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#43029 Les travaux de Youvi

Posté par youvi - 24 décembre 2021 - 08h39

Meilleurs voeux ^^


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#42915 Les travaux de Youvi

Posté par youvi - 07 décembre 2021 - 09h30

Longtemps que je n avais plus touché pinceaux et crayons...
 
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#47987 Les travaux de CyberFred

Posté par CyberFred - 01 septembre 2023 - 07h40

Nouveau mois, nouveau dessin : Madoka dans ma fan fiction "Les Yeux de la Terre".

Cette illustration remplace celle de la page d'accueil du site KOR Music Hall.

Plus d'explications ICI (avec une version plus grande de l'image).

 

madoka_pyjama_in_les_yeux_de_la_terre..j




#45357 Fan arts internationaux de KOR

Posté par CyberFred - 03 décembre 2022 - 17h59

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#49696 Les travaux de CyberFred

Posté par CyberFred - 24 janvier 2024 - 10h09

I am back !

Mon opération de l'œil droit a réussi. J'en aurai confirmation par mon chirurgien demain.

Je me suis permis de faire un petit dessin, inspiré de l'épisode 14.

Comme vous le voyez, j'ai aussi une infirmière très attentive qui prend soin de moi, en attendant la fin de ma convalescence. :D

 

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#49135 Les travaux de CyberFred

Posté par tcv - 09 octobre 2023 - 19h57

Suite à ma commission, Cyb m'a fait une illustration avec Madoka et Sayuri Hirose. Cela reprend une illustration du manga mais c'est une adaptation intéressante. A ma connaissance, c'est la 1ère fois qu'on voit un fanart avec Sayuri Hirose.

pour_tcv_Madoka_et_Sayuri_by_CyberFred.p




#48536 Anime - Episode 25 - L'éternel indécis

Posté par FrozenOwl - 23 septembre 2023 - 15h59

Je me suis bien marré en revoyant cet épisode : la succession de petits gags à l’école est excellente.

 

- On le savait déjà, c’est Manami qui fait tout. Elle ne pense même pas à envoyer bouler son frère en lui disant de faire son café lui-même. Et tiens d’ailleurs : pourquoi Kyosuke ne prendrait-il pas du café ET du lait ?

 

- Takashi dit que Kazuya lit dans ses pensées : le sait-il vraiment ou est-ce une boutade ?

 

- Certes Kyosuke n’a pas une très grande force de caractère : mais le scénario en rajoute un peu sur son indécision. On a quand même bien vu au fil des épisodes (voir mes commentaires précédents) que cela fait longtemps qu’il n’hésite plus du tout entre Madoka et Hikaru, et que son absence d’action pour résoudre ce problème est plus une peur des conséquences. (Pour un VRAI personnage d’indécis, je vous recommande Chidi dans « The Good place » sur Netflix, série très drôle au demeurant).

 

- Kyosuke se voit donc doté du pouvoir d’auto-hypnose. J’ignore quelle est la traduction exacte des termes employés, mais en français, il s’hypnotise pour être plus « déterminé ». Mais cette détermination n’a pas pour effet de l’aider à faire des choix : au lieu d’hésiter entre plusieurs options en pondérant les conséquences de chacune, il les choisit toutes sans se soucier des conséquences! Il est plus déterminé mais il ne fait pas plus de choix. A partir de maintenant, il n’hésite plus sur rien et il agit sous l’impulsion du moment. Il prend à la fois du lait, du café ET du jus d’orange, juste parce qu’il a envie des trois.

 

- Le passage dans l’arbre permet de voir que la marque de chaussure de Kyosuke est « E-GAL » : peut-être un jeu de mots sur une marque existante, mais je ne l’ai pas compris. En tout cas, ce n’est pas la première fois que l’on constate l’imprécision de la téléportation des Kasuga, qui est d’environ 10 mètres dans toutes les directions. C’est dangereux, mine de rien…

 

- Hikaru s’énerve quand Kyosuke tombe à ses pieds avant qu’elle ne le reconnaisse : on retrouve la Hikaru caractérielle des débuts. Finalement, il n’y a qu’avec Kyosuke qu’elle a changé.

