Nous avons ici l'un des épisodes les plus mélancoliques et contemplatifs de la série.
- Vu l'étonnement de la bande d'amis quand ils verront débarquer Jingoro de nulle part, il ne fait pas trop de doutes que Kurumi le ramène de chez elle... ce qui fait quand même une sacrée distance! Elle a pas l'air, Kurumi, mais elle est level 92 en télékinésie.
- Alors que Komatsu et Hatta ne parviennent pas à s'échapper de l'ennuyeux cours/t de tennis, Kyosuke y parvient sans problème et à l'insu de tout le monde. Alors bien sûr, ça ne semble pas très responsable de sa part d'utiliser la téléportation au milieu d'un groupe de 20 personnes : mais bon, vu comment les Kasuga se servent du Pouvoir depuis quelques épisodes, on voit bien que Takashi ne bataille plus trop contre ses enfants...
- Cet épisode est particulièrement remarquable pour ses scènes champêtres : des papillons batifolent autour des fleurs dans des scènes de montagne de toute beauté. Notez aussi que l'on entend le chant des oiseaux dans la plupart des scènes.
- Cela n'a échappé à personne que la rencontre avec Kumiko présente de grandes similarités avec celle de Madoka : le décompte des ricochets, le chapeau qui s'envole, et la ressemblance des deux jeunes filles. Mais cette apparence similitude renforce le contraste qui existe entre ces deux rencontres, contraste principalement dû à Kyosuke. Il est en effet beaucoup moins impliqué : il ne cherche pas de boutade pour résoudre le désaccord avec Kumiko (alors qu'il aurait aisément pu "recycler" celle qu'il a sorti à Madoka). Et quand le chapeau s'envole, il met de longues secondes avant de réaliser qu'il conviendrait d'aller le chercher : mais même s'il tente de le faire, on sent bien qu'il le fait par obligation ou par courtoisie. Par ailleurs, dès le début de l'interaction, Kumiko doit sortir la carte de la séduction pour troubler Kyosuke, alors que le naturel de Madoka suffisait à le subjuguer.
- Du temps a dû passer quand Madoka les observe de loin, car tous les personnages se sont changés. Komatsu et Hatta aurait été prêts à tout répéter, sans l'intervention de cette dernière : elle est suffisamment "inquiétante" pour que les deux ahuris lui obéissent. Pourquoi fait-elle cela? Manifestement pour ne pas faire de peine à Hikaru. Une fois de plus, elle se positionne en tant que grande sœur, protégeant sa cadette des dures réalités de la vie (et des hommes). On verra pourtant plus tard, dans cet épisode et dans d'autres, qu'Hikaru est bien plus solide qu'elle n'en a l'air, en dépit de son immaturité.
- J'ai moi aussi essayé d'identifier la fleur omniprésente de cet épisode, mais sans succès. L'hypothèse du cosmos fait sens, car il pousse naturellement et crée de vastes champs fleuris qu'affectionnent particulièrement les Japonais. Mais il s'agit d'une fleur caractéristique de l'automne, alors que l'on est en plein été. Dans tous les cas, cette fleur représente clairement Kumiko : elle apparaît dans chacune de ses scènes et la jeune fille en porte une dans ses cheveux. Kumiko place une de ces fleurs, sur la lampe qu'elle pose dans l'eau à la fin de l'épisode, qui devient dès lors "sa" lampe.
- La valse des papillons est aussi une représentation de la danse hésitante de Kyosuke et Kumiko : ils se poursuivent ou tournent autour l'un de l'autre. Le papillon Kyosuke gravite autour de la fleur, attiré par son parfum, mais sans se poser dessus. On peut d'ailleurs noter que Kyosuke ne sourit pas un seul instant durant toute sa rencontre avec Kumiko : il est séduit, intrigué, gêné et se pose très probablement des questions sur l'étrange comportement de cette jeune fille. Mais même quand ils se poursuivent dans la montagne, on ne sent pas qu'il s'amuse, contrairement à cette dernière . C'est un contraste saisissant avec le temps passé avec Madoka sur l'île déserte, où des jeux similaires étaient ponctués de leurs éclats de rire : leur joie rayonnante était bien visible!
- Kumiko a peur de paraître pour une "fille facile" car c'est une vraie humiliation pour une jeune fille japonaise bien éduquée. Mais le temps qui lui reste étant compté, elle n'a pas d'autre choix que d' "expédier" le processus de séduction, même avec un garçon qui, certes, lui plaît mais n'est très probablement pas "l'amour de sa vie". Kyosuke semble percevoir la gravité qui se cache derrière l'apparente insouciance de Kumiko, et il ne cédera à aucune de ses avances, même s'il mentionne à plusieurs reprises la tentation.
