personnage d'Hikaru intéressant : elle est solaire, elle a les pieds sur Terre, elle est solide et résiliente. Toutes ces qualités qu'elle manifestera dans le "bang" final de Anohi ni Kaeritai.

- Dans le récit légendaire, on entend en toile de fond un morceau de Shakuhachi (flûte japonaise en bambou) un peu mystérieux, et je ne crois l'avoir entendu dans une compilation des BGM de KOR, même pas dans le "Singing Heart", qui est pourtant très exhaustif!

- On va dire que je pinaille, mais Madoka va chercher un T-shirt rouge qu'elle a oublié à la plage alors qu'elle ne portait aucun T-shirt rouge quand ils sont allés nager. Et il n'y aura plus aucune trace dudit T-shirt quand Kyosuke la portera sur ses épaules. Y'a plus qu'à aller le re-chercher!

- Je trouve que le scénario en rajoute pas mal sur le "mystère de la mystérieuse femme mystérieuse". Elle s'appelle Koto, elle a un air triste, elle a une cicatrice à la main, elle ne répond pas quand on lui parle (ce vent à Hikaru!) et elle se balade en yukata sur la plage. Moi, je crois qu'elle en rajoute exprès sur la similitude avec la légende pour faire flipper les visiteurs.

Ou alors, c'est vraiment le fantôme de Koto! Si ça se trouve, c'est elle qui pousse les pauvres surfeurs à aller risquer leur vie dans le "Big Monday" en leur racontant toujours la même histoire "J'ai perdu l'amour de ma vie et je dois aller surfer sur cette vague mortelle pour tirer un trait sur le passé. Mais bon là, je me suis coupé le pied alors je ne vais pas pouvoir y aller, et je ne pourrai jamais me marier. Bouhouhou, c'est ballot."

- Quand Koto demande à Kyosuke "C'est ta petite amie?", il ne dément pas, et prends même pour lui ce qu'elle luit dit sur le fait de la protéger. Cela montre à quel point leur relation a évolué.

- Et pour finir, je suis 100% aligné avec ce que Punch a écrit plus haut! OK, j'entends bien : le sens de l'honneur et du sacrifice japonais, Madoka a un caractère fort, elle protège son entourage, etc. Mais là, non vraiment, c'est exagéré : la vague est MORTELLE et tout le monde le sait, c'est suicidaire d'y aller. Contrairement à des épisodes où Madoka prend des risques pour sauver la VIE d'autres personnes ou d'animaux, là elle prend des risques SEULE pendant que Koto reste sur la plage pour ne sauver la vie de personne. Rendre Madoka suicidaire ne la rend pas plus attrayante à mes yeux. Car nous ne leurrons pas : sans Kyosuke, elle serait MORTE, The End!

Elle ne lui doit RIEN, à cette Koto : c'est une inconnue (pas très sympa avec Hikaru et elle dans les bains, au demeurant), pas sa meilleure amie!

Et enfin, quelle est la valeur de ce geste si ce n'est pas Koto elle-même qui le fait pour surmonter son propre deuil? Comment Koto peut-elle accepter qu'une jeune fille inconnue prenne autant de risques pour résoudre son deuil à ELLE? Et ce juste après avoir constaté la proximité de Kyosuke et Madoka, qui lui rappelle sa propre jeunesse avec son fiancé encore en vie? Et après avoir dit à Kyosuke de la protéger de toutes ses forces? Alors qu'il aurait suffi de dire à Madoka qu'elle seule, Koto, devait le faire pour affronter ses démons, même si elle devait attendre un an de plus.

Jalouse-t-elle les couples qui n'ont pas eu comme elle la malchance de perdre leur moitié? Éprouve t'elle un plaisir malsain à ruiner la vie de des autres?

OMG, j'en suis sûr maintenant : c'est VRAIMENT le fantôme de Koto!