 

- Kyosuke emploie le suffixe « kun » pour Komatsu et Ayukawa, à leurs grandes surprises. Je comprends que cet emploi le place dans une position de légère supériorité (on l’emploie généralement avec les plus jeunes), donc dans une relation inverse de celle habituelle, puisque Komatsu et Madoka l’appellent tous les deux « Kasuga-kun » en temps normal. (Il y a beaucoup de japonophiles sur le forum, donc corrigez-moi si je me trompe.)

 

- Kyosuke enchaîne les grandes déclarations et les actions décomplexées, souvent en utilisant le Pouvoir. Il marque des buts à la Captain Tsubasa, il fait exploser son TP de chimie, il tombe de 8 mètres sans une égratignure (ce qui ne semble n’émouvoir personne à part Madoka. Pourtant il y aurait matière à déménagement !) et il énerve la plupart de ses proches, peu habitués à ce nouveau caractère.

 

- Notez le recyclage d’animation pour la sortie chaotique de la classe, déjà employée dans l’épisode 7. Ils ont juste changé les costumes des élèves, qui avaient leur veste dans l’épisode 7 (il faisait plus froid au début du printemps !)

 

- Kurumi se plaint de n’avoir jamais mangé « ce sandwich dont tout le monde parle. » Ça veut dire que Komatsu et Hatta ne leur en ont jamais offerts ? Quels goujats !

 

- Cela fait longtemps que l’on n’a pas vu Madoka et Hikaru parler de Kyosuke sur le toit du collège, et depuis la dernière fois, la situation a bien évolué !

 

Hikaru dit qu’elle a été la première à voir qu’il avait du charme. On pourra noter qu’elle a porté son attention sur Kyosuke précisément pour les mêmes raisons que les autres filles : parce qu’elle l’a vu marquer un panier à 10 mètres grâce au Pouvoir. Mais il ne fait aucun doute que depuis, ses sentiments ont largement dépassé ce premier intérêt très superficiel. Et bien sûr, le spectateur, et Ayukawa, savent aussi que non, ce n’était pas la première…

 

Plus touchante encore est sa déclaration selon laquelle elle est celle qui aime le plus Kyosuke. La réponse de Madoka est encore plus éloquente : on ne voit pas ses yeux et elle se contente d’acquiescer. Pense-t-elle vraiment qu’Hikaru aime plus Kyosuke qu’elle ne l’aime elle-même ? Doute-t-elle de sa légitimité à s’intéresser à Kyosuke quand elle voit Hikaru se démener pour le garder ?

Finalement, c’est elle qui rassurera Hikaru comme elle le fait toujours, laissant ses propres sentiments de côté

 

- Cela lui donne aussi prétexte pour aller voir Kyosuke à la fin des cours. Elle commence par écarter les nouvelles « conquêtes » de ce dernier avec un éloquent « Désolée, mais j’étais là avant », magnifique double sens. A cet instant, c’est visiblement « Madoka the Pick » qui parle et les deux jeunes filles n’insistent pas : sa réputation la précède…

 

Madoka n’ose pas ouvertement se plaindre du changement de comportement de Kyosuke, parce que ce serait un aveu de faiblesse de sa part, mais elle évoque plutôt la peine qu’il fait à Hikaru. Dans cette scène, comme à la discothèque, on discerne vraiment le mélange de force et de fragilité de la jeune fille. Il ne lui est pas difficile en temps normal d’être dans une relation de domination vis-à-vis de Kyosuke. Mais quand il se comporte comme cela, elle est déstabilisée, elle rougit, elle est gênée.

 

Quand il lui propose d’aller en boîte, elle se met en colère et elle refuse : ce n’est pas qu’il soit incongru pour elle de sortir avec Kyosuke. Après tout, elle l’a déjà fait plusieurs fois, y compris dans des bars. Mais elle considère probablement qu’il est totalement anormal que ce soit lui qui propose ce genre de choses, et donc elle ne prend pas sa proposition au sérieux.