- L'orage éclate : ceux qui me suivent savent que l'eau joue un grand rôle dans KOR. L'orage peut être perçu comme le mélange de colère et de tristesse qui a envahi le cœur de Madoka après avoir été témoin de l'apparente trahison de Kyosuke.
- Hatta a peut qu'on lui enlève le nombril. Il s'agit d'une croyance populaire japonaise : les parents disent à leurs enfants de cacher leur nombril quand il y a de l'orage, car Raijin, le dieu du tonnerre et des éclairs, est connu pour manger le nombril des plus petits!
- Hikaru, donc, n'a peur de rien : elle est inquiète pour Kyosuke, ne tremble pas devant les éclairs, et est prête à se lancer dans l’orage pour aller le chercher. Bien que retenue dans son entreprise par une Madoka inquiète pour son amie (et en colère contre son autre ami), elle n'attendra même pas la fin de la pluie pour y aller.
- Dans le chalet, Kumiko se montre insistante, voire agressive : la tentation est palpable entre les deux protagonistes. Aux demandes d'explications de Kumiko ne répond que le silence de Kyosuke. La jeune fille est désespérée de ne pas pouvoir faire l'expérience qu'elle souhaite durant ce qu'elle croit être ses derniers jours. Et lorsqu'elles sortent enfin, les excuses de Kyosuke ne semblent être que des lieux communs peu convaincants : "les lycéens ne sont pas censés faire ce genre de choses". Mais la vraie explication qu'il pourrait donner est probablement plus profonde : ce serait plutôt "JE ne suis pas censé faire ce genre de choses, car je veux que ce soit un moment important pour moi, et j'en aime une autre. Et je vois bien que ce que tu veux me donner, tu ne le fais pas par amour pour moi mais pour une raison que je ne parviens pas à comprendre." C'est une nouvelle fois une démonstration des très grandes qualités d'âme de notre héros, qualités qui a su conquérir le cœur de Madoka.
- Kyosuke explose le 4ème mur avec un hilarant "Ce genre de scène se produit souvent dans les feuilletons pour adolescents, mais comment aurais-je pu imaginer que je vivrais cette scène dans la vie réelle?" Oui, je confirme. Et si donc, un jour prochain, vous vivez une scène similaire, sachez que vous êtes en train de rêver.
- Certains ont déjà souligné le 6ème sens de Madoka, qui se dirige précisément vers le chalet où se trouvent "la fleur et le papillon". Mais là, où elle fait fort, c'est qu'elle ouvre en grand la porte, et sans frapper. C'était assez risqué à la base, vu ce qui aurait pu être en train de se passer, et pas forcément avec les bonnes personnes!
Le quiproquo dans cet épisode est particulièrement pesant. La peine et la colère de Madoka sont palpables, au point d'ailleurs qu'elle se contente de tourner les talons, sans le gifler, quand elle découvre un Kyosuke paniqué et en slip dans la cabane. S'il ne l'avait pas suivie, elle ne lui aurait rien fait, ni rien dit.
- Une technique secrète de Madoka lui permet de délivrer trois gifles simultanément, ce qu'elle a déjà fait dans un épisode précédent. Elle a dû l'apprendre de Kenshiro : "Omae" wa mou Shindeiru"
- Finalement, "tout est bien qui finit bien", quand Kumiko avoue tout à Madoka. Et celle-ci... se laisse convaincre. Certes, ça l'arrange probablement de pardonner à Kyosuke, mais celui-ci n'est quand même pas exempt de toute faute : il s'est laissé séduire et entraîner dans la montagne par une inconnue. Or, Kyosuke comprend à la fin que "Madoka a tout vu", pas seulement la scène équivoque dans le chalet : sur le coup, on ne sait pas trop ce que cela change ni ce que cela apporte à l'intrigue.
Une explication possible, cependant, est qu'il comprend qu'elle l'a laissé faire. Elle n'est pas dupe : elle est suffisamment mûre pour comprendre que Kyosuke peut se laisser troubler par une autre fille, surtout mignonne et "entreprenante". Mais ce qui l'importe, c'est comment il agit sous l'effet de cette tentation. Suite à ces événements, et en dépit des circonstances très ambiguës, elle a compris qu'il n'a trahi ni ses valeurs, ni son amour pour elle. Pour elle, c'est à la fois un immense soulagement et la preuve qu'il est digne de sa confiance.