J'ai enfin pris le temps d'écouter le 1er podcast de Kody, le numéro 0. Le fait d'avoir un long trajet en train aide. Et j'ai enfin trouvé un peu de temps pour récupérer avec succès le podcast au format mp3 téléchargeable et ça n'a pas été sans mal vu le peu d'intuitivité des outils à disposition.
Il est clair que je ré-écouterait l'épisode tant il est riche en information. Mais globalement, c'est un excellent travail. Evidemment, j'ai tiqué parfois à quelques affirmations, mais cela prouve que sur cet épisode du moins, Kody sait rester sur sa vision personnelle de l'oeuvre et qu'il y a soit matière à débat, soit une source d'inspiration parfaitement construite pour y répondre sous d'autres formes (web ou papier, par exemple).
Bravo pour ce travail et pour cette narration maîtrisée qui ne nécessite a priori pas de mise en pause pour en comprendre et en intégrer le sens.
Cela me fait d'ailleurs penser à ce projet actuel de podcast hors-série où je n'imagine pas comment chacun pourra arriver à un tel niveau d'élocution sans tomber dans des échanges s'apparentant à une discussion plus classique autour d'une table... je fais malheureusement partie de ces gens qui peuvent construire par écrit une réflexion comme celle sur la fontaine que j'ai récemment retrouvé, mais totalement incapable d'avoir une pensée aussi structurée de manière improvisée à l'oral. Je ne fais pas partie de ceux qui ont de l'éloquence naturelle en somme.
Je voulais revenir sur 2 points qui, volontairement, ne sont pas sur le fond de l'oeuvre.
Tout d'abord, ce qui fait que l'on n'oublie pas KOR. Peut-être ne suis-je qu'un cas particulier, mais il m'a semblé que, peut-être par souci de simplification, tu divisais les gens en deux face à KOR : ceux qui ont vus KOR et l'ont oublié définitivement, qu'ils aient aimés ou non : c'est un dessin animé parmi tant d'autres et point final. Et ceux qui, une fois vus KOR, ne l'ont jamais consciemment oublié et le revoit régulièrement.
Je suis un peu entre les 2 et finalement, je ne pense pas être le seul dans ce cas : je suis quelqu'un qui a littéralement flasher sur l'animé, qui pourtant l'a réellement oublié et qui est retourné vers lui, mais pas au 1er rappel. Je l'explique très bien dans ma réflexion "Sweet memories" sur le site de Cyb.
Tout d'abord, selon moi, je pense que KOR touche ou non en fonction de l'âge auquel on l'a vu et pour ma part, je l'ai vu à l'âge des personnages de la série puisque né en 74, j'avais 16 ans lors de sa 1ère diffusion sur La 5. Je ne pouvais que m'identifier au personnage de Kyosuke et vivre avec lui une adolescence rêvée aux côtés de Madoka.
Puis j'ai carrément stoppé les dessins animés, car je murissais et j'avais des études à mener : le BAC en terminale puis les études supérieures. Donc clairement, j'ai réellement oublié KOR après l'arrêt de La 5, pas dans le sens où on met ça de côté, non, oublié comme - pour donner un exemple très parlant - Flavie Flamant à oublier son agression étant enfant ou comme une femme peut faire un déni de grossesse jusqu'à ce qu'on lui fasse remarquer qu'elle est enceinte et qu'alors seulement son ventre se met à grossir du jour au lendemain !
Je pense que ça exprime bien l'impact émotionnel que la série a eu en moi pour finalement l'occulter par la suite.
4-5 ans plus tard, je feuillete un magazine et je tombe sur des jaquettes VHS qui me rappellent cet animé que j'ai profondément aimé. Je suis alors en recherche d'emploi après mon BAC + DUT en poche. Inutile de dire que je zappe vite, premièrement j'ai des considérations plus serieuses en cours et deuxièmement, voyant le titre Kimagure Orange Road, je vois une analogie avec Max et compagnie mal définie. Je dois y déceler un point commun, mais c'est nébuleux. Puis ce n'est qu'en 1997 alors que je suis reparti sur des études Bac+5 que je retombe par hasard sur Max & cie le dernier été sur TF1 et tout bascule. J'ai alors un flash sur ces VHS et je les retrouve dans un magazine en kiosque. Bientôt, moi qui me souviens de la série oublié 5-6 ans, je vais decouvrir les OAV et le 1er film. Et ne plus jamais oublié KOR de ma vie.
J'ai donc près de 25 ans de KOR l'année prochaine (1997-2022) alors que je l'ai découverte en 1990 et enfoui au plus profond de mon être inconsciemment entre 91-92 et 97. Et que ce réveil est en plus dû au hasard d'allumer la TV un matin d'été sur la bonne chaîne à la bonne heure. Sacré destin tout de même.
J'ai donc adoré KOR, oublié KOR ou enfoui au fond de moi comme un precieux trésor, mais en occultant completement son existence (je pense que les analogies données sont particulierement parlantes), puis, tel Akira, KOR s'est réveillé en moi et comme Tetsuo, cela ne s'est plus jamais arrêté et a grandi de jour en jour avec notamment la partie goodies incontrôlable. Vous avez l'image du monstre Tetsuo ?
Le 2nd point que je voulais aborder, c'est justement lié à ce mélange de nostalgie et de mélancolie que poursuivre KOR dans le temps provoque inévitablement et cette seconde lecture de l'animé dont tu parles et que beaucoup d'entre nous ne peuvent comprendre qu'aujourd'hui. Et ce, tout simplement, parce que les differents auteurs (Matsumoto, Takada, Sagisu et Terada) à l'âge adulte ont mis dans cette oeuvre, par leur graphisme, scénario ou musique tous simplement leurs propres sentiments d'adolescence revolue de leur époque. Que nous ne comprenions pas initialement, car c'était alors notre propre adolescence pour beaucoup. Que nous comprenons différemment aujourd'hui car nous avons atteint l'âge 30-40-50 où nous nous souvenons comme eux a l'époque de notre propre printemps. C'est maintenant à nous de passer le flambeau et ce podcast est je trouve une très belle entrée en matière pour qui ne connaîtrait pas la série. Au-delà du partage entre fans, je trouve que c'est un bon leg aux nouvelles générations, à elles dans faire bon usage.
J'en reviens pour finir à ce sentiment de mélancolie qui est mon seul regret de ce podcast, mais peut être est-ce et sûrement est-ce ma propre melancolie qui me joue des tours, mais Kody, à la fois tu dis ne pas vouloir être mélancolique, et pourtant tout est là dans cette fin de podcast, pour y parvenir. J'ai juste à l'écoute des dernières minutes, entre la musique de fond, les paroles, le rythme, la voix, j'ai juste été complètement submergé par une inévitable mélancolie. Sur ce point, c'est donc bien raté de vouloir l'éviter. Désolé Kody 
I'm looking for the red straw hat...