 

Et là, chose étonnante : il la rattrape par la main et insiste. Madoka est sidérée par ce geste. Les deux ont déjà eu des contacts physiques à plusieurs reprises, donc c’est plutôt le caractère assertif, limite agressif, de ce mouvement qui étonne la jeune fille. Elle commence par se mettre en colère, mais Kyosuke souligne justement que c’est la première fois qu’il propose une telle sortie. A cet instant, Madoka est partagée : d’un côté, elle a toujours souhaité que Kyosuke soit plus fort, plus décidé, que ce soit justement lui qui propose, qui résolve les problèmes. Beaucoup de femmes attendent cela de leur conjoint. Mais d’un autre côté, elle voit bien que, ce faisant, il n’est plus « lui-même » : et elle n’est pas sûre d’apprécier ce changement de comportement. Elle accepte la proposition du bout des lèvres, sans grande conviction.

 

Mais il y aussi une autre explication, plus dérangeante, à ce revirement. Vous entendez le son qui se produit au moment où il lui attrape la main, ce son de synthé si caractéristique? Oui, Kyosuke se sert du Pouvoir pour influencer Madoka ! C’est très discret, mais je pense qu’il utilise subtilement son pouvoir d’hypnose nouvellement acquis pour obtenir l’assentiment de cette dernière.  

(Autre conseil de lecture pour la relation subtile qui peux exister entre un « pouvoir surnaturel » et « influence réelle » : l’Échiquier du Mal, de Dan Simmons)

 

- A la discothèque, Madoka est resplendissante : je trouve que c’est l’une de ses plus belles tenues. Kyosuke est très sûr de lui et lui accorde (en tout cas, au début) toute son attention. D’un côté, c’est ce qu’elle souhaite depuis longtemps, mais d’un autre, ce n’est pas le Kyosuke qu’elle aime. Elle alterne entre moments d’amusements et de détente (quand elle danse librement avec lui), émotion extrême quand il l’enlace, plaisir coupable quand il lui fait sa déclaration, et tristesse quand elle voit qui il est devenu. Cette tristesse est d’ailleurs authentique : elle préfère croire qu’il ne fait pas semblant, qu’on ne peut pas changer aussi vite, mais elle doute. Et si vraiment, il était devenu comme cela, définitivement ?

 

Cela pose au passage une autre question : que ce serait-il passé si Kyosuke avait gardé le même caractère, mais qu’au lieu de papillonner avec les autres filles, il n’aurait orienté ses sentiments que vers elle ? Aurait-elle accepté ce nouveau paradigme ?

 

- Finalement, Madoka reprend ses esprits et en fait faire autant avec Kyosuke, en le noyant dans le flot de sa colère (pour une fois qu’elle est bonne conseillère…). Le plus intéressant est qu'elle lui reproche précisément ce que ses sieurs lui ont reproché au début : d'être indécis (on parlerait plutôt ici d'inconstance). La détermination hypnotique de Kyosuke n'aura pas eu pour effet de lui faire faire des choix : quand on choisit tout à fois, on ne choisit rien.

 

- Kyosuke, victime de lui-même, ne sait plus où il en est et subit les conséquences de ses propres actes : c'est un peu injuste pour lui, honnêtement, surtout s'il n'avait aucun contrôle, ce qui semble être le cas ici. (On verra dans l'épisode 35 que l'amnésie et l'absence de contrôle ne sont pas nécessairement communes à toutes les situations d'hypnose...)

 

- Il raconte à ses sœurs sa mésaventure. Cela donne peut-être à Kurumi quelques idées futures sur cette utilisation inattendue du Pouvoir. Quant à Manami, elle lui sert violemment une tasse de café, et sans lui demander son avis, parce que l’indécision, ça va deux minutes !




#47837 Pourquoi n'arrive-t-on pas à oublier KOR ?

Posté par Punch - 21 août 2023 - 10h15

Je viens de trouver quelque chose d'intéressant. Le mot "natsukashii" (懐かしい) est souvent mal traduit en français par simplement "nostalgie". En France, la nostalgie peut avoir un goût amer alors qu'au Japon il y a au contraire une connotation plus positive.

Voir aussi ici : https://www.kotoba.fr/natsukashii/

L'autrice Amélie Nothomb traduit "natsukashii" par "nostalgie heureuse" ce qui est plus juste à mon sens.

Je repense à l'affreuse traduction américaine de la réunion des seiyuu de Kor où "natsukashii" était traduit par "back in the days" (si ma mémoire est bonne).

