Coucou les zamis !
L'idée me trottait dans la tête depuis un moment et finalement j'ai décidé de me lancer. Je me permets donc de vous proposer un nouveau sujet pour parler de ces films que l'on peut regarder jusqu'à en user l'écran de sa télé, de ces livres qu'on relit encore et encore bien qu'on les connaisse par coeur, de des disques dont ne se lasse pas bien qu'on les écoute en boucle depuis des années, de ces jeux vidéos que l'on relance alors qu'on les a déjà terminé des milliers de fois... bref, de toutes ces oeuvres qui nous touche de façon si intime qu'elles nous suivent toute notre vie et peuvent se voir attribuer le qualificatif de "culte".
Qu'il s'agissent de classiques intemporels ou de choses plus confidentielles, cet espace leur est dédié.
Du coup, je me lance et s'il était très tentant de vous parler de KOR puisque c'est définitivement une oeuvre qui me suit depuis mes années collèges et autour de laquelle nous sommes tous réunis sur ce forum, je pense qu'il y a déjà suffisamment de sujets ouvert sur cette série.
Je vais donc vous parler d'un de mes films préférés de tous les temps, voire carrément mon préféré : Phantom Of The Paradise.
Phantom Of The Paradise est donc un film de 1974, réalisé par Brian de Palma à qui l'on doit également des oeuvres telles que Scarface, Les Incorruptibles, Carrie le premier Mission Impossible avec Tom Cruise.
Il raconte l'histoire de Winslow Leach, un jeune compositeur qui se fait voler sa musique par le plus puissant producteur de l'industrie musicale, un être énigmatique nommé Swan. Bien décidé à se venger après avoir été arnaqué, ignoré, humilié, jeté en prison et défiguré, Winslow Leach revient le Paradise, hanter la salle de spectacle de Swan...
Je ne vous en raconterai pas plus et laisse les plus curieux d'entre vous le soin de découvrir les nombreux rebondissements du scénario.
J'ai dû voir ce film une bonne centaine de fois. J'ai même eu la joie de le voir au cinéma récemment (il est ressorti chez en 2017 dans une jolie restauration). Mais cela ne vous dit pas en quoi je le trouve si passionnant.
C'est très compliqué de répondre. Je dirais que c'est avant tout parce que c'est un film très dense qui brasse énormément de choses. Il est d'une richesse incroyable.
J'ai découvert ce film quand j'étais au lycée lors d'une diffusion sur Arte et ça m'a vraiment fait l'effet d'une bombe. C'est en regardant Phantom Of The Paradise que j'ai compris pour la première fois que les films ne se faisaient pas tout seul et que, derrière, il y a avait un cinéaste qui imprimait sa marque. Pour être plus clair, c'est ce film qui m'a fait comprendre que la caméra était l'équivalent du narrateur.
J'ai compris qu'une façon de cadrer, un zoom, un mouvement de caméra, etc... sont autant de choses qui permettent au réalisateur, non seulement de raconter une histoire, mais encore de nous donner... son point de vue.
Vous l'aurez compris, visuellement, je trouve que le film est splendide. Certes, il s'agit d'un tout petit budget et l'esthétique des années 70 est assez datée. Mais la mise en scène est d'une modernité et d'une folie incroyable. Chaque plan semble avoir été ciselé avec une précision d'orfèvre. C'est fou !
Cette oeuvre a été un véritable déclic pour moi et a fait que je n'ai plus jamais regardé les films de la même façon.
J'ai appris plus tard que c'est un film que Brian de Palma a réalisé en réaction à son précédent film dont il avait été dépossédé par le studio. Et même si l'histoire de Phantom Of The Paradise se déroule dans le milieu de la musique et non celui du cinéma, tout l'amertume et la colère qu'il ressentait transpire incontestablement dans chaque plan du film.
D'ailleurs, le portrait au vitriol de l'industrie musicale que dresse le film me semble toujours pertinent aujourd'hui, plus de 40 ans après sa sortie. Ce faisant, le film traite naturellement de thèmes qui me parlent énormément et notamment du rapport à l'art. Il s'interroge pour savoir jusqu'où peut-on aller pour défendre son oeuvre et son intégrité artistique.
Il le fait en nous proposant des personnages forts, profonds, très ambigus et éloignés des archétypes. Il n'y pas de réel "gentil" ou de "méchant", chacun ayant sa part d'ombre et de lumière.
C'est un film que j'aime également pour la façon dont il nous raconte les années 70. Certes, c'est une décennie que je n'ai pas connu mais j'ai vraiment le sentiment que ce film a réussi à capter quelque chose d'indéfinissable qui incarne vraiment ces années là, cette sorte de désenchantement qui s'est abattu sur le mouvement hippie suite à l'assassinat de JFK.
Bref, c'est un film que je vous recommande absolument. Si vous êtes sensible à ce genre de cinéma, celui qui préfère vous parler au travers de ses cadres et de sa mise en scène plutôt que de faire long discours pour vous raconter ce qu'il a à vous dire, ce film est pour moi un immanquable.