Bref, tout ça pour dire que pour moi Kor est très "natsukashii" :D




#46900 Les travaux de Youvi

Posté par youvi - 30 juillet 2023 - 22h50


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#46597 Les travaux de CyberFred

Posté par CyberFred - 09 juillet 2023 - 00h18

Joyeuse fete de Tanabata

(avec du retard désolé)

 

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PS : j'ai fait ici une version un peu différente de celle que j'ai publiée sur les réseaux sociaux en langue japonaise, en particulier au niveau des yeux et des mains.




#46030 Les travaux de CyberFred

Posté par CyberFred - 16 avril 2023 - 19h43

"Madoka In Blue"

 

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Plus d'infos ici.




#45455 Les travaux de Youvi

Posté par youvi - 20 décembre 2022 - 04h08

Voilà

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#44975 Décès d'Izumi Matsumoto

Posté par CyberFred - 06 octobre 2022 - 06h36

Nous sommes le 6 octobre et cela fait 2 ans que notre cher Izumi Matsumoto, alias Kazuya Terashima nous a quittés. J'ai publié un petit article sur les actus 2022 de mon site en son hommage. Mais je tenais à lui faire aussi ici un petit devoir de mémoire, pour nous rappeler que c'est grâce à lui, directement ou indirectement, nous sommes rassemblés depuis des années autour de l'univers de KOR. Un grand merci à lui ; nous allons trinquer à son souvenir.




#42826 Les travaux de Youvi

Posté par youvi - 21 novembre 2021 - 20h21

Pas vraiment un fanart, mais j ai configuré téléphone et montre avec un fond KOR ^^ sonnerie du téléphone... Kyosuke n1. La musique se prete super bien à une sonnerie de téléphone. :D
 
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#37841 Les travaux de Godai_009

Posté par Godai_009 - 22 novembre 2017 - 23h50

Hello!

I drew this picture in the memory of Hiromi Tsuru:

 

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I'm an American, so I can not speak French. However, I can still understand the comments here via Google Translate, which is a pretty good job of translating the messages. So please comment in French, if you will.

 

Here is a close-up on the face.

 

Thank you!




#52568 Les travaux de Punch

Posté par Punch - hier, 08h31

Aujourd'hui, pour l'anniversaire de Madoka, je partage avec vous l'une de mes plus belles "Madoka" :D

 

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#51585 Les travaux de CyberFred

Posté par CyberFred - 10 avril 2024 - 23h53

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#50525 Traduction du jeu MSX de KOR : Natsu no Mirage

Posté par FrozenOwl - 07 mars 2024 - 00h26

J'ai un peu avancé :

- J'ai voulu comprendre ce que contenait mon fichier contenant les zones qui différaient entre les version japonaises et coréennes.

 

- J'en ai extrait cette chaîne d'hexa "82 ED 82 C8 82 A2 82 C5 82 AB 81 5B 82 C4 82 AD 82 BE 82 B3 82 A2 82 CB 81 42 82 C7 82 A4 82 A9 8D A1 93 FA 88 EA 93 FA 81 41 82 A0 82 BD 82 B5 82 C6 83 66 81 5B 83 67 82 B5 82 C4 82 AD 82 BE".

 

Elle avait une bonne tête et je vais vous expliquer pourquoi.

 

Le codage le plus couramment utilisé sur les ordis japonais est le Shift-JIS (JIS pour "Japanese industrial standards") : c'est un peu l'équivalent de l'UTF-8 utilisé chez nous. Le SJIS est un standard plus compliqué que le UTF-8 et je ne l'ai pas encore complètement étudié : mais j'ai compris que la plupart des caractères dont les hiraganas, katakanas et kanjis étaient stockés sur deux octets (par exemple "82 ED"). Et l'encodage SJIS de la plupart des hiraganas commence par 82 : vous comprenez maintenant pourquoi cette chaîne m'a bien plu.

 

- En utilisant un convertisseur SJIS -> japonais comme celui-ci (http://freaka.freeho...com/charset.php), la chaîne SJIS ci-dessus s'écrit : "わないできーてくださいね。どうか今日一日、あたしとデートしてくだ"

 

Un petit coup de Deepl, et on obtient une traduction approximative (j'ai choisi l'anglais parce que la traduction est meilleure) : "Please don't be afraid to ask me out on a date. Please go on a date with me for the rest of the day."

 

Ce qui non seulement à du sens, mais ressemble bien à une réplique de KOR! :)

 

Conclusion : le texte japonais est bien en clair dans le code, et il est possible de le récupérer!




#50523 Les travaux de Punch

Posté par Punch - 06 mars 2024 - 21h23

Merci à vous :)

 

Non, CyberFred, pas de coupure cette fois-ci :P

 

Je continue avec ma série duo Madoka/Hikaru :

 

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J'espère que ça vous plaira :D




#49796 Anime - Episode 43 - Le groupe de rock

Posté par FrozenOwl - 06 février 2024 - 22h50

- Bonsoir et bienvenue dans "Passion Cinéma", l'émission consacrée aux oeuvres majeure du 7ème Art. Ce soir nous recevons Inugumaru Berugumanu, réalisateur de l'épisode 43 de Kimagure Orange Road. Bonsoir Maître.

 

- Bonsoir, Monsieur Owl.

 

- Alors Maître, on ne présente plus votre oeuvre majeure. Nominé à l'Ours de Plomb au festival de Berlin en 1992, et Orange d'Or du Forum Kimagure Orange Road en 2005, comment vous est venu l'idée d'un geste artisitique aussi disruptif ?

 

- Eh bien un matin, je me suis réveillé et je me suis rendu compte que ma perruche était morte. Mon âme a alors été saisie par une doute existentiel profond et c’est ce jour-là que j’ai rédigé le script de l’épisode 43. Je voulais retranscrire le désarroi du sentiment de néant, la perte de sens et de repères. Les jeunes personnages se débattent dans un monde absurde, matérialiste, mécanique, qui broie leur envie de vivre avant même que leur vie n’ait réellement commencé.

 

- C'est un geste audacieux, surtout pour une comédie romantique des années 80. N’aviez-vous pas peur de désarçonner vos spectateurs, habitués à plus d’humour et de légèreté ?

 

- Si, mais il fallait qu’ils VOIENT, qu’ils comprennent l’absurdité du monde, l’absence camusienne de sens. Je voulais initialement appeler cet épisode « Le dernier envol de la perruche » mais il n’y avait pas de perruche dans le script et je me suis dit que les spectateurs auraient du mal à faire le lien. Alors j’ai préféré ne pas raconter d’histoire du tout, et remplir le vide narratif avec un formalisme emprunté aux plus grands cinéastes.

 

- Vous avez émaillé le récit par des panneaux assez cryptiques : Hideaki Anno en reprendra le concept quelques années plus tard dans sa série phare. Par exemple, « Cubïc game », pouvez vous nous en dire quelques mots ?

 

- Et bien c’est une référence au triangle relationnel habituel de KOR. Cette fois-ci, on ajoute Yukari, ce qui ajoute un quatrième sommet au triangle, d’où le Cubic Game.

 

- Ah oui, mais bon j’ai beau pas être très bon en géométrie, c’est quand même un peu n’importe qu…

 

- Nintendo s’en inspirera d’ailleurs quelques années plus tard pour nommer une de ses consoles. On est encore en procès avec eux.

 

Cubïc Game

 

- A l’ABCB, Hikaru propose de monter un groupe de rock à ses deux amis. Et la réaction de Kyosuke est pour le moins surprenante ! Dans d’autres épisodes, quand une idée d’Hikaru ne lui plait pas trop, il essaie de s’en sortir d’un air gêné. Mais là il répond de façon assez glaciale avec beaucoup d’animosité.

 

- De manière générale, dans cet épisode, nous nous sommes efforcés de rendre le personnage de Kyosuke particulièrement antipathique : il s’énerve inutilement, il a des sautes d’humeur, il ment par omission. Il est beaucoup plus « bad boy » que dans les autres épisodes : ses seuls moments de faiblesse sont ceux passés avec Yukari.

 

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“- Non, Hikaru-chan, je ne participerai pas à ce groupe de rock. Le fou court après les plaisirs de la vie et trouve la déception ; le sage évite les maux.
- Oui mais, Darling, l'activité est indispensable au bonheur ; il faut que l'homme agisse, fasse quelque chose si cela lui est possible ou apprenne au moins quelque chose.”

 

- Ceci dit, à la décharge de Kyosuke, il a quand même un peu raison. Hormis Madoka qui joue du saxo et de la guitare, aucun des autres personnages n’a jamais joué d’un instrument de musique. Alors participer à un festival paraît hors de portée….

 

- Oui, et cela explique la réaction de Kyosuke. Il cède car celle qu’il aime, Madoka, l’encourage d’un sourire à faire preuve de compréhension. Mais il est écrasé par l’absurdité de l’existence, par le fait qu’ils vont s’humilier sur scène puisqu’ils n’ont rigoureusement aucun talent.

 

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L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde.

 

- On constate d’ailleurs que le seul personnage cohérent, celui qui assume pleinement le fait de ne pas savoir jouer d’un instrument de musique est Yuusaku. Il joue avec une balle bleue, montrant à la fois son réalisme mais aussi son renoncement face au Monde.

 

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- Oui, Yuusaku est un personnage profondément tragique : il est amoureux d’Hikaru mais chacune de ses tentatives de la conquérir est vouée à l’échec. Bien souvent dans la série, le monde semble œuvrer sciemment à son échec. Chacun de ses espoirs est brisé avec une violence toujours renouvelée. Chacun des brefs moments de bonheur qui lui est accordé est suivi d’un désastre encore plus cuisant.
- Et soudain, c’est le drame. Yukari, élégante et glaciale comme une Madonne, apparait pendant la répétition, et sans un mot, elle enjoint Shu, son fiancé, à l’extérieur de la salle de répétition. La tension est extrême.

 

- Oui, notez le jeu de scène recherché autour de la porte de la salle : Yukari la referme derrière elle pour que ce qui se passe dans son couple le reste, mais Kazuya, curieux, la rouvre. Mal lui en prend : il assiste à cette terrible scène, la première gifle de cet épisode. Kyosuke referme la porte, symbolisant ainsi la barrière qui existe entre le monde des adultes et celui des enfants.

 

Ielashan

 

- Madoka et Kyosuke rentrent dans la nuit. C’est le moment de mentionner les tenues des personnages dans cet épisode. De la même manière que la colorimétrie est particulièrement terne, comme un mois de février, les tenues sont uniformément noires, ce qui m’évoque une autre œuvre, mais je n’arrive plus à me rappeler laquelle.

 

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« La Route Orange est universelle. Elle est omniprésente. Elle est avec nous ici, en ce moment même. Tu la vois chaque fois que tu regardes par la fenêtre ou lorsque tu allumes la télévision. Elle est le monde qu’on superpose à ton regard pour t’empêcher de voir la vérité. »

 

Par la suite, Kyosuke finit par croiser Yukari, qui contient difficilement sa douleur. Nous avons ici une relecture du premier épisode où on la voit, mais sur un mode bien plus sombre. Si durant l’été, Yukari taquinait Kyosuke, peut-être pour se montrer à elle-même sa capacité à séduire en dehors de sa relation avec Shu et à gagner son indépendance, ici, on sent qu’elle est dans le désespoir, qu’elle recherche juste de la compagnie.

 

- Nous avons voulu nous adresser à la fois au public adolescent et au public adulte. Pour un adolescent, Yukari est vue comme une femme mûre, séduisante, à des milliers d’années-lumière de son monde et des jeunes filles qu’il côtoie habituellement. Mais un regard adulte mûr jettera sur Yukari un regard différent : ce n’est après tout qu’une jeune femme d’une vingtaine d’années, qui sort à peine de l’adolescence. Elle est caractérielle et volage, peu tolérante envers son fiancé et ses passions. Et puis elle est éminemment bordélique : son appartement est sale, mal rangé jonché de déchets, et ce désordre est le reflet de sa propre vie dissolue.

 

- Vient la scène « choc » de l’épisode : bien que Kyosuke prétende avoir regardé la télévision avec Yukari toute la nuit, nous le voyons se réveiller à moitié déshabillé dans ce qui est possiblement le futon de Yukari. Comme il tient mal l’alcool, il ne sait pas réellement ce qu’il s’est passé avec elle, et le spectateur non plus. Son premier réflexe, de façon surprenante, est d’être attiré par le bruit de la douche que prend Yukari : qu’espère-t-il ? Qu’elle répondre à ses questions ? Qu’elle apporte une lumière salvatrice aux ténèbres de sa mémoire embrumée par l’alcool ? Ou juste la mater en scred comme un gros sale ?

 

- Nous avons voulu exprimer ainsi son dilemme personnel : tel un papillon de nuit, à moitié nu, dans le noir, il est attiré par le bruit et la lumière de la salle de bain. Mais lorsque la lumière de la féminité devant Yukari vient l’éclairer, sans la moindre honte, il détourne son regard et s’enfuit, tel Œdipe confronté à ses propres péchés.

 

Belïve me

 

- C’est l’heure des comptes pour Kyosuke : il doit répondre de ses propres actes devant ses pairs, au risque d’être exclu de sa communauté. Cela commence par ses sœurs, puis par Hikaru, qui dit l’avoir cherché toute la soirée. A ses accusations, honteux de son propre comportement, il répond par un mensonge : il a travaillé la batterie toute la nuit. Hikaru n’est que trop heureuse d’entendre ce mensonge, se mentant à elle-même pour se rassurer

 


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Kurumi – Ma soeur, ma soeur…
Manami – Ah ! mon orangeraie, ma chère, ma belle orangeraie ! Ma vie, ma jeunesse, mon bonheur, adieu… adieu !…

 

C’est là que l’on doit reparler des portes. Kyosuke sort de la salle de répétition par la porte qui dissimulait la dispute de Yukari et Shun la veille. Mais la poignée et l’ouverture sont sur la droite de la porte lorsque l’on rentre dans la salle :  on voit donc littéralement Kyosuke traverser la porte pour en sortir !

 

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- Oui, d’aucun nous ont accusé d’avoir ignoré un faux raccord : mais en réalité, tout était intentionnel. Nous voulions montrer que Kyosuke n’était pas, lui, bloqué la « porte du secret », il la traverse librement passant de la lumière aux ténèbres, du secret à la « vérité » révélée. Ceci dit, cette révélation le dessert puisqu’il se mure dans le silence.

 

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“Il vaut mieux manifester sa raison par tout ce que l'on tait que par ce qu'on dit.”

 

- La vérité « sortira de la bouche d’un enfant », Kazuya en l’occurrence. Lisant dans l’esprit de son cousin, il sait que celui-ci ment : mais que voit-il ? Que Kyosuke a passé la soirée avec Yukari, qu’il a couché avec elle, ou qu’il ne se rappelle rien ? Pourquoi avoue-t-il cette vérité aux sœurs Kasuga et à Hikaru plutôt que de juste se taire, et de faire chanter Kyosuke comme il le ferait en temps normal ? Et pourquoi prend-il un air aussi grave et contrit alors que d’habitude, il se réjouit de connaître ainsi les secrets des « grands » surtout quand ils sont salaces ?

 

- Nous voulions montrer le dilemme de Kazuya. A la fois trop enfant pour comprendre le monde des grands. Et à la fois trop adulte pour s'en détacher complètement. Il essaie de faire au mieux, il suit l'intention qui lui semble la meilleure, mais il est bouleversé par les conséquences de ses révélations.

 

- La première confrontation, terrible, a lieu avec Hikaru.

 

- Oui, en un sens elle préfigure ce que sera la confrontation de Anohi ni Kaeritai, mais dans une version atténuée. Yukari est une quasi-inconnue pour Hikaru : tandis que Madoka est sa meilleure amie, sa grande soeur. La trahison n'en sera que plus cruelle.

 

Le bruit couleur orange

 

La plus surprenante de ces rencontres est celle avec Komatsu et Hatta. Alors que ceux-ci ont l’habitude de fustiger publiquement les écarts de leur « ami », même lorsque les faits ne sont pas prouvés ou avérés, ils font preuve ici d’une surprenante retenue.

 

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Hatta -- Je suis fatigué. (Un temps.) Allons-nous-en.
Komatsu -- On ne peut pas.
Hatta -- Pourquoi ?
Komatsu - On attend Yuusaku.
Hatta - C'est vrai. (Un temps.) Alors comment faire ?
Komatsu - Il n'y a rien à faire.
Hatta - Mais moi je n'en peux plus.
Komatsu - Veux-tu une orange ?

 

C’est alors qu’arrive Yuusaku. Alors qu’en temps normal, il serrerait des poings en pestant dans son coin, il sent que l'ambiance de cet épisode,la tension inhabituelle, et la tragédie qui se joue lui permettent enfin de casser la gueule de Kyosuke sans aucune retenue.

 

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Je laisse Yuusaku au bas de, la montagne ! On retrouve toujours son fardeau. Mais Yuusaku enseigne la fidélité supérieure qui nie les dieux et soulève les rochers. Lui aussi juge que tout est bien. Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni futile. Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Yuusaku heureux.

 

Kyosuke ne comprend pas l'injustice de ce monde. Certes il a menti, mais selon lui, il n'a rien fait à part se murger toute la nuit avec Yukari et possiblement coucher avec elle (en tout cas il ne s'en rappelle pas).

 

- Mais ce n'est pas ça qui provoque la colère de Madoka. C'est la parole de Kyosuke : "Je n'aurais jamais dû participer à ce groupe de rock." D'abord parce que ça n'a absolument rien à voir avec le schmilblick (il aurait très bien coucher avec Yukari sans participer au groupe de rock). Mais aussi parce qu'il s'agit d'un aveu indirect : dans la bouche de Kyosuke, cette parole signifie "Je n'aurais jamais dû faire perdurer aussi longtemps notre triangle. J'aurais dû provoquer la rupture avec Hikaru il y a bien plus longtemps que cela." Mais Madoka se joue de lui, par vengeance : elle lui transmet les remerciements de Yukari, tout en lui indiquant qu'elle s'est réconciliée avec Shu.

 

- L'âme de Kyosuke s'enfonce alors dans une cruelle désillusion. C'est alors que Kazuya entre alors dans la pièce, et, fondant en larmes : « Hikaru, c’est affreux : elle est partie à la mer ! »

 

- Oui, nous voulions montrer qu’il était possible de rendre dramatique la phrase la plus anodine. Il suffit de la prononcer avec un air contrit, et de l’entrecouper de très longs et très lourds silences.

 

Cry cry cry

 

- Kyosuke prend alors une surprenante décision : plutôt que de se précipiter vers la plage, il décide de jouer à la batterie.

 

- Oui, nous avions voulu faire un parallèle avec l’épisode du double rendez-vous, durant laquelle il passe la soirée à rattraper ses devoirs parce qu’il a trahi la confiance de Madoka et n’a pas accompli son devoir. Ici aussi, Kyosuke expie en s’entraînant à la batterie, remplissant à la fois le désir d’Hikaru et en rendant "vrai" ce qui était un mensonge. Il rétablit l’ordre de ses valeurs.

 

- Tout à fait. Cette scène appelle cependant plusieurs questions : pourquoi Hikaru dit-elle qu’elle a entendu le son de la batterie sur la plage, alors que c’est en vain que l’on décèlera le moindre son de batterie dans la musique entendue en toile de fond ? Pourquoi Kyosuke dit-il qu’il aurait évité ce drame s’il avait été honnête dès le début, alors que la vérité ("Je me suis bourré la gueule et j'ai b**sé toute la nuit mais je ne me rappelle de rien") était inavouable ? Et pourquoi téléporte-t-il dans le sable une batterie qui ne lui appartient même pas, au risque de la ruiner définitivement ?

 

- Et bien voyez-vous, il y a une explication parfaitement logique. En fait

 

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« Neon Genesis Kimagure Road 3.0 : you are (not) an orange.”

 

 

- Ah ah ah! Elle est excellente : moi je la connaissais avec un radis. Eh bien Maître, notre entretien touche à sa fin. Le mot de la fin ?

- Euh... Kamoulox?

- Merci Maître. A la semaine prochaine pour notre prochaine rendez-vous de "Passion Cinéma". Nous y recevrons Ryutaro Nakamura, le réalisateur de "Serial experiments Lain" qui nous fera le plaisir de venir répondre à nos questions juste à la sortie de sa huitième désintox.




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